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Adjinakou N° 2260 du 8/7/2013

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Prime à la révision de la constitution
Publié le mardi 9 juillet 2013   |  Adjinakou


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© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin
Photo: Mathurin Nago, Président de l’Assemblée Nationale


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Les députés de la 6ème législature de l'Assemblée nationale, sous la houlette du Président Mathurin Coffi Nago ont décidé le lundi 22 avril 2013 par 56 voix, de proroger le mandat des élus locaux du Bénin. En effet, le mandat de ces derniers en place depuis 2008, devraient s'achever au plus tard en mai 2013. Mais il s'est vu prorogé de façon illimitée, ce qui arrange bien certaines causes du gouvernement. La Cour constitutionnelle dirigée par Me Robert Dossou a rendu conforme à la Constitution béninoise 11 décembre 1990, la loi portant prorogation du mandat des maires en République du Bénin. La prorogation illimitée du mandat des maires et conseillers communaux, est une illustration manifeste du péril qui attend le peuple béninois en ce qui concerne ce dernier mandat du chef de l'Etat.

Certains maires et conseillers communaux ayant vu leur mandat prorogé ont donc décidé de se mettre au service de leur leader en apportant leur soutien au projet de révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 en débat dans le pays. Et depuis, l'acte posé par les députés, les maires et leurs délégations sont régulièrement invités à telle ou telle autre cérémonie organisée par le chef de l'Etat>

Aujourd'hui, maires et élus locaux crient haut et fort, qu'ils donnent leur accord pour la révision constitutionnelle. Et c'est l'Association nationale des communes du Bénin (Ancb), à travers son président maire, Soulé Allagbé, qui a donné le top de cet état de chose durant la semaine écoulée, déclarant qu'il est partant pour qu'on retouche la loi fondamentale béninoise.
Le jeudi 04 juillet 2013, à l'Infosec de Cotonou, le coordonnateur national des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) Eugène Azatassou, lors de la déclaration officielle de sa structure crée pour soutenir la révision de la Constitution, a lancé un appel aux maires et autres élus locaux à propager la ''bonne nouvelle'' des Fcbe. Certains maires ont saisi aussitôt l'occasion pour susciter au sein de leur conseil et au sein de la population, le soutien à ce projet. A partir de cet instant, le moment est donc propice aux élus locaux membres de la mouvance présidentielle, de faire n'importe quoi à la tête de leur mairie respective, sous le dos de la révision de la Constitution. Si les maires et élus locaux de la famille présidentielle affichent leur volonté à travers le soutien au projet de la révision de la Constitution béninoise, c'est simplement parce qu'ils sont redevables au gouvernement en place qui a pensé à proroger leur mandat indéfiniment.

Lorsqu'on installe la démocratie dans l'incertitude, on prépare ainsi le lit aux escalades. Les populations qui ont porté leur choix sur les élus locaux sont-elles tenues de subir le diktat de ces derniers qui contraignent leurs administrés à soutenir un projet de révision contre leur gré ? En décidant de prolonger sans limite le mandat des maires, l'acte des députés ressemble à un test pour le peuple béninois. C'est là une couleuvre qu'ils ont jeté à l'essai pour voir si les Béninois l'accepteront. A partir de là, ils pourront s'en prévaloir en 2016 comme une jurisprudence pour l'élection présidentielle. La première fois que le Parlement béninois a pris l'initiative de la prorogation du mandat d'une institution, remonte à 2006. Elle a été censurée par la Cour Constitutionnelle de feue Concepcia Ouinssou. C'est donc dangereux d'installer la démocratie béninoise dans une incertitude.

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