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Donné Amouzoun, directeur des travaux publics: « L’absence de moyens financiers et l’incivisme sont à l’origine de la dégradation précoce de nos routes »
Publié le lundi 1 juillet 2013   |  L`événement Précis




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L’état du réseau routier béninois était au cœur des échanges sur l’émission dominicale « Zone Franche ». Invité à l’occasion, le directeur des travaux publics, Donné Amouzoun estime que si les routes béninoises ont une durée de vie estimée entre sept et huit ans au lieu de quinze au minimum, cela résulte de l’absence de réhabilitation de la part de l’Etat et de l’incivisme des usagers.
L’état des routes béninoises n’est pas des plus reluisants, selon le directeur des travaux publics béninois, Donné Amouzoun. A en croire le cadre du Ministère des transports et des travaux publics, les routes se caractérisent par de nombreuses dégradations en raison de l’absence de réhabilitation depuis une quinzaine d’années. « La plupart de nos routes ont été construites au début des années 1990 », fera-t-il observer, en substance. Dans ce sillage, « c’est la route Akassato-Bohicon qui apparaît comme la plus dégradée du pays », note-t-il. Mais, pour l’invité de « Zone Franche », cet état de fait n’est pas fortuit. Il résulte de l’absence d’entretien du réseau routier par l’Etat. « Nous n’avons pas pu réhabiliter les infrastructures routières depuis une quinzaine d’années parce qu’il se pose un problème de mobilisation de ressources financières », note le Directeur des travaux publics. Ainsi, des 6076 km routes classées dont la réhabilitation relève de l’Etat aux 30.000 Km de pistes dont la gestion revient aux collectivités territoriales, le renouvellement de tapis prévu pour intervenir après 7 à 8 ans d’exploitation n’est pas une réalité. « Nos ressources en interne ne nous permettent pas de faire l’entretien périodique des voies en dépit des fonds issus des péages », explique Donné Amouzoun avant de révéler que, suivant sa qualité, un kilomètre (km) de route coûte entre 350 et 400 millions de francs d’une part ou trois (03) milliards de francs CFA de l’autre. Aussi, se désole-t-il que les chaussées dimensionnées pour 15 ans dans la zone UEMOA pour des raisons économiques, n’ont au Bénin qu’une durée variant entre sept et huit ans. Cela est aussi à mettre à l’actif de l’incivisme des usagers de ces infrastructures, confie-t-il. « Alors que le législateur a prévu des voies ne supportant que des camions dont l’essieux ne doit pas dépasser 11,5 tonnes, nous en avons vu qui ont 30 voire 40 tonnes d’essieux sur nos routes », révèle-t-il à titre illustratif avant de poursuivre en faisant observer que « 98% voire 100% des camions sont en surcharge, selon une étude que nous avons réalisée sur la voie de Kpédékpo ». S’agissant de la qualité des infrastructures routières réalisées par les entreprises, elle n’est véritablement pas mise en cause, selon Donné Amouzoun. « Les routes qui sont construites sont bien réalisées », estime-t-il avant de faire observer cependant que la procédure de sélection de ces PME dont les travaux de construction ou d’entretien se déroulent en saison pluvieuse est aussi un facteur qui réduit la qualité des infrastructures. « L’idéal, c’est que les travaux d’entretien se fassent en saison sèche », explique-t-il. Face à cet état de fait qui fait planer des risques sur la vie économique du Bénin et freine la mobilité aisée des populations et des marchandises, le Ministère des transports et des travaux publics n’est pas resté sans réaction. « Nous infligeons aux auteurs des dégradations des amendes et nous menons des campagnes d’entretien des routes ». Toutefois, la principale mesure envisagée, selon lui, reste la reprise dès le 1er juillet prochain du contrôle à l’essieu sur les routes béninoises ; toute chose qui augure, selon lui d’une durée de vie plus longue des infrastructures routières au Bénin.

Jean Claude Dossa

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