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Fraternité N° 3773 du 12/1/2015

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Entretien avec Domingos Simoes Pereira, 1er ministre de la Guinée Bissau : « Nous attendons beaucoup de cette 18è session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa »
Publié le lundi 19 janvier 2015   |  Fraternité




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Pays lusophone de l’Afrique de l’ouest s’étendant sur sur 36 120 km2 dont 28 000 km2 de terre et 8 120 km2 de mer y compris une soixantaine d’îles dans l’Atlantique, dont l’archipel des Bijagos (ou « archipel des Bissagos »), la Guinée-Bissau a adhéré à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) le 02 mai 1997. Depuis lors, le pays prend activement part à la vie de l’Union et essaye tant bien que mal de s’adapter à ses réformes. Seulement, le peuple Bissau-guinéen, dans une grande majorité, ne se sent pas encore pleinement dans l’Union du fait de la langue de travail du groupe et de l’absence de ses institutions sur son territoire. Dans un entretien à nous accordé vendredi le 16 janvier dernier à Cotonou à l’issue de la réunion des premiers ministres de l’Uemoa à laquelle il a pris part à Cotonou, le premier ministre de la Guinée-Bissau, Domingos Simoes Pereira lève un coin de voile sur la vie de son pays au sein de l’Union.
Monsieur le Premier Ministre, que peut-on retenir de cette rencontre de Cotonou ?
Il faut dire que nous sommes arrivés au Bénin pour une réunion des premiers ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), en prélude à la 18è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union qui se tiendra dès le lundi 19 janvier dans cette même ville de Cotonou. Nous avons été appelés sur trois sujets fondamentaux que sont : le renforcement du suivi de la mise en œuvre des réformes, politiques, programmes et projets communautaires ainsi que la concertation entre la Commission et les Etats membres ; la facilitation de la mise en œuvre dans les délais prévus par les réformes, ainsi que la coordination des politiques sectorielles nationales dans le but de réaliser le schéma d’intégration de l’Union et l’harmonisation des législations nationales et leur conformité à la réglementation communautaire. C’est un exercice qui nous a semblé capital en ce sens qu’il permet à chaque pays et à l’Union en général d’évaluer le chemin parcouru en vue des prospectives pour un avenir meilleur.

En termes de chemin parcouru, quel bilan peut-on faire au niveau de la Guinée-Bissau ?
Nous avons constaté que la Guinée-Bissau, notre pays est un peu en retard par rapport à d’autres. Certes, il y a quelques avancées ces dernières années et les efforts se poursuivent. Mais la particularité de la Guinée au sein de l’Union, se trouve au niveau de la langue. Nous avons évoqué cette situation à la rencontre. Pour la Guinée-Bissau, il faut penser à traduire les documents en Portugais afin de permettre à la population de les assimiler et de les adopter. Cela facilitera sans aucun doute une mise en œuvre plus efficace des réformes engagées par l’Union. Nous avons donc cette difficulté de la langue et autres choses encore qui font que nos populations ne se sentent pas encore complètement dans l’Union.

Quelles sont ces autres choses auxquelles vous faites allusion ?
Nous sommes dans l’Union depuis 1997. Mais à cette date, aucune de ses institutions n’est basée en Guinée-Bissau. Nous avons également abordé la question à cette rencontre et avons montré comment il y a un manque d’opportunités en faveur des jeunes de la Guinée-Bissau en ce qui concerne l’Union. Il faut songer à installer ces infrastructures en Guinée-Bissau pour prouver à la population qu’elle fait réellement partie de l’Uemoa.

Savez-vous que ces doléances nécessitent des moyens et du temps ?
Nous savons que ces doléances vont poser des défis. Mais quand on parle d’investissements, c’est une balance entre le coût et le bénéfice. Nous faisons l’effort avec l’Union. Ce n’est pas facile. Mais nous ne pouvons pas ignorer l’intérêt de deux millions de personnes.

Pensez-vous avoir été écoutés lors de cette rencontre ?
Le président de l’Union a bien enregistré nos propos. Les premiers ministres ont également pris bonnes notes. Nous avons aussi constaté que le président de la Commission est resté très attentif à notre plaidoirie. Nous sommes membres de l’Union. Nous sommes engagés pour toutes les réformes. Et nous sommes persuadés que nous avons les mêmes droits que les autres. Nous sommes un pays comme les autres. L’Union est basée sur la solidarité, c’est le moment de démontrer cette solidarité à l’endroit du peuple Bissau-guinéen.

Votre mot de la fin ?
Nous saisissons l’occasion pour exprimer notre reconnaissance aux pays de l’Union qui se sont activement engagés pour le retour de l’ordre institutionnel en Guinée-Bissau. Nous avons senti une très grande disponibilité du président de l’Union et du président de la Commission pour notre Table ronde prévue pour le 26 mars prochain à Bruxelles. Toutes les structures de l’Union et les Etats sont prêts pour nous accompagner. Nous sommes réconfortés par nos pairs. Quand un pays comme la Guinée-Bissau traverse une période de turbulence, ce n’est pas évident que les investisseurs s’y ruent. Il faut donc signaler la sécurité et les visions stratégiques du pays basées sur les actifs naturels et les structures étatiques. La gouvernance, les infrastructures, l’industrialisation et le développement urbain sont les quatre principaux axes de cette table ronde. C’est notre vision 2015-2020 que nous proposerons à cette occasion.
Nous attendons beaucoup de cette 18è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’ouvre ce 19 janvier à Cotonou. Nous estimons que les points dont nous avons discuté à la réunion des premiers ministres seront bien pris en compte pour permettre à l’Afrique d’aller de l’avant. Moi, j’y crois fermement en ce sens que la crise que vit le monde est économique et non financière. Nous devons être imaginatifs et compétents. C’est notre temps, tout est encore possible.
Propos recueillis par Isac A. YAÏ


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