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Le Matinal N° 4515 du 12/1/2015

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Propos enragés du Journaliste Ozias Sounouvou sur la télévision nationale: réaction des journalistes, politiques et syndicats
Publié le mercredi 14 janvier 2015   |  Le Matinal




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Après des jours, mois et années de dépit accumulé, le journaliste de la télévision nationale Ozias Sounouvou a tutoyé la liberté d’expression le lundi 12 janvier 2015 au cours du journal télévisé de 23h30. Le chef de l’Etat suffisamment Charlie à Paris, pourra-t-il ruminer cet uppercut vraiment Charlie ? Les confrères du journaliste et politiques apprécient les propos. (Lire les impressions)
Georges Amlon: « Ceci ne devrait pas surprendre »
«Je crois que tout ce que Ozias Sounouvou a dit, ne révèle pas autre chose que ce que chacun sait, à savoir qu’aujourd’hui, la télévision nationale ne donne pas la plus grande liberté à ses journalistes en ce qui concerne le traitement de l’information. Donc, pour moi, il n’y a pas de surprise. Il y a encore moins de la surprise quand je sais de qui vient cette position, puisque Ozias Sounouvou s’est toujours affirmé, comme étant contre cette manière de gérer l’information à la télévision nationale. Si l’autorité doit réagir, je considère qu’elle devrait tout simplement entendre le message qui émane de cette intervention et comprendre qu’il y a une situation qu’il faut corriger. Il me semble donc que des représailles ne seraient pas la meilleure manière de réagir face à cette prise de position».

Prévert Noutéhou: « Je soutiens totalement Ozias »
«En tant que journaliste, je partage entièrement ce qu’il a dit. Là-dessus, on partage les mêmes positions. Depuis toujours, on a manifesté un ardent désir d’exercer convenablement notre profession, en droite ligne avec la déontologie. Tout le monde connaît dans la maison nos positions par rapport à cette situation. Depuis 2006, on s’est beaucoup écarté de la déontologie à l’Ortb, ce qui n’est pas bon. A l’intérieur, nous sommes un certain nombre de journalistes à alerter l’administration à plusieurs reprises. On a signé pas mal de pétitions, mais cela n’a rien donné. Au contraire, l’administration nous en a voulu pour cela. Mais moi, je soutiens totalement, entièrement sans réserve, Osias et je profite de votre tribune, pour lui dire merci pour tout ce qu’il fait».

Edouard Loko, ancien Vice-président de la Haac: « Yayi ne tolère pas un autre son de cloche »
« J’ai été bien payé pendant 5 ans pour vous dire aujourd’hui que même la Haac qui est là, ne pourra pas grand-chose. Mais à l’approche des élections comme cela, en fin de règne, les journalistes du public prennent conscience. Vous allez voir, que le pouvoir en place le veuille ou non, il aura de plus en plus d’audace. Parce que les Haac se font par le pouvoir sur les médias de service public, parce que c’est le pouvoir en place qui nomme les responsables de ces médias. On dit sur proposition. Mais si la Haac qui est là propose quelqu’un et que le pouvoir en place ne veut pas, la personne ne passe pas. Donc, ceux qui sont là, pensent qu’ils doivent au Chef de l’Etat. Ce n’est pas que cela. Le Président Yayi Boni n’est pas le premier Président du Bénin. Mais, lorsque vous êtes face à quelqu’un qui a envie de l’exagération de la communication. Forcément, il ne tolère pas un autre son de cloche. Voilà le résultat. Dans le pays avant, c’est nous qui nous moquions des autres. Aujourd’hui, on nous accuse en disant qu’on consacre près d’une heure aux activités du Chef de l’Etat. Trente minute et à la fin on fait page spéciale d’une heure »

Irené Agossa: « Cela n’a rien à voir avec Yayi »
« Moi j’ai été membre de la Haac. Rien ne concerne le Chef de l’Etat. C’est une irresponsabilité des journalistes. Le Chef de l’Etat ne va pas vous dire de changer votre grille de programmes. Rien ne le concerne et l’organe qui régule c’est la Haac. Cela n’a rien à voir avec Yayi. Ce qu’ils disent, c’est qu’ils ne veulent pas assumer leurs responsabilités. Ils cherchent un bouc émissaire. Les pouvoirs sont bien séparés. Ce qui est dit, ne s’adresse pas au Chef de l’Etat mais plutôt, aux responsables de l’Ortb. S’il appelait le Chef de l’Etat au secours, par rapport à la manière dont les débats s’organisent à l’Ortb, je suis peut être d’accord. Mais il ne faut pas dire que c’est le Chef de l’Etat qui empêche la liberté».

