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Entretien à propos du décès de Alokpon : Alèkpéhanhou parle de ses émotions et de ses relations avec Alokpon
Publié le jeudi 27 juin 2013   |  L`événement Précis




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Sous le choc au sujet du décès subit du roi du Tchingounmè, Anatole Houndéffo, alias Alokpon, le roi du zinli rénové, Alèkpéhanhou livre ses impressions et parle de ses relations avec l’artiste disparu dans une interview qu’il nous a accordée.

L’Evénement Précis : Une fois encore, le deuil a frappé les Béninois. L’un des grands noms de la musique traditionnelle du Bénin est mort. Il s’agit du roi Alokpon. Dites-nous un peu ce que ça vous fait ?

Le roi Alèkpéhanhou : C’est comme une massue que j’ai reçu à la nuque en apprenant cette nouvelle là hier nuit. C’était comme un cauchemar. Sincèrement, c’est frappant. Ce n’est pas qu’Alokpon n’est pas âgé. Soixante treize (73) ans, ce n’est pas peu. Seulement, Alokpon va nous manquer. Il va nous manquer sérieusement dans la mesure où il n’a pas fini d’innover en matière de musique. Si je le dis, c’est en connaissance de cause. Les calebasses qu’on appelle Toka, qu’on joue dans Tchingoumè, Alokpon, de deux est passé à trois récemment. Donc, c’est un homme qui ne cesse jamais d’innover, d’apporter une touche nouvelle au rythme Tchingounmè, si bien que les jeunes d’aujourd’hui s’inspirent sincèrement de lui. Il ne le cache même pas. Donc, Alokpon va nous manquer. Je déplore sa mort.

Alors, vous qui êtes dans la même ligne musicale que lui, vous l’avez certainement côtoyé plus que quiconque, puisque vous êtes des rois. Dites-nous le meilleur souvenir que vous avez de lui ?

Le meilleur des souvenirs… Je ne peux pas dire que c’est un seul souvenirAlokpon m’a laissé de sérieux souvenirs, et de très bons souvenirs. Je ne dis pas ceci pour jeter la fleur à la mémoire de quelqu’un qui nous a quittés. Je parle en connaissance de cause. Alokpon fait partie de mes devanciers chez qui je suis parti lorsque j’ai commencé ma musique. Il m’a bien reçu. Je lui ai demandé des conseils et il me les a prodigué sans réserve. Alokpon et moi nous, nous voyons à des réunions. Je suis allé chez lui plus d’une fois. Je vous l’avoue. Même pour maintenir la cohésion au sein d’un groupe, il m’a prodigué des conseils. Il m’a tellement prodigué de conseil que je ne peux l’oublier de si tôt.
S’il vous était donné de caricaturer Alokpon, qu’est-ce qu’il représente pour vous ? Quel est le symbole qu’on peut retenir de lui?
Je ne saurais caricaturer Alokpon. Je ne peux que le qualifier à sa juste mesure. Je ne sais pas si tu es en train de faire allusion aux commérages dont les gens couvrent Alokpon. Moi, je ne le connais pas. Je ne l’ai pas découvert sous cet angle-là. Alokpon, comme je l’ai dit tantôt, ne m’a pas ménagé ses sages conseils à chaque fois que je vais le voir. Il sait apprécier les gens à leur juste valeur. Lorsqu’on dit roi Alèkpéhanhou aujourd’hui, ce n’est pas gratuit. Il m’a reconnu ce titre. Il m’a dit « tu es vraiment roi de ta catégorie ». On joue ensemble et les gens ont failli faire une confusion aujourd’hui. Il y a un quiproquo. Les amis de mon gendre l’ont appelé matinalement un jour pour lui dire, tu as perdu ton beau père. Il a fallu qu’ils entendent le roi est décédé pour m’attribuer cela. Je suis plus jeune que Alokpon. Et je crois que c’est lui qui irait de cette façon avant moi. Mais, c’est trop précipité. C’est vraiment trop précipité. La longévité devrait atteindre quatre vingt (80), quatre vingt dix (90) voire cent ans, n’est-ce pas. C’est ce que je souhaitais pour Alokpon.

Etiez-vous informé de sa maladie ?
Comme je l’ai dis dans cette chanson improvisée de tout à l’heure, j’étais sorti de l’émission matinale de Florent Hessou quand on m’a informé dans la cours de la télévision que Alokpon serait malade. A trois, Gbessi, Anice Pépé et moi, au nom de l’ANAPROMUTE, nous étions partis lui rendre visite. Les soins étaient intensifs. Si ce qu’on m’a dit est vrai, je crois que c’est mardi dernier seulement qu’il aurait été hospitalisé.

Il est mort de quoi précisément ?
Ce que nous disons, c’est planétaire. Il ne faut pas raconter des histoires. Ses enfants vont parler.

Un mot pour conclure l’entretien ?
S’il y a un être suprême qui gère le phénomène qu’est la mort, prions qu’aucun chanteur ne meure d’ici à plus de dix ans parce que la mort fait trop parler de nous. Je présente mes sincères condoléances à la famille Houndéffo de Savalou et à tout le peuple béninois, au monde tant de la musique traditionnelle que moderne. Merci.

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