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Le Matinal N° 4515 du 12/1/2015

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Législatives de 2015: Pourquoi voter contre la liste Yayi
Publié le jeudi 22 janvier 2015   |  Le Matinal


UEMOA
© aCotonou.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Ph : Yayi Boni


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Inauguration ici…pose de première ou dixième pierre là-bas…le soldat Yayi a repris du service. Des promesses les plus loufoques aux plus irréalisables, il a repris son bâton de pèlerin, de diseur de bonnes aventures. Pour sauver Yayi ; pour protéger sa vie et celle de sa famille ; pour protéger son ethnie d’éventuelles représailles ; bref, pour permettre à Yayi d’avoir une retraite paisible et méritée, il faut voter contre sa liste. C’est un appel patriotique à une assistance nationale à personne en danger !


Prenez un enfant de huit ans. Tous aujourd’hui, à cet âge, connaissent Jacques Bauer. La faute à Canal Plus qui met à disposition un bouquet de plus en plus moins cher (publicité gratuite). Trouvez-lui des parents inconscients pour laisser leur revolver sous l’oreiller. Tombez sur cet enfant en train de s’amuser avec cette arme. Ou vous prenez (légitimement) la poudre d’escampette pour ne pas vous faire tirer dessus ; ou alors vous prenez votre courage à deux mains et tentez de le désarmer.
Dans le premier cas, le plus probable, c’est que vous laissez l’enfant à son destin. Dans le mieux des cas, il se tirera une balle dans le genou. Au pire, il pourrait prendre pour amusement la roulette russe et s’éclater le cerveau. Dans tous les cas, cette arme est un danger dans ses mains. Mais il en est inconscient. Il peut à tout moment mettre en danger sa vie, mais surtout celle des autres.
C’est exactement ce qu’est devenu le pouvoir dans les mains du président Yayi Boni. Un véritable danger qui risque de plonger tout le monde (à commencer par les « siens ») dans une aventure ambigüe dont l’issue reste incertaine, voire suicidaire. De toute façon, dangereuse pour tous.
Encore plus dangereux, si c’est une réunion de famille qui confie au petit gâteux l’arme incriminée. Un vrai permis de tuer.
Dans notre cas ici, l’enfant, c’est bien sûr le président de la République. Chef de l’Etat, chef du gouvernement, premier magistrat, chef suprême des armées.
Le conseil de famille, c’est la population béninoise. Ou plus précisément les électeurs, détenteurs exclusifs de tout suffrage.
Enfin, l’arme, ce sont les élections législatives. Mieux encore, la prochaine Assemblée nationale. Permettre à Yayi Boni d’avoir une majorité, c’est lui donner la clé de la boîte de pandore. C’est remettre l’arme chargée à l’enfant en lui désignant une foule désarmée.
En d’autres termes, permettre à Yayi Boni de remporter les élections législatives, c’est exposer tout le pays aux dangers des turbulences politiques dont l’Afrique a l’apanage. Confier la prochaine Assemblée nationale à Yayi, c’est lui permettre d’asséner tous les coups tordus à la Constitution en vue de sa modification.

