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Fraternité N° 3773 du 12/1/2015

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INTERVIEW AVEC l’ARTISTE ADINGNI G. ARMEL ALIAS AISSOHIN : « J’ai choisi le rythme Agbotchébou pour mieux valoriser notre tradition »
Publié le mardi 27 janvier 2015   |  Fraternité




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Qu’est-ce qui vous a motivé à aller vers la musique notamment la musique traditionnelle ?
J’ai la musique dans mon sang. Ma mère est un artiste, et elle a son groupe folklorique appelé ‘’akon hun akwesin‘’ qui se trouve au quartier adingnigon à Abomey. Très tôt je me suis mis au travail dans le groupe de ma mère. Après plusieurs années de travail, j’ai décidé de prendre mon dépendance et de montrer mes talents au grand public. Alors, je me suis demandé s’il faut continuer avec le rythme akon hun de ma mère ou changer de rythme musical. C’est de là que j’ai choisi le rythme agbotchébou pour mieux valoriser notre tradition.

Alors, pourquoi avez-vous choisi le rythme traditionnel agbotchébou ?
Vous savez, le rythme agbotchébou est un rythme particulier. Aujourd’hui, on peut compter avec les doigts ceux qui pratiquent ce rythme. C’est un rythme qui fait peur, il est encore plus difficile que le zinli. Tout le monde fuit ce rythme alors que c’est un rythme qui sauvegarde les valeurs de la tradition. Pour comprendre l’histoire des traditions, des cultes vodouns c’est grâce à ce rythme, moi je l’ai fait pour montrer aux gens que de ne plus avoir peur de ce rythme. Lorsque mon patron faisait ce rythme, personne ne s’approche de ce rythme car tout le monde a peur car ce rythme vous conduit à la mort. Mais aujourd’hui moi, je pratique ce rythme pour exhorter tout le monde à faire ce rythme pour la pérennisation de nos valeurs.

Vous venez de mettre sur le marché votre 2ème album de six titres, qu’est-ce qui vous inspire ?
Je m’inspire beaucoup de mon caractère de Béninois, vous savez, le rythme ‘’agbotchébou’’ est un rythme particulier, ne porte qui ne peut pas jouer. Chez nous, c’est Aglossi Dehonouton qui est le chef du rythme, et c’est sur son lit d’hospitalisation qui me donna l’autorisation de jouer ce rythme car il dit que son heure à sonner et que je suis mieux placer à continuer l’œuvre entamé et il me remet le titre qui représente le symbole du rythme à l’hôpital de Goho. Mais avant de continuer, il faut attendre d’abord deux ans au moins et d’être sage, donc je suis fière de poursuivre l’œuvre qui m’a été confié, et de faire découvrir les valeurs de la culture a tout le monde.

Parler-nous des titres de votre album surtout le titre’’gborvaxi’’ ?
Tout le monde s’acharne sur l’explication qui est dans la chanson, or l’explication même de ce titre est que celui qui crée une situation ou un problème n’est plus un petit car, il sera en mesure d’assumer les conséquences et ce n’est pas forcement avoir des problèmes avec un adepte vodoun . Par l’exemple vous êtes monogame et vous commencez par cotiser une autre femme hors ménage et tu fuis les responsabilités que cette relation découle donc il faut toujours assumer ses responsabilités. De grâce il faut respecter aussi la conviction religieuse de chaque personne pour ne plus être incapable d’acheter les éléments qui serviront à régler les problèmes crées.

Visiblement, vous êtes parvenu à assumer ce choix. Comment y êtes-vous arrivé ?
Vous savez le rythme agbotchébou est un rythme particulier et avant de le faire il faut d’abord être adepte du culte vodoun. Mais quand moi j’ai commencé, les chefs du culte vodoun m’ont demandé de venir être initié aux cultes vodoun, j’ai refusé car si je suis dans le culte, je ne pourrai pas le faire correctement le travail. J’avais un chef de cultes qui m’aidait, mais les problèmes ont débuté, il m’a laissé pour rejoindre ses pairs. Pour ce faire, nous étions partir à Abomey chez le grand chef du culte vodoun, à Ouidah et aussi chez Aplogan à Porto-Novo pour poser le problème mon initiation à vodoun avant de jouer ce rythme. Après nous étions partir au palais royal d’Abomey pour le même problème et c’est de là que j’ai demandé aux sages du palais que celui qui prône les valeurs du tradition dans ses chansons et celle qui dévalorise la tradition entre ses deux personnes qui doivent-on laisser dans son besogne ? Si j’ai tort alors je vais laisser agbotchébou. Après plusieurs heures de débat, ils m’ont trouvé raison et c’est de là que j’ai commencé par trimer pour être à la que je suis, ce problème a duré cinq, j’ai été malade dedans ainsi que mes enfants. Et comme dieu et les mannes de nos ancêtres sont avec moi, je n’ai pas eu des morts voilà comment le début a été pour moi.

