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Manœuvres politiques pour la révision de la constitution du 11 déc 1990 : Boni Yayi va-t-il dribbler le Pape Benoît XVI, Obama et le peuple béninois ?
Publié le jeudi 27 juin 2013   |  Le Soleil


Le
© AFP
Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi en France
Mercredi 6 Février 2013. Paris. Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi a ete recu en audiance par le président français Francois Hollande


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Pendant que les réformes structurelles peinent à décoller et que la pauvreté et la misère grondent partout dans le pays ; le chômage des jeunes et l’insécurité voltigent de façon exponentielle, les apparatchiks du régime scrutent l’horizon 2016. L’échéance présidentielle semble encore lointaine.

Mais apparemment les ambitions seraient en train de prendre la direction tangente redoutée avec les derniers développements de l’actualité. Les rumeurs sur une probable modification des articles 42 et 44 ou carrément d’un nettoyage de la Constitution surgissent et polluent de nouveau, l’atmosphère politique nationale. Les thuriféraires du régime ont-ils réussi à faire changer d’avis Boni Yayi sur la question ? L’actuel pensionnaire de la Marina a-t-il succombé au charme diaboliquement enchanteur de ce projet rejeté par les béninois ? En tout cas, le silence suspect et certaines déclarations louches qu’entretiennent l’entourage du chef de l’Etat au sujet du projet, donne caution aux rumeurs selon lesquelles Boni Yayi lorgne sur un troisième mandat.

Quel intérêt pour une révision de constitutionnelle dans un contexte politique fait de suspicion et de méfiance ?

Pourquoi une révision de la Constitution maintenant ? A quoi servirait-elle ? A qui profite cette modification de la loi fondamentale ? L’actuel locataire de la Marina, a-t-il besoin d’un troisième mandat ou d’un mandat à vie pour mettre le pays sur les rails du développement ? Son prédécesseur Nicéphore Dieudonné Soglo n’a pas eu autant pour sortir le Bénin du gouffre de la misère de 1991 à 1996. Ces collaborateurs accrocs à la révision de la constitution sont-ils en train de phagocyter la conscience du peuple dans la dynamique égoïste « sans Boni Yayi après 2016, point de salut pour les béninois» ? Erreur ! Le peuple béninois a atteint aujourd’hui une maturité certaine pour déjouer toutes ces manœuvres machiavéliques. Il ne se laissera certainement pas berner par ces agissements. Néanmoins, malgré l’état de veille qui s’observe au sein de la population, les inquiétudes s’enflent et l’on continue de s’interroger sur ce qu’il adviendra suite à un passage en force de ce projet vomi par le peuple.

Il ne reste qu’à espérer que le chef de l’Etat ne tombe dans les pièges de ces envoyés du diable qui viennent lui souffler dans les oreilles, chaque fois que l’occasion se présente, de développer l’amour du pouvoir plutôt que le pouvoir de l’amour. Une révision opportuniste de la Constitution qui favorise une nouvelle candidature de l’actuel pensionnaire de la Marina peut-être le déclencheur d’une crise dont les conséquences ne sont jamais prévues d’avance. Le Sénégal a frôlé la catastrophe. Et il vaut mieux ne pas s’aventurer sur ce terrain glissant qui ne conduit qu’à un seul monde redouté : le chaos. Que le Ciel nous en épargne !

L’importance de la date du Vendredi 18 Novembre 2011 ?

A la veille des élections présidentielles de 2011, alors qu’il était malmené par les intrigues et autres pressions de la part des responsables des centrales syndicales, Boni Yayi avait lâché en son temps la phrase suivante : ‘’Je ne suis candidat à rien’’. Quelques mois plus tard, à la faveur desdites élections, il réalisera un K.O assourdissant dont le bruit continue de résonner jusqu’à ce jour.