Dieudonné Lokossou: « Il faut un débat pluriel »
«Il faut un débat pluriel dans un système démocratique. C’est comme cela que cela devrait être. Cela ne devrait pas être un monopole pour une catégorie de citoyens. J’apprécie ce que les journalistes de l’Ortb revendiquent».

Guy Constant Ehoumi: « On ne peut pas toucher à son cheveu »
« Le confrère Ozias Sounouvou est en train de dire très haut ce que certains pensent bas. Ce pour quoi, il y a eu quelques semaines, un collectif de journalistes et assimilés de l’ortb s’étaient fendus pour écrire une lettre ouverte au Dg Ortb, notamment après un reportage de leur confrère Henri Zinwota. Ce que Ozias a dit en rajoute à la situation. Il faut que les confrères à la télévision nationale soient véritablement libres pour travailler. Il y a le contradictoire qui manque crucialement au niveau de la télévision nationale. On ne voit pas tout le monde venir à la télévision pour parler. L’information est à sens unique. Ce n’est pas normal et les journalistes sclérosent. On ne peut même pas toucher à son cheveu parce que c’est un journaliste libre qui s’exprime. Dans le code de déontologie, il y a même les questions de clause de conscience. Si on le menace et il démissionne, c’est un licenciement. On doit lui payer tous les droits. Les journalistes de la télévision doivent pouvoir supporter leur confrère. Je lance un appel aux associations professionnelles que sont l’Upmb et le Cnpa à prendre ce travail à bras le corps pour qu’on puisse faire en sorte que la paix existe au Bénin et qu’aucun mal ne vienne des médias. Tout le monde doit soutenir Ozias pour qu’on aille de l’avant».

Annick Balley, ancienne Rédactrice en chef de la télévision nationale: « Je ne sais ce que cette «impertinence» peut coûter à mon confrère Ozias Sounouvou »
«Je ne sais ce que cette «impertinence» peut coûter à mon confrère Ozias Sounouvou. Ce message était-il collectif ou est-ce une sortie d’un des meilleurs encore en poste désespéré et triste de ne pouvoir faire ou exercer convenablement sa profession? J’en suis tout simplement fière! Ne le laissez pas seul! Au delà des déclarations et soutiens, je sais quelle est sa solitude aujourd’hui. Tu seras traité comme en paria. On t’étiquettera, on t’affectera, tu seras interdit de présentation. Ozias Sounouvou, c’est le prix à payer. Bon courage! Il est mentalement fort. C’est important».

Janvier Yahouédéou, homme politique : « Je suis Ozias Sounouvou! »
« Je suis très heureux ce matin de l’attitude et de la réaction de Ozias Sounouvou sur l’Ortb. Je suis très content pour ce digne fils du pays. J’ai toujours dit que les journalistes sont des poltrons, des mouilleurs, mais il y en a qui sont de vrais garçons; Eh oui ! Un soleil s’est levé, et vous ne pourrez plus cacher longtemps ses rayons. Tellement puissant, ce soleil béninois (pas celui qui s’est levé au Nord) ne laissera rien échapper à sa colère. Enfin vendus et vendables de l’Ortb, soutenez aveuglement le Chef Pleureur. Ehontés, vous serez autant que lui comptable de la déliquescence dans laquelle vous aviez mis mon cher et beau pays».

Célestine Zanou : « Je suis Ozias Sounouvou! »
« La plus fine particule de lumière finit toujours par avoir raison de l’opacité des ténèbres. Osons le dire, Bravo Ozias. Courage Ozias Sounouvou. Vous n’êtes pas seul. Osons le penser, vivement d’autres Ozias. Je suis Ozias Sounouvou».

