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Le Matinal N° 4515 du 12/1/2015

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Terrorisme en Afrique de l’Ouest Boko Haram ! Pardon, ne viens pas au Bénin
Publié le vendredi 30 janvier 2015   |  Le Matinal


Les
© Autre presse par DR
Les combattants islamistes de Boko Haram, Nigeria


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Les agissements du pouvoir béninois dans le dossier de lutte contre le terrorisme en Afrique deviennent de trop. Le chef de l’Etat béninois semble sauter sur un dossier dont il ne maîtrise pas bien les contours et cela risque de créer des ennuis aux paisibles populations à l’instar de celles de certains pays limitrophes. La prière commune de tous au Bénin, actuellement, est que la secte Boko Haram ne songe pas à ce pays, pour l’amour de Dieu.
(Yayi cherche les moyens de semer la confusion)
« Cher Abubakar Shekau, patron de la secte islamique Boko Haram, pardon, n’écoute pas le président Yayi Boni » ! C’est ce qu’ont envie de dire les Béninois, suite aux différentes déclarations que fait leur chef d’Etat, à chaque occasion. Le président de la République se croit, apparemment, dans la peau du président en exercice de l’Union Africaine, ou membre du conseil de sécurité de l’Onu. Quand il en a l’occasion, et contrairement à ses autres homologues, il prend des engagements et tente de déclarer la guerre au terrorisme. Le phénomène est presqu’aux portes du Bénin et tout le monde prie pour que Shekau et ses frères de lutte ne rêvent pas sur ce petit pays. Mais, devant les caméras du monde entier, Yayi, malgré la grande insécurité qui règne dans son pays, se permet d’affronter verbalement des terroristes.

En voyage récemment au Gabon et au Congo, il a réaffirmé le même engagement : « Nous allons déclarer la guerre à Boko Haram avec le soutien de nos amis », a-t-il dit, publiquement. Bien avant cela, il avait déjà fait une déclaration pareille devant les membres du corps diplomatique le vendredi 23 janvier 2015, lors de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an : «Mon pays, le Bénin s’est engagé à envoyer des troupes aux côtés des pays voisins et demander à la Communauté internationale de se coaliser pour éradiquer les activités illicites transfrontalières de groupes terroristes dans la sous région ouest- africaine, notamment dans la bande sahélo-saharienne avec l’activisme de la secte Boko Haram », a dit Yayi Boni, face aux Diplomates étrangers accrédités au Bénin.

Agitations provocatrices
Yayi Boni semble tirer le diable par la queue, comme l’a dit un citoyen béninois sur Facebook. La manière dont on communique autour de cette affaire pourrait attirer l’attention des terroristes sur le Bénin. Les déclarations du chef de l’Etat et le ton souvent utilisé ont tendance à chercher querelle alors que quand cela va péter, il sera difficile de l’arrêter. La volonté et la décision de contribuer à la lutte contre le terrorisme à travers l’envoi d’un bataillon de 700 soldats béninois au Nigeria sont bonnes. Elles sont salutaires et répondent à une logique qui pourrait aider à freiner le phénomène. Des spécialistes interrogés l’ont dit. Seulement, il faut savoir communiquer autour de cette décision pour ne pas fâcher l’ennemi. Ce qu’il faut faire savoir par la presse, c’est la portée de l’acte et l’intérêt que cela revêt pour le peuple béninois. Ce qui se fait, d’habitude, est de sensibiliser les citoyens afin qu’ils adhèrent à cet acte du chef de l’Etat. Envoyer un bataillon au front pour la défense de la région ne devrait pas susciter de polémique et cela dépendrait de la communication qu’en font le gouvernement et son chef. Venir devant les caméras, et faire le show pour montrer à la communauté internationale qu’on veut aider à éradiquer le terrorisme, sans souligner que c’est une décision consensuelle pourrait provoquer la colère de certains et décourager d’autres. Même la troupe à envoyer au front ne sentirait pas le soutien de la Nation et l’engouement et la détermination qu’il faut pour combattre au nom d’un peuple. Aujourd’hui, la lutte contre le terrorisme n’est plus l’affaire d’un seul pays. La menace est transnationale et la riposte doit être aussi de taille. Mais le chef de l’Etat béninois, semble ne pas trouver la bonne manière pour annoncer ses prises de décisions. Et c’est cela qui pourrait faire courir des risques au peuple.

Semer le bordel pour ne pas quitter le Pouvoir
Une seule ambition se retrouve derrière ce comportement du président de la République : mettre le Bénin dans une situation confuse pour ne pas organiser les élections. Il sait que si une seule bombe de terroristes explose dans une rue du Bénin, les Béninois prendront peur. Il va trouver la formule pour décréter l’état d’urgence. Il reste quelques mois pour que les Béninois aillent aux urnes et Yayi Boni semble voir ses intérêts menacés. Il sait déjà qu’il sera sévèrement ‘’charcuté’’ aux urnes par ses compatriotes. Ses réactions sont synonymes de peur ; car apparemment, il ne se voit pas prêt pour laisser le Pouvoir en 2016. Sinon, Boko Haram fait son désordre et des Etats se décident de le combattre. A-t-il besoin de crier sur tous les toits pour dire la partition que le Bénin entend jouer ?

Félicien Fangnon

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