Comment conciliez-vous sur la musique et votre métier ?
Je suis cuisinier de formation. J’avais travaillé dans un restaurant et c’est à cause de la chanson que j’ai été limogé car si je travaille souvent, je chante et je ne sais pas quand est-ce que la chanson arrive et c’est ce qui a fait que mon patron m’a renvoyé. Mais aujourd’hui, je travaille dans une boulangerie et j’essaie toujours de trouver une heure à la musique.

Quel regard portez-vous sur la musique béninoise ?
Vous savez, moi, je n’ai pas encore eu la chance de voyager. Certains disent que la musique ne marche pas au Bénin, selon moi, soit sur de ta chanson, dis-toi que tu dois laisser des traces positifs dans ce monde. Il faut que chaque personne sache que dans cette vie, il faut avoir des enfants ou il faut chanter pour que demain après ta mort, on saura que tu n’as pas vécu initialement. La belle preuve il y a des chansons que j’écoute aujourd’hui mais que ces auteurs ont décédé il y a longtemps les artistes comme Dossou letric, Adjahui, Agbehounkpan, Pedro etc…….Donc il faut toujours faire son travail pour pourvoir laissé de trace sur cette terre.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
J’ai eu assez de difficultés quand j’ai commencé. La majorité des difficultés c’est manque de moyens financiers, là où je suis actuellement si je trouve les moyens maintenant, je peux faire sortir dix albums uniquement agbotchébou. Ce n’ai pas que je ne peux pas jouer les autres rythmes mais il y a une lutte sans merci dans les autres rythmes et c’est pour éviter cela que je fais agbotchébou. Pour avoir aussi des aides au niveau du ministère, c’est encore un calvaire, il faut passer par des associations. Il faut noter que la population n’aime pas la musique traditionnelle et enfin la piraterie qui nous décourage aussi car l’effort déployé est bénéficiaire a d’autre personne qui ne contribue même pas à l’élaboration du travail.

Arrivez-vous à vivre de votre art ?
Aujourd’hui la musique que fait ne me permet pas à vivre réellement car les gens n’ont pas encore compris la place de la musique traditionnelle, ils ignorent leurs traditions. Ceux qui jouent la musique moderne peuvent dire le contraire. Même pour les animations culturelles, ont n’invite pas les musiciens traditionnelle rare sont ceux qui les invites et combien de fois dans une année et combien ils vont te donner, donc la musique traditionnelle ne nourrit pas son homme.

Quels genres de relations entretenez-vous avec les associations des artistes ?
Oui, il y a plusieurs associations des artistes mais moi, comme je fais la musique traditionnelle, il y a deux que je me suis adhéré à savoir l’Ancctb et anapromide. L’ancctb me fait appel souvent s’il y a quelque chose à faire. Mais lorsque tu t’inscris dans les associations, ça avantage les responsables de ses structures que toi-même car ce qu’ils prennent à ton nom, toi tu ne sais pas donc dans les associations, les responsables courent d’abord leurs proches avant de penser à l’artiste. Ses responsables peuvent dire qu’ils vivent uniquement de la musique si non les associations ne me servent pas grande chose.

Vos projets ?
J’ai assez de projet. D’abord comment faire pour sortir mon nouvelle album, mettre en place une stratégie pour que chaque six mois je puisse mettre sur le marché béninois mes albums. Comment faire pour valoriser tous les rythmes traditionnels de notre culture, si je peux trouver des aides pour avoir un emplacement à Cotonou afin de mettre en valeurs tout ce qui est danse typiquement béninoise et aussi permettre à tout ce qui n’a jamais mis pied chez eux d’apprendre les danses de sa localité et aussi dans le but pérenniser la culture de notre pays car la musique est comme une prophétie pour moi.

Votre mot de la fin ?
Je remercie tous les promoteurs culturels, mes remerciements vont également à l’endroit de tous ce qui aime la musique traditionnelle et qui pense son amélioration. Je tiens à rappeler aux populations que la musique traditionnelle représente la source de notre culture. Pour mes pairs artiste, il faut qu’il sache que une chanson véhicule toujours une leçon, de ne pas recopier les musique étrangère. Je voudrai inviter la population a toujours cherché les œuvres originaux car c’est en faisant cela qu’ils apportent leurs aides aux artistes. Je voudrai inviter également les promoteurs culturels et les autorités à penser aux artistes de la musique traditionnelle lors des festivals ou des cérémonies. Je salue les autorités du ministère de la culture et aussi tous se qui se bas nuit et jour pour la promotion et l’amélioration des conditions de vie des artistes.

Propos recueillis par B. Jonas GANGNITO (stag)

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