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La Presse du Jour N° 1916 du 26/6/2013

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Polémique au sujet de la révision de la Constitution : l’erreur que Yayi ne devrait pas commettre
Publié le jeudi 27 juin 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Le président de la République S.E.M Bony Yayi


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Le débat sur l’opportunité ou non de réviser la Constitution du Bénin ne cesse de prendre de l’ampleur, créant de plus en plus la psychose au sein des populations. Alors que Boni Yayi et les siens s’évertuent à rallier le plus grand nombre à la cause de la révision, déjà des voix s’élèvent, toujours dans le camp présidentiel, pour déplorer la manière dont la procédure est lancée.

Boni Yayi a mal lancé la procédure de révision de la Constitution ! Ce constat émane de certains «mouvanciers» bons teints qui, à les croire, n’ont pas manqué de le faire savoir à qui de droit. Ils ne manquent pas d’arguments pour justifier la chose. Le principal, c’est que tel que le débat est lancé, il se dégage l’impression que la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 n’est pas une nécessité, mais plutôt émane d’une volonté d’un homme : Boni Yayi qui, malgré les bonnes intentions affichées en ce qui concerne 2016, ne veut réellement pas partir. Dans ces conditions, le problème de la révision est posé comme une volonté d’un homme, voire d’un camp qui pense que les autres ne sont pas concernés et que, qu’ils le veuillent ou non, ce sera chose faite. Cela pose un problème à savoir qu’au sein même du camp Yayi, ce sujet n’a pas fait l’objet d’une sérieuse concertation avant que le parlement ne soit saisi. Peut-être que le Chef de l’Etat en fait une préoccupation personnelle avec le président de l’Assemblée nationale.

Si ce débat avait été fait à l’interne, certainement qu’il y aurait assez de têtes bien faites pour montrer qu’il faut d’abord une large adhésion à la cause de la révision avant l’introduction du projet au parlement. C’est là une erreur à ne pas commettre dans un pays où, dès qu’il est question de révision de la loi fondamentale, toutes les consciences sont éveillées. Les «yayistes» ont peut-être perdu de vue un aspect du sujet. Avec sa large majorité actuellement au parlement, le Chef de l’Etat pense peut-être que cette étape de concertation n’est plus nécessaire. Pour le moment, seul l’avenir nous édifiera. Mais au-delà du politique, il y a un autre paramètre à prendre en compte dans ce débat sur l’opportunité ou non de réviser notre Constitution: la rue.
Le populisme et les manifestations de rue

Au-delà de cette erreur commise par le Chef de l’Etat et que déplorent déjà certains de ses partisans, il y a le fait qu’au regard de la sensibilité de cette situation, la rue sur laquelle compte Yayi pourrait ne pas répondre à ses attentes. Cela a commencé à Ouessè avec les partisans du ministre Benoit Dègla qui soutiennent la révision, mais mettent en garde contre une révision opportuniste. On a vu les conducteurs de taxi-moto clamer leur soutien à Yayi, mais à vrai dire, il ne s’agit là que de l’arbre qui cache la forêt. Les deux années bouclées du second mandat ont véritablement terni l’image du régime Yayi au point où les populations, à tort ou à raison, voient à travers la révision de la Constitution, une manière de régler des comptes avec des opposants et de s’éterniser au pouvoir. La lutte sélective contre l’essence kpayo, les dossiers «tentative d’empoisonnement» et «tentative de coup d’Etat» et, surtout le flou qui entoure les recrutements à la fonction publique sont autant d’éléments qui, cette fois, vont se faire ressentir dans les mouvements de rue. Un tableau qui, en réalité, devrait amener le Chef de l’Etat à une autre approche de la gestion du dossier de révision de la Constitution. Malheureusement, l’erreur à ne pas commettre est déjà là. Yayi veut réviser la Constitution, même si c’est avec une minorité, contre l’avis de la majorité. Et le débat continue.

Denis Magnidet

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