Frédéric Joël Aïvo : « Bravo Ozias Sounouvou »
« Je suis rassuré et impressionné par cette prise de parole audacieuse. Presque du courage pour dire et réclamer ce qui relevait, le 4 avril 2006, d’une évidence, une simple banalité. Je suis rassuré d’entendre des talents pétillants comme Ozias réclamer le droit de faire leur job. Mais, je voudrais aussi rassurer les journalistes de l’Ortb qu’ils ne sont pas les seuls à être fatigués de ces monologues interminables et insipides, de ces entretiens avec des ministres qui ne savent plus débattre, discuter, confronter leurs idées, convaincre.

En démocratie, refuser le contradictoire est un aveu de faiblesse. C’est l’expression d’une incapacité à tenir face à ses adversaires. Peut-être d’ailleurs que le gouvernement et les partisans de Boni Yayi n’ont plus les ressources, le cran et le coffre nécessaires pour gérer la contradiction. Les journalistes de l’Ortb ne savent-ils pas animer des plateaux politiques alléchants ? Sont-ils condamnés, les pauvres, à regarder, avec admiration leurs confrères de Canal3 ou de Golfe Tv, faire ce qu’ils auraient tant aimé faire ? Pour éviter le débat, pour empêcher la chaîne d’être dans l’actualité politique, économique et sociale, l’Ortb est contraint par le gouvernement à faire du tapage politique, du matraquage d’idées et même à assurer le service après-vente de son action. Voilà donc une des urgences du prochain quinquennat : tourner la page de la pensée unique à l’Ortb ! Mettre fin à l’abrutissement du peuple par des journalistes en otage. Monsieur le président de la République! Laissez donc les journalistes de l’Ortb faire leur métier, ce qu’ils ont appris, ce qu’ils savent le mieux faire».

L’Odhp : Alerte à l’opinion Nationale et Internationale
Le lundi 12 janvier 2015, Ozias Sounouvou, journaliste à la Télévision nationale du Bénin – Ortb, a déclaré, après un élément du Journal, qu’il présentait sur la marche des chefs d’Etat africains en soutien à Charlie Hebdo : « Autant qu’à Paris, monsieur le président, soyez Charlie pour les journalistes de l’Ortb. Libérez l’Ortb pour des débats contradictoires, permettez la libre expression sur la chaîne publique ». L’Odhp Bénin apporte son ferme soutien à ce brave journaliste qui plaide ainsi en faveur de la liberté de presse et d’un accès équitable aux médias publics et appelle tout le peuple béninois à encourager de tels actes de bravoure.Comme on pouvait s’y attendre, des informations font déjà état de ce que les patrons de l’Ortb s’apprêteraient à le réprimer pour avoir dit plus haut ce que des millions de Béninois chantent depuis des années. L’Odhp met en garde Boni Yayi et ses lieutenants à l’Ortb, Stéphane Todomè, Wabi Boukari et autres contre une éventuelle répression du journaliste Ozias Sounouvou pour ces faits. En conséquence, l’Odhp appelle toutes les organisations de défense des Droits de l’Homme, de journalistes, de jeunes, tous les partis politiques… à se mobiliser pour barrer la voie à toute tentative de répression arbitraire de Ozias Sounouvou.

Propos de Ozias Sounouvou
« Être heureux et fier du sens de l’engagement de Boni Yayi, devenu Charlie pour la liberté de presse en France et à l’international. Comme on aurait aussi aimé, que pour aller jusqu’au bout de cet engagement, que le chef de l’Etat devienne Charlie-Ortb. Charlie-Ortb pour la liberté de presse sur le service public de l’audiovisuel au Bénin ; liberté de presse qui rime avec ouverture des antennes de la télévision nationale aux vrais débats contradictoires sur les grandes questions politiques et autres qui engagent le présent et l’avenir de la nation. Monsieur le président de la République, sauvez la liberté des journalistes à l’Ortb, précieux héritage de la Conférence nationale, entre autres, et entrer dans l’histoire. Pardon pour cette impertinence, n’est-ce pas là aussi l’esprit Charlie. Clause de conscience et devoir républicain oblige. Monsieur le Président de la République, vous êtes notre recours, rendu obligé ce soir après trois pétitions infructueuses des journalistes de l’Ortb, pour le retour de la liberté de presse sur le service public. Nous voulons juste faire notre métier et prendre notre part à la construction de la République.

Vive le service public de l’information sur la chaîne publique».

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