A l’occasion du séjour du pape Benoît XVI au Bénin, alors que les rumeurs sur une probable révision de la Constitution entachaient l’image de son nouveau mandat qui était encore à l’aube, Boni Yayi très diplomatique balaie du revers de la main toutes ces allégations devant le souverain pontife et d’éminentes personnalités rassurant qu’il est à son deuxième et dernier mandat. C’était le 18 novembre 2011 en présence du pape Benoît XVI, du clergé béninois, des anciens présidents et des millions de béninois et d’Etrangers. Depuis qu ’il a effectué un retour en force, le projet de révision de la Constitution affiche un autre visage plus inquiétant que ce dont on a assisté jusqu’à présent. Dans les couloirs du palais de la présidence de la république comme à l’Assemblée nationale sans oublier les milieux politiques, ce dossier a une place de choix. Les Béninois doivent-ils commencer par se douter du fait que Boni Yayi n’ait pas renouvelé les vœux du 18 novembre 2011 au nouveau pape François, successeur de Benoît XVI ?
Boni Yayi a complètement dégagé la voie politique

A l’Assemblée Nationale, le chef de l’Etat détient la majorité et semble avoir toutes les cartes en mains. La saga des ralliements à la majorité présidentielle de plusieurs ténors de l’opposition, pourrait renforcer le numéro 1 des cauris dans cette volonté de briguer un troisième si tant est que les intentions qu’on lui prête s’avéraient. A partir de ce moment ses ambitions ne devraient plus souffrir d’aucunes contestations dans son camp, d’autant plus que la grande mobilisation est sonnée pour l’obtention des 4/5 (quatre-cinquième) des votes exigés par la Constitution. Ajouté à cela, il y a un autre avantage brandit souvent pour intimider les contestataires de ce projet qui osent afficher leur mécontentement d’une quelconque manière. La nouvelle hiérarchie militaire qui serait aux ordres et en phase avec ses ambitions. Du moins, en apparence. Le boulevard semble être ouvert et bien dégagée pour Boni Yayi qui a réussi l’exploit de dézinguer l’opposition qui a toujours agit en bloc contre le pouvoir en place. Jadis influents sur l’échiquier national, le PRD et la RB ont été neutralisés et contraints d’intégrer le royaume de la majorité présidentielle. Même si le Parti Arc-en-ciel traîne son entrée au gouvernement en collant ses fesses sur deux chaises, Me Adrien Houngbédji hors course pour une éventuelle candidature, ne fait plus le poids devant la volonté des révisionnistes.

Quel crédit accordé aux professions de foi de Yayi ?

Doit-on se fier aux déclarations de Boni Yayi faites devant l’ex-souverain pontife, Benoît XVI et le clergé béninois, le président américain, Barack Obama, les anciens présidents de la république et le peuple béninois ? Une réponse par la négation à cette interrogation, paraît la plus prudente. Car, il n’y a eu aucun acte juridique qui a sanctionné ses professions de foi. C’est une question de conscience qui devant les intérêts politique s’évanouit comme elle est apparue. D’Abdoulaye Wade à Hosni Moubarak, Eyadéma Père, en passant par Ben Ali et les autres, ils ont pour la plupart juré sur la Bible, le Coran, les mânes de nos ancêtres à ne pas toucher à la loi fondamentale de leur pays respectif. D’autres en face des souverains pontifes ont tenu les mêmes discours. Et pourtant, le goût du pouvoir a fini par prendre le dessus sur leurs supposées convictions souvent affichées.

Abdoulaye Wade qui avait juré sur le Coran ne toucher à une seule virgule de la Constitution n’a ménagé aucun effort à la veille de son dernier mandat pour se repositionner. Andry Rajoelina a fait les mêmes déclarations devant le pape Benoît XVI. Il est le premier président africain qui a été reçu en audience par le nouveau pape François et en temps normal, il devrait renouveler ses vœux au nouveau pontife. Mais ça n’a pas été le cas. Aujourd’hui il en course pour les élections présidentielles au Madagascar qui se profilent à l’horizon. Et les pronostics jouent à 90% en sa faveur. Conclusion : C’est que entre les déclarations de ces hommes politiques et leurs réelles intentions, il y a loin de la coupe aux lèvres parce qu’on se rend compte qu’au dernier moment, le virage de 180° est vite amorcé et souvent contre les intérêts du peuple. Dans ces conditions, on se demande alors, ce que valent les professions de foi de Yayi ? Mais les béninois ont le don d’étonner le monde, Boni Yayi n’est Abdoulaye Wade, ni Andry Rajoelina, il est donc trop tôt pour le mettre dans le même sac que ceux-là qui ont le chic de violer et de trahir leur conscience. Nous y reviendrons !

Par Joseph KINTOSSOU.

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