Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Jésus comme un fonds de commerce
Publié le lundi 9 fevrier 2015  |  24 heures au Bénin




Au-delà des diseurs de bonne aventure, des charlatans, des ‘’Dah’’, des guides spirituels, une autre gangrène s’est enracinée dans les relations sociales au Bénin. Il s’agit des faux prophètes qui remplissent les poches et s’évanouissent parfois dans la nature sans laisser de traces. Ils sont à la tête des congrégations religieuses et se font passer pour des spécialistes d’exorcisme et de prières de délivrance. Ils s’installent surtout dans nos contrées pour vider les fortunes des analphabètes ou parfois de certains lettrés à la recherche du salut.

Les temples, les églises et autres espaces religieux ont poussé comme des champignons un peu partout au Bénin. Les agglomérations, les coins et recoins d’Abomey-Calavi et de Cotonou sont majoritairement parsemés de lieux de cultes chrétiens. Sur un kilomètre carré dans les communes de Cotonou et d’Abomey-Calavi, on peut compter plus de 20 temples. Les chambres, les arrières cours, les salons, les cuisines, bref, le moindre espace vide est transformé en site de prières. Un nouveau type de prophète y prêche la bonne parole de l’éternel à des fidèles désespérés et souvent médusés. Ces « illuminés » prédisent même la fin du monde et appellent les fidèles à les suivre. Leurs églises sont devenues des lieux de miracles. Tout se passe comme si le Tout Puissant avait déversé ces prédicateurs pour soulager les Béninois de leurs souffrances. Croyez-vous à un nouvel ordre religieux ? Ou est ce, simplement selon vous, la confirmation de la parole de Saint Mathieu dans la sainte écriture, qui a prédit que « De nombreux faux prophètes apparaîtront et tromperont beaucoup de gens » Mathieu 24 :11

La carrière religieuse, le plus court chemin qui mène à la fortune

La prolifération des églises dites éveillées au Bénin et particulièrement à Cotonou et à Abomey-Calavi est un problème qui se pose de plus en plus avec acuité. Non pas que l’on soit contre les églises, mais plutôt contre certains agissements dont se rendent coupables certains pasteurs.
La vocation traditionnelle de l’église est de moraliser la société, servir d’aiguillon à cette dernière, et non de l’avilir. Mais à quoi assistons-nous avec ces faux prophètes ? Cette myriade d’églises d’inspiration chrétienne affiche une richesse insolente. Elles exploitent le désœuvrement de bon nombre de compatriotes et leur promettent, en échange bien sûr de dons réguliers, des jours enfin meilleurs. Si vous donnez 5 francs, vous en recevrez 500 en retour !

Tel est le slogan. Certains pasteurs interdisent lors des quêtes les dons de pièces de monnaie. Certains plus pragmatiques distribuent des enveloppes dès le début de la prédication aux fidèles. Ces faux prophètes sont de véritables gourous. On prie dans leurs églises pour obtenir un travail, guérir d’une maladie, bénéficier d’une promotion, trouver un conjoint ou une conjointe. La théologie de la prospérité importée des Etats-Unis y est un véritable succès. Puisqu’elle défend l’idée que l’enrichissement est une preuve de l’amour de Dieu.

Or nous savons que la Bible ne demande pas d’acheter des voitures ou de construire des maisons de prophètes. Mais que constatons-nous ? Que des prophètes d’un autre genre sont passés maîtres dans l’art de la communication et de la bonne chère. Ils roulent carrosse et mènent grand train. Pour eux, la carrière religieuse est le plus court chemin qui mène à la fortune. Dieu ne recevant les offrandes que via la médiation des pasteurs, les plus talentueux de ces prophètes deviennent rapidement riches. Des familles entières sont ruinées, c’est une escroquerie morale et intellectuelle.
Le culte de la personnalité y est érigé en règle absolue. Le guide y est l’Alpha et l’Oméga, il abuse de ses fidèles dans tous les sens du terme. C’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Nul n’ignore que plus l’homme se trouve dans les difficultés, plus il est sensible à toutes les promesses lui faisant miroiter un avenir meilleur, même, si pour cela, il doit se ruiner.
Il va offrir tout ce qu’il possède à son prophète, à savoir : femme et enfants. Il se retrouve dans un cercle vicieux dont la sortie est souvent dramatique ; c’est-à-dire la mort ou le dénuement total. Un autre constat, la nationalité de ces prédicateurs, généralement d’origine étrangère. Il s’agit des Nigérians, Congolais, des Kenyans, des Tchadiens, des Ivoiriens et autres.