Conséquences désastreuses pour le pays…

Que vous le croyez ou non, malgré toutes les décisions de la Cour constitutionnelle, le Bénin n’est pas encore totalement à l’abri de ce qui se trame dans les deux Congos. Car, là-bas au palais, il y des génies qui n’ont pas encore dit leur dernier mot. Là-bas, comme le dirait notre « Oncle Agbaya », il y a des « hommes césarisés du cerveau » qui font croire à Yayi que c’est une mission divine pour lui que de modifier la constitution et de s’accrocher au pouvoir comme Mugabé.
Toutes les théories (des plus funestes aux plus cancres) sont échafaudées actuellement. Toutes ont un but : pousser Yayi Boni à faire régresser le Bénin. Car, c’est de cela qu’il s’agit. On imagine mal, qu’un quart de siècle après la Conférence nationale, que des individus en viennent à penser qu’ils pourront modifier la Constitution pour perpétuer un régime et ses tares. D’ailleurs que reste-il de la Conférence nationale aujourd’hui ? Pratiquement rien. Durant dix ans, le régime du changement s’est attelé, lentement, mais méthodiquement à vider la Conférence nationale de toute sa substance. Prenons seulement quelques piliers de la Conférence nationale. Les institutions de contrepouvoir, l’accès équitable aux médias de service public, la liberté de la presse, l’armée, et l’administration.
Comment imaginer que depuis 2006, le premier débat contradictoire sur la télévision nationale date seulement de quelques jours ? On ne le dira jamais assez : en complicité avec certains cadres de la maison à la veille de leur départ à la retraite, l’Ortb a été transformé en une chaîne privée, capable de présenter un journal de 45 minutes dont 42 pour Yayi Boni seul et le reste pour son clan.
Les institutions de contrepouvoir ? Il y en a jamais eu. Par une sorte de jeu de pouvoir, après avoir apprivoisé le bureau de l’Assemblée en 2007, Yayi a pris le contrôle de toutes ces institutions dont les présidents sont devenus ses valets. Mathurin Nago, Robert Dossou, Théophile Nata… Légalement mais avec une grossièreté digne d’un régime des lendemains des indépendances, Yayi Boni a vidé toutes les institutions de leurs substances.
L’armée béninoise n’existe plus. On a affaire à des hommes d’affaires qui traitent et sous-traitent des marchés publics : les écoles préfabriquées, les routes, les ponts…On a vu le chef d’Etat-major des armées, ses adjoints et tous les gradés aller remercier Yayi Boni d’avoir nommé tel ou tel à tel poste ou d’avoir promu tel à tel grade. La fameuse affaire dite d’empoisonnement a fini de nous prouver que l’armée béninoise est morte : de hauts gradés militaires ont organisé des prières pour le président de la République et ont marché s’il vous plait.
L’administration ? La cour du roi Pétaud où cohabitent régionalisme, népotisme, culte de personnalité, clientélisme. Des concours fantômes. Conséquences, l’administration passe de 35 mille à plus de 85 mille âmes. En seulement dix ans. Même le caractère laïc de l’Etat béninois n’a pas échappé à la furie Yayiste. L’ortb est devenu le lieu de prêche d’escrocs repris de justice. La bible est devenue un instrument d’escroquerie. Une arme de crime.
Que reste-t-il de la Conférence nationale. Seulement cette portion de notre constitution : « le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.
En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ».

