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Lettre au Président de la République pour la sécurité sous régionale
Publié le lundi 26 janvier 2015   |  Autre presse


UEMOA
© aCotonou.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Ph : Yayi Boni


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Monsieur. le Président de la République,

Je me permets de vous écrire en qualité de président de l’Association Béninoise des Amis du Nigéria. (ABAN). Je voudrais vous signaler un fait de prévention sécuritaire imminente concernant notre sous région ouest-africaine. Ce fait est d’importance capitale car il met en jeu les rapports entre le Bénin et le Nigéria.
À ce propos, nul n’ignore que le Nigeria est confronté à un terrorisme meurtrier qui hante tout le pays et met à feu et à sang le Nord-est de son territoire. Depuis plusieurs années, le groupe terroriste Boko haram, puisque c’est de lui qu’il s’agit, tue hommes, femmes et enfants, commet des atrocités de toutes sortes et procède régulièrement à des enlèvements de femmes et d’enfants.
Ajouté à cela, les élections présidentielles prévues pour le 15 février déchaînent les passions dans tout le pays et contribuent à accroître les clivages interreligieux et interrégionaux.
C’est dans ce contexte de tension que l’un de nos compatriotes, le nommé Asari Dokubo, fait parler de lui au Nigéria où il profère des propos menaçants quant à la paix et la sécurité dans ce pays.
Faut-il rappeler que le nommé Asari Dokubo qui a publiquement dénoncé sa nationalité du Nigéria et affirme sur tous les toits n’en pas être citoyen, a été admis à la nationalité béninoise en 2013. À ce titre, il possède ses affaires et son domicile au Bénin. Ce nonobstant, le sieur Asari Dokubo mène des activités politiques forts médiatisées au Nigéria, en sa qualité de dirigeant du NDPVF (Force des Volontaires du Peuple du Delta du Niger), un groupe de combattants armés qui appartient à la nébuleuse militante de la région et menace régulièrement l’État nigérian de sécession.
Pas plus tard que le vendredi 23 janvier 2015, réunis à Yenagoa, la capitale de l’État de Bayelsa au Nigéria, M. Asari Dokubo et ses combattants ont proféré des menaces de guerre à l’encontre du Nigéria, et une sécession du Delta du Niger si M. Jonathan n’était pas réélu à l’issue des prochaines élections présidentielles de février 2015.
Ces propos sont à prendre au sérieux d’autant plus que l’ancien président de la république du Nigéria M. Olusegun Obasanjo avait, dans une lettre ouverte adressée au président Jonathan, dénoncé une préparation de guerre postélectorale dans la région du Delta et impliquant ses nombreux réseaux de militants séparatistes.
Par ailleurs, d’un point de vue démocratique, une élection libre et transparente donnant une possibilité égale à tous les candidats ne saurait faire l’objet d’une prédétermination, encore moins d’un chantage sur son issue.
Enfin, la gravité de ces menaces proférées par notre compatriote Asari Dokubo doit aussi être appréciée à la lumière des activités terroristes du groupe Boko haram dans le Nord-est du Nigéria depuis plusieurs années, activités qui sont allées croissantes et qui semblent avoir choisi les élections générales de février 2015 pour point d’orgue.
Dans ces conditions, Monsieur le président, le Bénin ne peut laisser un de ses ressortissants aller mettre le feu aux poudres dans un pays voisin et frère déjà mal en point sur le plan sécuritaire et de sa cohésion nationale. Il est donc du devoir de son gouvernement et de ses responsables de rappeler à l’ordre le nommé Asari Dokubo et lui faire comprendre que si la citoyenneté béninoise donne des droits, ceux-ci vont avec des devoirs.
Ce rappel à l’ordre est d’une impérieuse urgence, compte tenu de l’imminence des élections et du climat de tension qu’elle génère déjà au quotidien dans tout le pays. Si on sait quand commence une guerre, on ne sait jamais quand elle finira. Et une seule étincelle suffit parfois à ravager toute une forêt. En matière de sécurité et de paix, la prévention vaut mieux que l’intervention, fût-elle victorieuse. Autour de la thématique géopolitique que soulève M. Asari Dokubo et ses combattants dans ses menaces ouvertes, le Nigéria a déjà connu une guerre civile meurtrière qui a ravagé le sud-est du pays et emporté des millions de vies humaines. Une guerre au Nigéria mettrait à mal le frêle équilibre de son unité nationale, aggraverait la situation instable de toute l’Afrique de l’Ouest, et le Bénin qui en est aux premières loges subirait les conséquences directes de cette situation.

C’est pour cela que, confiant en votre attachement à la paix et à la démocratie, nous vous écrivons en votre qualité de président de la république du Bénin mais aussi d’ancien président de l’Union Africaine et président en exercice de l’UEMOA, pour vous signaler ce fait dans lequel la responsabilité de notre pays et de l’Afrique tout entière est engagée.
Dans l’espoir que, sur votre directive, les autorités du Bénin prendront toutes les mesures nécessaires pour rappeler à l’ordre notre concitoyen Asari Dokubo, nous vous prions Monsieur le président d’accepter l’expression de notre plus haute considération.

M. Firmin T. Dègla, Expert Géographe,

tfirmindegla@outlook.fr

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