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CAN-2013 / RDC - Le Roy: "Si on se qualifie, je serai content comme un môme"
Publié le dimanche 27 janvier 2013   |  AFP




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DURBAN (Afrique du Sud) - Claude Le Roy, qui dispute à 64 ans sa 7e CAN à la tête de la RD Congo, a livré dimanche à l'AFP ses impressions sur le tournoi et le football africain, évoquant aussi la joie que lui procurerait une qualification pour les quarts de finale, lundi contre le Mali.

Q: Quelles sont vos appréciations générales sur cette compétition?

R: "Les Sud Africains font le maximum pour nous mettre dans de bonnes conditions. Mais considérer qu'une délégation c'est 30 personnes, c'est une hérésie. La CAF ne prend en charge que 30 personnes, le reste est à la charge de la Fédération. Il est temps que les choses évoluent. Sur le banc de touche, on n'a droit qu'à 8 personnes. Il y a bien longtemps que la Fifa a augmenté ça. Je suis obligé de faire une sélection dans mon staff et certains restent en tribunes. Il y a une amertume, une frustration. C'est insupportable. Ce sont aussi des gens dans les bureaux qui décident de la durée d'un entraînement à notre place et on les programme pendant les matches de nos potentiels adversaires. Il faut qu'il y ait plus de gens qui sentent le foot."

Q: Pourquoi cela n'évolue-t-il pas au fil des années en Afrique?

R: "Il y a eu des progrès à la CAF. La CAF a de plus en plus de moyens et les choses vont évoluer. Mais il ne faut pas que le marketing prenne le pas sur le sportif. On a l'impression qu'on déroule le tapis rouge aux grands sponsors. On a connu un football formidable sans qu'il y ait une telle mainmise des grands sponsors. Je ne suis pas un militant mais j'ai toujours assumé d'être un homme de gauche, intéressé par tous les combats humanistes dans un monde du football professionnel où 90% des gens sont à droite. Je suis décalé depuis longtemps."

Q: Quelle est votre analyse sur le jeu produit depuis 10 jours?

R: "Il y a des équipes qui m'ont marqué, l'Ethiopie contre la Zambie, le Cap Vert a montré qu'il avait des qualités. On voit qu'il y a du travail de fait."

Q: L'arbitrage a été en revanche très critiqué...

R: "Il y a eu des décisions... Sincèrement, on peut penser par exemple que le Nigeria n'a pas été aidé par l'arbitre contre la Zambie. Mais je trouve que le niveau de l'arbitrage en Afrique a considérablement augmenté et a beaucoup progressé. Il y a eu des choses énormes qui n'ont pas été sifflées mais on en voit aussi ailleurs."

Q: Où en sont vos relations avec votre fédération après les problèmes de primes connus avant le tournoi?

R: "La fédération fait ce qu'elle peut mais elle n'a pas d'argent. On dit qu'il ne faut pas d'interférence avec le politique mais en Afrique, si les politiques n'interviennent pas, comment voulez-vous que les fédérations s'en sortent?"

Q: Sur un plan personnel, comment allez-vous aborder le match décisif contre le Mali? En vous disant que ce sera peut-être votre dernier dans une CAN?

R: "Assez sereinement. Ce sera mon 31e match de phase finale. Avec ce groupe, ce n'est que du plaisir. Il peut encore être amélioré et ça peut être une très grande équipe. J'aime beaucoup citer Rimbaud qui disait qu'il était +un poète aux semelles de vent+. Moi je suis un peu un entraîneur aux semelles de vent. J'ai une obligation de moyens pas de résultats. L'objectif c'était la qualification pour la CAN. Mais si on se qualifie, je serai content comme un môme."

Q: Le mot +retraite+ fait-il partie de votre vocabulaire?

R: "Je vis ma 46e année de professionnalisme. J'ai gardé la même pêche et la même passion que quand j'étais jeune. J'ai de plus en plus l'amour du jeu et du football. Par contre, je déteste de plus en plus le monde du football, la méchanceté gratuite des commentateurs, forts avec les faibles et faibles avec les forts, le déballage des jugements de valeurs, le manque de cohérence dans les analyses. J'étais consultant sur Canal+, je pense n'avoir jamais dit une chose méchante."

Q: Qu'est-ce qui pourrait encore vous faire courir?

R: "Je n'ai jamais eu de plan de carrière. Je suis parti en Malaisie puis après j'ai signé à l'AC Milan. J'ai passé 3 ans à Oman magnifiques. Les gens n'imaginent pas ce que c'est. On a gagné la Coupe du Golfe, c'est plus important que la Coupe du monde là-bas. Mais en France quand on ne connaît pas on méprise, on ne comprend pas qu'à l'étranger tout le monde ne parle pas français."

Propos recueillis par Keyvan NARAGHI

kn/pid

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