Un danger pour son entourage…

C’est tout ce qui reste de la Conférence nationale que Yayi Boni n’a pas pu encore violer. Lui donner la majorité, c’est lui permettre de commencer à s’attaquer à ce dernier rempart qui nous protège encore du pouvoir totalitaire, absolu et aveugle.
Donner une majorité à Yayi, lui permettra de définitivement enterrer la conférence nationale. Et partant d’instaurer un régime à la Robert Mugabé ou son idole Eyadema.
Revenons toujours à notre enfant pistolero…Aux Etats-Unis, on dénombre par an, des centaines d’accidents meurtriers au sein des familles. Des garçonnets ont choisi la tête de leurs jeunes frères comme cible de tir.
Aujourd’hui, tous les actes que pose notre président est une tontine que son entourage payera tôt ou tard. Rappelez-vous 1991. Lorsque le général a eu son armistice, il s’est tranquillement emmuré, laissant les « Azonhiho, Houdou Ali et compagnie » à leurs tristes sorts. Blaise Compaoré n’a-t-il pas été évacué du Burkina ?
Le chemin choisi par Yayi Boni est celui du suicide collectif. Vous avez mangé avec moi ? Alors, vous périrez avec moi. Ce n’est pas nouveau. C’est une des maximes des dictateurs. Rappelez-vous Hitler en 1945. Même sachant que tout était irrémédiablement perdu pour lui, il a refusé de capituler pour sauver l’Allemagne de la ruine. Il a conduit tout son entourage au suicide collectif.
En 2006, Yayi Boni n’a été élu que parce que Kérékou ne voulait pas désigner un dauphin. Bio Tchané qui était le cheval qui pouvait gagner a refusé de se positionner dans le starting bloc sans l’aval de Kérékou. Bien mal lui en a pris. Houngbédji et Amoussou qui attendaient un signal ne le verront jamais. Kérékou les emporta tous dans sa retraite. Une véritable mort collective programmée par le général qui, sans doute, leur en voulait de n’avoir pas soutenu le projet de révision devant lui permettre de faire trois ans supplémentaires. Yayi Boni en a profité.
Que remarquons-nous aujourd’hui ? Yayi Boni dégaine et tire sur tous ceux qui osent, dans son entourage, afficher une quelconque ambition politique. Il a ainsi écarté Toléba qui, à ses yeux, poussait le bouchon loin.
Nago a attendu longtemps avant de se rendre compte que la vraie vision du président Yayi est de rempiler, en modifiant la constitution. Abiola et le beauf ont perdu toute illusion. Koupaki tente de se refaire une virginité après son expulsion du gouvernement. Bref : On se retrouve dans le même schéma qu’en 2006. Yayi ne veut point entendre parler de Dauphin, si ce n’est lui-même. Ceci, à un an de l’élection présidentielle. Lorsqu’il se rendra compte qu’il ne pourra pas réviser pour rester, ce serait trop tard pour son entourage. Dans cette panique de fin de règne, ils seront livrés corps et âmes au nouveau président comme les collaborateurs de Kérékou l’ont été.
Dans ces conditions, pour avoir une chance de s’organiser, l’entourage de Yayi Boni devrait l’empêcher d’avoir la majorité à la prochaine Assemblée nationale. Car, si Yayi s’en sortait une fois encore, jamaisn, il ne permettra pas l’éclosion d’un leadership au sein des Fcbe. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a choisi un parfait anonyme : Azatassou. Les membres des Fcbe devait tout faire pour empêcher Yayi de continuer à détruire toute chance de cette formation d’avoir un candidat. Et ceci passe par son échec aux prochaines échéances.

Un Danger pour lui-même

D’ailleurs, on apprend de sources concordantes qu’une vraie révolution de palais se prépare. Car tout le monde n’est pas d’accord avec cette volonté affichée du chef de l’Etat de vouloir forcer le destin. Des réunions se tiennent déjà. Une frange des collaborateurs, composée de parents et alliés qui s’est enrichie est aussi pressée de jouir de la vie. Or, un retour de Yayi Boni signifierait pour eux qu’ils doivent encore se cacher pendant longtemps. Ceci se remarque sous la plupart des dictatures et débouche souvent sur des révolutions qui peuvent être sanglante. Barré Mainassara a été purement et simplement exécuté par son entourage et le Colonel Zibo n’a eu d’autres choix que de déposer Mahamadou Tandja.
C’est dire à quel point Yayi Boni devient de plus en plus un danger pour lui-même. Comme le dit un de ses proches, « il ne se rend même pas compte qu’il est assis sur un volcan ».
Même son hélicoptère est devenu un danger à cause de la trop grande sollicitation dont il fait l’objet.
Il faut se rappeler toujours l’accident qui a coûté la vie à plusieurs officiers béninois dont le Colonel N’pina. La seule cause retenue est l’absence d’entretien. Or, Yayi est à son quatrième hélicoptère. Depuis 2006, Yayi Boni n’a pas encore fait d’un trait un voyage en voiture de plus de cinquante kilomètres ! L’hélicoptère est très mal entretenu. Les révisions sont rares. Les pièces ne sont que rarement passées au scanner. La sollicitation de l’appareil est telle que les pilotes fatigués en arrivent à oublier la position des aiguilles. Doit-on craindre le pire pour notre président ? Absolument. Surtout avec ces prochaines élections durant lesquelles il risque de faire l’impasse pour voler de ville en ville. Accroissant le risque d’accidents.

