Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Autres articles



Comment

Politique

Politique et développement : Le Bénin toujours au cœur de l’informel
Publié le vendredi 5 juillet 2013   |  le confrère de la matinée


Le
© Autre presse par DR
Le ministre du Développement, de l`Analyse économique et de la Prospective, Marcel de Souza


 Vos outils




La politique et le développement cohabitent et marchent main dans la main pour l’évolution sociale et nationale d’un pays. Au Bénin, la politique qui devrait engager le développement s’inscrit dans la ruse et l’intérêt donnant naissance à un phénomène de société. L’informel !

« On ne peut que déplorer l’envahissement de l’informel dans notre vie sociale et administrative. Voici un pays soumis à une constitution et dont l’administration ne fonctionne pas selon l’oralité et qui se trouve confronté à des institutions financières sans comptabilité professionnelle, à des associations religieuses à théologie informelle et impliquées, sans compétence ni mandats reconnus, en toutes activités politiques, économiques, et sociales. Les citoyens dont la naïveté est prise dans de tels réseaux s’adressent ensuite aux pouvoirs publics impuissant à gérer l’informel, l’illégal. Je répète ce que j’ai déjà dit : Economie informelle, commerce informel, école informelle, médecine informelle. A force de laisser l’informel envahir le champ de toutes nos structures nous aurons bientôt des familles informelles, des partis informels, une Assemblée nationale informelle et peut-être un gouvernement informel ». Tels étaient les propos du médiateur Albert Tévoèdjrè, le 7 octobre 2010 devant ses pairs lors de la 2ème assemblée générale de l’association des médiateurs de l’espace Uemoa. Aujourd’hui encore, telle une prophétie dont le temps est fixé et qui marche inexorablement vers sa fin, le Bénin est toujours au cœur de l’informel. Et pour cause !

La faute aux politiciens
Les politiciens, à en croire des analystes, portent la lourde responsabilité de l’assaut de l’informel dans la vie de la nation. Pour la grande majorité, la complaisance, le laisser-aller et les promesses de campagnes des hommes politiques, seraient à la base de la déchéance morale qui conduit à l’installation de l’informel dans la cité. Pour accéder au pouvoir, démagogie et promesses meublent le discours des candidats qui, une fois élus, présentent des insuffisances et des incapacités face à leur propre programme de campagne. Les populations, pour s’en sortir, deviennent des ‘’débrouillards’’ avec des petits boulots de circonstance qui ne leur permettent pas de suivre la règle d’or d’une société dite émergente : le formel. Elles sont obligées de se cramponner à la vie quotidienne faite de misère et de précarité ; une vie où le pain quotidien est difficile à trouver. Dans ces conditions, comment veut-on, qu’elles s’adaptent aux réalités économiques qui imposent le paiement des taxes et impôts pour soutenir l’économie du pays ? Ceux qui doivent battre la mesure du développement s’enlisent dans l’improvisation parce que confronter aux dures réalités de la gouvernance. La politique du développement est prise en otage par le développement de la politique politicienne. Et tout s’enchaîne dans la médiocrité. Les gouvernants présentent des incapacités à orienter les choix politiques pour entraîner la grande masse vers la régularité. Et tout s’enchaîne dans l’illégalité. L’économie se retrouve prise en otage par l’informel qui lui dicte sa loi. Le Bénin, malgré les dernières mesures pour redynamiser l’économie est toujours à 90%, selon les milieux financiers, dans l’informel. Progressivement, les réalités apparaissent et confirmeront bientôt les déclarations du professeur Albert Tévoèdjrè. « Economie informelle, commerce informel, école informelle, médecine informelle. A force de laisser l’informel envahir le champ de toutes nos structures nous aurons bientôt des familles informelles, des partis informels, une Assemblée nationale informelle et peut-être un gouvernement informel ». En attendant croisons les doigts pour que l’avancée du phénomène soit retardée par une politique convaincante.

Félix OTENIA

 Commentaires