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Le Matinal N° 4515 du 12/1/2015

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L’Editorial : Droit au but:Une première victoire…
Publié le mardi 20 janvier 2015   |  Le Matinal


Ozias
© Autre presse par DR
Ozias Sounouvou, journaliste beninois


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Le cri de cœur de Ozias Sounouvou en plein journal télévisé a fait bouger les lignes ! Dans la foulée, les responsables de l’Ortb ont organisé un débat contradictoire sur le fichier électoral. Lazare Sèhouéto de l’Union fait la Nation, Eugène Azatassou des Fcbe, Augustin Ahouanvoèbla du Cos-Lépi et Gustave Assah de Social Watch Bénin étaient présents sur le plateau. Le fameux plateau du monologue a alors subi une transformation en quelques jours pour accueillir des acteurs politiques de toutes tendances. Les responsables de l’Ortb ont-ils enfin ouvert les yeux ?


Ont-ils pris en compte le message de Ozias Sounouvou ? Même s’ils ne reconnaissent pas avoir été influencés par cet acte de bravoure du journaliste, ils ont bel et bien agi sous la pression populaire… Après Ozias, il y a eu le peuple… A l’exception de quelques abrutis payés pour chanter Yayi à longueur de journée, tous les Béninois se sont retrouvés à travers l’impertinence de notre héros. Tous les Béninois sont désormais Ozias !

C’est pourquoi, il faudra remercier Ozias. Grâce à son courage, sa témérité et son talent, les responsables de l’Ortb ont enfin organisé un débat contradictoire. Depuis 2006, ces genres d’initiatives n’existaient plus. Aux ordres du Roi Fcbe, les responsables de la chaîne publique ont été commis pour concocter un programme ‘’yayibonique’’ qui consiste à ne passer rien que les images de Yayi et de ses partisans, à organiser des monologues chaque soir, à allonger le Journal télévisé de 30 minutes à 1 heure si le Palais le décide, à passer des bandes défilantes pour annoncer le programme du chef… L’opposition ne doit pas avoir accès à la Télévision nationale ! Les responsables de l’Ortb respectaient tout à la lettre au point où on avait vu notre télévision devenir la propriété d’un seul homme. C’est ce que Ozias regrette : « …Il y a d’autres singularités qui peuplent l’antenne de l’Ortb, avec une présence hégémonique de la Présidence, des formats improbables et contre-nature par rapport aux standards du métier de journaliste. On a des sujets du chef de l’Etat qui font boucler tout le format du journal. Il arrive régulièrement qu’au bout de trois sujets consacrés au président de la République, on ait bouclé le journal. Le combat vise un traitement équilibré de l’information, l’ouverture à des expressions plurielles, mais aussi le retour à des formats standards ».

Au Zaïre, pays du « maréchal-président », on voyait tous les soirs en ouverture du Journal télévisé, Mobutu, sur un nuage, en train de descendre sur le Congo, fulminant de sa voix de tonnerre. Pour les Zaïrois, c’était leur dieu sur terre… Le pays lui appartient. La Télévision nationale aussi. Mobutu en était le directeur général, le rédacteur en chef, le chef des programmes… Et pourtant, la chute et l’agonie de ce grand dictateur ont été dures à vivre pour sa famille et ses partisans. Si cette idée saugrenue avait effleuré l’esprit de nos supers dirigeants de l’Ortb, ils auraient, sans doute, proposé un générique du Journal télévisé estampillé Yayi. Puisque les affiches du Roi sont déjà positionnées à chaque carrefour à Cotonou.

Grâce à Ozias, la Télévision nationale a donc pu organiser un débat contradictoire. Même si les responsables n’ont accordé qu’une heure, c’est déjà une victoire. Il faut maintenant espérer d’autres débats contradictoires pour que la victoire soit totale. Pour le moment, Ozias peut être fier… Ce n’est pas les loups affamés lâchés à ses trousses qui lui feront peur. Ils perdront leur temps. Et, il restera lui-même. Nous sommes Ozias et nous le resterons quoiqu’il arrive…

Epiphane Axel Bognanho

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