Les femmes, les proies faciles

Les femmes y sont la cible privilégiée. Plus vulnérables, car plus intimement touchées par les difficultés de l’existence, elles pensent trouver auprès de ces églises des réponses aux questions touchant à la pauvreté, à la maladie à la stérilité, à l’infidélité de leurs maris ou à l’abandon de leurs enfants par leurs pères. Un ensemble de problèmes perçus comme “des châtiments de Dieu“ qui ne peuvent êtres écartés que par l’intervention et la rémunération d’un pasteur. Ainsi font-elles une priorité du service de Dieu ou du prophète, car, souvent, les deux se confondent dans l’esprit du fidèle manipulé. En retour, elles espèrent que Dieu les rétribuera en leur donnant richesse et prospérité. « Pourquoi invite-t- on les gens à venir aux séminaires de prières avec insistance sur la délivrance, la richesse, la guérison, bref tout ce qui est incitatif ? » se demande Victor.

A l’en croire, « c’est un appât pour gruger ceux qui s’y rendront et qui à coup sûr paieront des quêtes, des dîmes voire des objets dits bénis ». Lucien, dénonce le fait en ces termes : « les églises font plus de ravages économiques que les structures illégales de placement d’argent ». « Elles poussent comme des champions et à chaque occasion amassent d’argent sans pour autant verser des intérêts comme les structures illégales de placement d’argent ».
La multiplication des églises devrait permettre d’avoir plus de personnes acquises à la quête de Dieu mais bien au contraire elle les en éloigne »se désole Lucie, une étudiante d’Abomey-Calavi. Un interviewé qui a requis l’anonymat en sait quelque chose. « Ma femme à la recherche d’une solution à notre vie de couple infructueuse, allait régulièrement verser nos biens matériels et financiers en guise d’action de grâce.

Quant j’y ai à un moment donné affiché ma désapprobation, cela a dégénéré et nous avons fini par divorcer suite à des disputes successives. Aujourd’hui sans fréquenter une quelconque église, j’ai une femme et des enfants pendant que mon ex passe encore d’églises en églises à en chercher » a-t-il témoigné. Il ajoute pour finir ces propos : « Je reconnais qu’il y a un Dieu qui veille sur nous, mais il n’est pas où les naïfs vont le chercher ».

Nécessité d’une prise de conscience collective

Aujourd’hui, l’avènement des faux prophètes, des gens qui viennent pour des opérations de charme envers la population tel qu’annoncé par la Bible est une réalité. Les mauvais serviteurs se sont tapis dans les églises pour soumettre à leur domination des gens qui sont faibles et qui se laissent à eux et ils en profitent pour accomplir de sales besognes.


Pour éviter qu’un jour la catastrophe ne se transforme en crise ou scandale généralisée, un sociologue tire sur la sonnette d’alarme en suggérant une prise de conscience collective par la population afin qu’elle ne tombe pas sous le coup de ces séducteurs qui ne viennent pas pour prêcher l’évangile comme Jésus l’a recommandé à l’église mais viennent pour se prêcher eux-mêmes. Il exhorte la même population à la vigilance pour savoir que telle religion qu’on lui présente est réellement crédible ou pas car tout ce qui se réclame de christ n’est réellement pas de Christ.
Car, c’est comme de la publicité et il revient à chacun de trier et voir ce qui est consommable. Il est donc nécessaire de faire beaucoup attention pour ne pas ouvrir sa vie, sa fortune à ces faux prophètes.





Madou Gabin HOUNSA/Le Grand Matin
Commentaires

Dans le dossier
Religion
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux Nos réseaux sociaux


Comment