Un danger pour ses parents…

A tout ceci, s’ajoute l’exposition de la famille présidentielle à la vindicte de ceux-là qui ont été ruinés durant les neuf ans de pouvoir. On cite en exemple, ce richissime d’Akpakpa qui a mis toute sa fortune dans les élections et qui aujourd’hui est paralysé, ruiné. Un autre de Parakou, autrefois prospère est sur la paille. « Le problème, c’est que le président pense revenir en 2016. Pour nous, c’est la mort. On se prépare à lutter », confie un autre opérateur.
Toute cette haine n’augure rien de bon. Aujourd’hui, les enfants du général Kérékou se permettent de circuler librement, parce que leur père n’a provoqué la ruine de personne. Des exemples de règlements de compte existent. Combien d’enfants de Kadhafi, ancien ami de Yayi Boni, sont-ils encore en vie ? Ils ont été décimés. Idem, pour la descendance de Mobutu. Il y a des noms qui ont disparu des registres d’Etat civil.
Par ailleurs, dans la propre famille du président, la guerre fait rage. Adam Bagoudou et Chabi Sika Karim ou se sont déclarés la guerre. A cause du positionnement sur la liste Fcbe. Les partisans des deux hommes sont mêmes prêts à faire usage d’armes blanches pour se faire entendre.
Pour Chabi Sika, il n’est pas question qu’il cède sa place à un parvenu. « J’étais député avant l’élection de Yayi et je resterai député à son départ », aurait-il confié à certains. Chabi Sika a des raisons d’être révolté. Il a depuis 2006 lorgné le poste de ministre de l’Energie et des mines. Wallou. Il a espéré de lui le poste de Directeur général de la Sbee. Zéro et voilà que débarque Adam Bagoudou, neveu du président, nouveau riche aux ambitions d’orgue qui vient discuter son seul job à Chabi Sika. Ce qui énerve ce dernier, c’est que le président aurait tranché pour son neveu au détriment de Chabi Sika. Adam Bagoudou sera tête de liste dans cette circonscription.
Doit-on permettre à un homme de diviser sa famille et l’exposer ainsi à toutes les vindictes ?

« Il faut sauver le soldat Yayi… »

Doit-on se taire face au drame qui se noue autour de Yayi Boni ? Doit-on lui permettre de tout détruire avant de partir ? A-t-il le droit d’exposer son entourage et sa famille à de futures vendetta ? Doit-il conduire le pays vers l’abîme pour satisfaire ses propres intérêts ?
Yayi court dans tous les sens. Il programme et avorte ses rendez-vous. Il ne sait plus exactement ce qu’il fait. Pour preuve, depuis trois semaines, les membres du corps diplomatique ne lui ont pas encore présenté les vœux. Ceux de la société civile aussi. Idem pour les élus communaux et municipaux. Seules les institutions de la République lui ont présenté les vœux du nouvel an. Et comment ? Tous ensemble, en une occasion unique. Parce que Yayi Boni ne se donne plus le temps.
Il s’est lancé à nouveau dans une campagne électorale précoce et maladroite. Yayi Boni pressent déjà que le pouvoir l’a quitté. Mais il refuse de l’admettre et d’abdiquer. Il a tellement utilisé les moyens de l’Etat qu’il lui est difficile aujourd’hui de se reconsidérer en simple citoyen. Les spécialistes de la santé, quant à eux, trouvent que pour l’aider à survivre correctement après 2016, il faut commencer par le préparer sérieusement à une vie sans le pouvoir. En conséquence, il faut déjà pour les prochaines législatives, voter contre la liste qu’il aura proposée.
Il faut sauver le soldat Boni en votant contre lui. Il doit perdre les élections pour renaître simple Béninois. Ainsi, il pourra avoir le salut.

Charles Toko

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