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Atteinte des Objectifs de l’education pour tous : accroitre le financement par des ressources nationales
Publié le mardi 10 fevrier 2015  |  La Nation




Education et protection de la petite enfance, enseignement primaire universel, compétence des jeunes et des adultes, alphabétisation des adultes, la parité et l’égalité des sexes dans l’éducation et la qualité de l’éducation. Tels sont dans l’ordre, les six objectifs de l’Education pour tous(EPT) à l’horizon 2015. Entre autres conditions devant favoriser l’atteinte de ces objectifs, le rapport 2014 de l’UNESCO sur l’EPT retient le financement à travers des réformes fiscales.

Au nombre des critères permettant d’évaluer la réalisation de l’Education pour tous (EPT), figure le financement. Mais les rédacteurs du rapport 2014 de l’UNESCO sur l’EPT relèvent que si le financement interne n’est pas augmenté, l’atteinte des objectifs serait menacé, voire sérieusement.

Des constats

Sur cette question, l’enquête UNESCO 2014 sur l’EPT au niveau du volet financement sur la période 1999-2011 fait quelques constats. D’une part, le rapport indique que de nombreux gouvernements, notamment ceux des pays pauvres, ont accru leurs engagements à l’éducation. «30 pays à revenus faibles et moyens ont fait progresser leurs dépenses d’éducation de plus d’un point de pourcentage du PNB entre 1999 et 2011 », note le rapport. De même, pour la première fois depuis 2002, l’aide à l’éducation de base a chuté de 6% entre 2010 et 2011.

Cette réalité concerne, selon le rapport, les pays à faibles revenus particulièrement touchés par la réduction de l’aide à l’éducation de base. Cela, à cause de la diminution subséquente aux «coupes opérées dans les dépenses» des donateurs. Ces pays sont au nombre de 19 dont 13 de la zone Afrique subsaharienne. A l’échelle mondiale, sur les 138 pays disposant de données, ce sont seulement 25 qui ont pu consacrer plus de 20% de leurs budgets au secteur éducatif au titre de l’année 2011. Parmi eux, on compte 17 pays à revenus faibles et moyens contre huit à revenus moyens et supérieurs.
Ce qui plus est inquiétant, à en croire l’analyse des rapporteurs, c’est la situation de la République démocratique du Congo. Ce pays a consacré en 2010 moins de 9% de son budget à l’éducation.
Mais «l’on peut y remédier en augmentant les recettes nationales, en allouant à l’éducation une grande partie des ressources publiques existantes ou prévues et en ciblant mieux les dépenses de l’aide».

Accroître le financement de l’éducation

L’engagement financier des Etats envers l’éducation s’évalue à l’aune non seulement des dépenses qu’ils y consacrent en termes de pourcentage du PNB et du budget public total, mais aussi de l’évolution de leur budget de l’éducation en termes réels.
Mais au regard des constats faits, le rapport suggère des approches pour accroître le financement de l’éducation. En termes de proposition, les auteurs du rapport font observer que les ressources nationales peuvent aider à combler le déficit de financement de l’éducation. Ces ressources sont tirées des recettes fiscales. Cette mesure pourrait se décliner en plusieurs ordres.

En effet, le rapport identifie la collecte de l’impôt et une affectation adéquate à l’éducation. Car, la fiscalité est perçue comme pilier de développement et de progrès de l’éducation. Ce qui indique que tout système d’imposition qui fonctionne bien permet aux gouvernements de financer le système éducatif par les recettes publiques au lieu d’avoir recours à l’emprunt ou aux externes. En matière d’actions à mener pour ce faire, il est, entre autres, question de limiter les exonérations fiscales, de combattre l’évasion fiscale. A ce sujet, après avoir mis l’accent sur l’ampleur de l’évasion fiscale en Afrique, les rédacteurs relèvent que «Si l’on mettait fin aux pratiques fiscales illégales en Afrique, l’éducation pourrait bénéficier de 13 milliards de dollars EU supplémentaires chaque année».

Il s’agit aussi de diversifier l’assiette de l’impôt. Et à ce niveau, le rapport soutient que les gouvernements pourraient dégager des recettes supplémentaires en renforçant la fiscalité des entreprises. «Ces ressources publiques supplémentaires permettraient de combler à hauteur de 56% le déficit de financement annuel moyen de 26 milliards de dollars EU pour l’éducation de base de 46 pays à revenus faible et moyen inférieur, soit 54% du déficit de 38 milliards de dollars EU pour l’éducation de base et le premier cycle de l’enseignement secondaire », insiste le rapport.Car, sa diminution ou son déclin après un pic en 2010 a compromis les chances de réaliser les objectifs de l’EPT à l’horizon 2015.

Alain ALLABI
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