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Le Matinal N° 4138 du 5/7/2013

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Participation des sociétés d’égrenage du coton du Bénin à la campagne cotonnière 2013-2014:Les industries cotonnières refusent d’"égrener à façon"
Publié le vendredi 5 juillet 2013   |  Le Matinal


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Les Sociétés d’égrenage du coton (Sec) ne veulent plus « égrener à façon » à compter de la campagne 2013-2014. Dans une lettre adressée le 20 juin 2013 au président Yayi Boni, elles expliquent avoir pris une telle décision à cause des dysfonctionnements intervenus dans le secteur provoqués par l’intervention de l’Etat et qui risquent de les faire disparaître. Lire l’intégralité de la lettre.
Suite à la suspension de l’Accord - Cadre entre l’Etat Béninois et l’Aic, le Gouvernement béninois avait décidé de gérer la campagne cotonnière 2012-2013, de manière exceptionnelle et transitoire, à travers la Sonapra et autres structures publiques.

Ainsi, toutes les fonctions de la chaine cotonnière (approvisionnement en facteurs de production, encadrement, commercialisation primaire, égrenage et commercialisation de la fibre et des autres produits dérivés) ont été conduites de bout en bout par le Gouvernement.
L’Etat Béninois ne disposant pas d’usines d’égrenage en propre, a chargé le Comité Interministériel de gestion de la campagne cotonnière 2012-2013 composé de 5 ministres (Mdaep, Mef, Maep, Mesftprij et Mcecap) de négocier avec les Sociétés d’Egrenage de Coton (SEC), les modalités de déroulement de l’égrenage ainsi que la gestion des engagements commerciaux de ces sociétés d’égrenage.
Mais, contre toute attente et en guise de négociation, au cours d’une réunion tenue le 27 septembre 2012, soit à la veille de la campagne et sous la présidence du Ministre du Développement, Président dudit Comité, les Sociétés d’égrenage de coton (Sec) ont simplement été informées de la décision du Gouvernement de leur faire égrener à façon toute la production nationale ; à défaut elles seraient exclues ou réquisitionnées.
Les Sociétés d’Egrenage de Coton (Sec) n’ayant pas d’autres choix, n’ont pu qu’accepter de suivre l’Etat dans cette décision pour apporter leur contribution et expertise au maintien de la qualité et du label du coton béninois. Elles ont alors demandé que toutes les charges de structure relatives à leur fonctionnement, en plus des charges variables de production, soient garanties par l’Etat afin d’assurer la pérennité de leur exploitation.
La mise en œuvre de cette option d’égrenage à façon a réduit les Sociétés d’Egrenage de Coton (Sec) à de simples ateliers et les a privées par ailleurs, de leurs fonctions d’achat de coton graine, d’évacuation de produits finis et surtout de commercialisation de la fibre et des autres produits dérivés.
Les conséquences de cette décision sont entre autres :

- le non-respect de l’objet social des sociétés d’égrenage de coton,
- la remise en cause de fait, de l’agrément ayant autorisé les sociétés à s’installer et à exercer leurs activités ;
- la menace sur la continuité de l’exploitation des entreprises, dont la mise au chômage du personnel ;
- la baisse significative de la capacité de réinvestissement, induite par la diminution des cash-flows ;
- la mauvaise image du Bénin auprès des actionnaires et des investisseurs étrangers en général ;
- la dégradation significative de la trésorerie des entreprises, ce qui les rend vulnérables vis-à-vis des partenaires financiers.
En guise de paiement de la prestation d’égrenage à façon estimée à plus de FCfa 100 000 Ht, l’Etat a imposé aux égreneurs un forfait de FCfa 50 083 Ht par tonne de coton égrené, décomposé comme suit :
- Contribution aux charges de structure à la tonne de coton graine : FCfa 14 533
- Coût des charges variables à la tonne de coton graine : FCfa 35 550
Pour atténuer un tant soit peu les conséquences négatives de ce prix forfaitaire et faisant confiance aux annonces faites par le Gouvernement d’une production historique attendue, les Egreneurs ont adressé une ultime contre proposition de FCfa 63 685 Ht au Comité Interministériel et au Président de la République.
Ce prix de 63 685 Ht a été déterminé sur la base du prix de référence pour l’égrenage à façon de la campagne 2011-2012 imposé à Mci, auquel ont été ajoutés les coûts de carburant et d’emballages qui n’avaient pas été pris en charge au cours de cette expérience de référence. Il convient de préciser qu’avec cette proposition, les charges de structure des Entreprises n’auraient été couvertes qu’à 66% pour 370 260 tonnes avec une marge nulle pour les Sociétés d’Egrenage de Coton (Sec).
Les négociations avec le Comité Interministériel n’ayant pas abouti, son Excellence Monsieur le Président de la République a convié les Sociétés d’Egrenage de Coton (Sec) le 23 décembre 2012 et leur a demandé, pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait, de signer en l’état le contrat basé sur les FCfa 50 083 Ht avec une promesse d’amélioration du prix de la prestation suivant les résultats de la campagne.
Face à cet engagement de la Haute Autorité, les dernières Sociétés d’Egrenage de Coton ont signé ce contrat le 27 décembre 2012.
Mais la campagne cotonnière 2012-2013 s’est malheureusement achevée avec un niveau final de production nationale de coton graine de 240 030 tonnes, c’est-à-dire bien en-deçà des 500 000 tonnes de coton graine annoncées et même des 370 260 tonnes réparties contractuellement entre toutes les Sociétés Cotonnières d’Egrenage du Bénin. Les principaux constats de cette gestion ainsi décidée par le Gouvernement se résument comme suit :
• Le prix de la prestation de FCfa 50 083 HT par tonne payé n’a permis de couvrir les charges de structure des Entreprises qu’à hauteur de 25% environ.
•Aucune des obligations contractuelles de l’Etat n’a été respectée correctement (Paiement des factures d’égrenage au plus tard 6 jours date de dépôt, enlèvement des produits finis 10 jours après la production, ….).
Les factures de prestation d’égrenage à façon n’ont été payées que partiellement et 6 mois plus tard, soit seulement la semaine dernière. A ce jour, 2,5 milliards environ restent dus par la Sonapra aux égreneurs.
• Conformément au contrat, la tenue urgente d’une rencontre de concertation Gouvernement et Sociétés d’Egrenage de Coton pour évaluer la campagne 2012-2013 a été réclamée depuis plus d’un mois mais, sans suite à ce jour.
• Sans cash-flows, aucune révision des machines, ni commandes de pièces détachées et d’intrants industriels ne peuvent s’effectuer alors même que tous les stocks sont épuisés et leurs dates de commande passées depuis 2 mois.
Prenant en compte tous ces dysfonctionnements qui risquent de les faire disparaître à jamais, les Sociétés d’Egrenage du Coton (Sec) n’entendent plus égrener à façon, à compter de la campagne 2013-2014 et se déclarent prêtes à recourir au financement bancaire pour acheter le coton graine au prix de 280 F/kg fixé par le Conseil des Ministres. Elles veulent désormais égrener conformément à leur objet social et assumer entièrement leur rôle d’entreprises citoyennes.

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