Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Famille politique du chef de l’Etat: La face cachée du congrès des Fcbe
Publié le lundi 16 fevrier 2015  |  actubenin




Salle pleine à craquer, présence effective des ténors et surtout de ministres, députés, maires et Directeurs de sociétés, sans oublier des militants convoyés de l’intérieur du pays. Ainsi, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont tenu leur congrès extraordinaire, qualifié de remobilisation le samedi 14 février 2015, au Palais des Congrès à Cotonou. Ce rendez-vous a tout simplement révélé : l’exclusion de certains barrons, une indifférence des congressistes, l’obsession affichée de réviser la constitution, les craintes de la famille présidentielle de s’écrouler, si elle ne réagit pas face aux problèmes qui la minent et la rongent dangereusement.

Aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a au moins deux raisons qui ont poussé la famille du chef de l’Etat à aller au congrès. La première est le risque de la voir s’enliser dans des guerres fratricides, beaucoup trop dangereuses que des querelles qui ont cours actuellement. Car, depuis le début du deuxième mandat de Yayi Boni, les Fcbe traînent le spectre des rivalités et des conflits menés en son sein. Ces problèmes vécus à l’intérieur, auxquels il faut ajouter les tempêtes qui s’abattent de l’extérieur sur elle, surtout provenant de l’opposition qui s’inspire des dérives du régime, l’ont beaucoup affaiblie et désorganisée. Et donc ce congrès dit de remobilisation tendait à montrer qu’il faille désormais se méfier de nouveaux membres adhérents, toutefois à l’endroit desquels un appel a été lancé pour rejoindre l’alliance. Il a même été décidé que toute adhésion aux Fcbe sera désormais matérialisée par une déclaration d’engagement dont la teneur a été lue aux congressistes. La seconde raison est justement la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’alliance. De nombreux départs des ténors d’hier ont créé des trous dans la famille du chef de l’Etat. Avec les démissions du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Koffi Nago, des députés Hélène Aholou Kêkê, Bani Samari, d’anciens ministres dont Roger Dovonou, d’anciens parlementaires très engagés, en l’occurrence Amissétou Affo Djobo, les Fcbe se retrouvent déplumées, tout en espérant qu’elles trouveront d’autres camarades pour boucher les trous. On s’attendait que cette question soit réglée lors de ce congrès, mais il n’en a pas été le cas. A quoi bon organiser un tel congrès si des questions aussi préoccupantes ne doivent pas trouver solution. Et pourtant, il s’agit d’un congrès de remobilisation. Lorsque le sujet a été abordé, le Coordonnateur national des Fcbe Eugène Azatassou, a signifié que les travaux devant conduire à ces remplacements sont toujours en cours. Contrairement à André Dassoundo, ancien vice-président de l’Assemblée nationale, au passage, rapporteur de l’un des quatre ateliers ayant travaillé lors du congrès, qui a indiqué que si les congressistes le désirent, la liste proposée pour étoffer l’équipe de la coordination sera adoptée par acclamation. Il en résulte une cacophonie et leurs difficultés à pouvoir procéder au remplacement des démissionnaires. Dans ce contexte, on se demande à quoi a servi ce congrès.

Fidèle Nanga

Un club d’intérêts

On est tenté de savoir s’il existe encore des militants engagés aux Fcbe. Le congrès de samedi dernier a révélé qu’il y a beaucoup de partisans dont la conviction et l’indéfectibilité ne constituent pas leur raison d’appartenir à l’alliance. Qu’a-t-on relevé ce jour-là ? Ce congrès a été le lieu de rencontre des personnes qui ont des intérêts en jeu avec le pouvoir, ou qui doivent se comporter comme des enfants de chœur pour être facilement positionnés sur les listes des Fcbe à propos des élections législatives. Cette assistance de congressistes qui donne une idée des membres de l’alliance est composée de ministres, députés, maires, directeurs généraux des sociétés d’Etat, conseillers à la présidence, conseillers communaux, de prestataires de services et de militants qui ont affinités avec leurs parents qui occupent des postes de responsabilité dans l’appareil d’Etat. Beaucoup d’anciens ministres, de Directeurs, de maires et de députés n’y étaient pas. C’est pourquoi, on se demande si ceux qui ont répondu présents sont d’indéfectibles militants des Fcbe. Et si ceux qui ont des raisons d’être reconnaissants, allusion faite aux anciens collaborateurs de Yayi Boni, ont brillé par leur absence, il y a une réalité qui ne trompe pas. Ceux qui ont pris part au congrès ne portent pas tous Yayi Boni, encore moins l’emblème cauris dans leur cœur. S’ils se montrent obéissants et loyaux jusqu’à la servitude, c’est parce qu’ils sont toujours dans les bonnes grâces du Pouvoir. Et ils n’ont pas le choix, non plus de raisons particulières pour s’absenter. Malgré tout cela, le congrès a montré qu’ils ne sont pas tous présents d’esprit. En témoigne la tiédeur de la voix de l’assistance pour reprendre les slogans lancés à chaque fois par les leaders des Fcbe. L’autre fait qui illustre l’indifférence de certains invités, c’est qu’au moment où les travaux en ateliers se déroulaient, il y a un bon nombre de cadres de l’Alliance qui ont passé leur temps à causer entre eux ici et là. Ce n’est que quelques exemples parmi d’autres du désintérêt des militants à divers niveaux qui a caractérisé le congrès. Cela ne suffit t-il pas pour affirmer qu’il ne reste plus de brebis convaincues dans le troupeau du Pasteur de Tchaourou ?

FN

Un congrès d’exclusion et de mensonge

Lors de ce rassemblement, au-delà de la frustration ressentie par les anciens barons de l’alliance encore fidèles au pouvoir éclipsés au profit de Komi Koutché, on a relevé qu’il y avait une bonne brochette de cadres, maires, conseillers communaux qui sont arrivés au meeting sans être invités. Sur les lieux, ils ont difficilement accès à la salle, parce qu’ils n’avaient ni badge, ni ordre de mission. D’autres sont restés à l’extérieur de la salle rouge du Palais des congrès. Sur leur visage, on lisait des signes de frustration, mais ils étaient résignés à ruminer leur colère, jusqu’à retrouver le chemin du retour. Là où la politique d’exclusion a été également ressentie, c’est dans le rang des membres fondateurs des Fcbe qui ont milité pour l’avènement de Yayi Boni. Le cas le plus frappant, c’est celui de l’ancien ministre Nicaise Fagnon. Il n’a jamais démissionné des Fcbe, mais écarté pour ses critiques à l’encontre du régime. Il n’a pas été invité par les organisateurs. De même, s’il y a quelqu’un aujourd’hui qui accepte les plateaux de télévisions et de radios pour défendre le gouvernement et son chef lors des débats contradictoires, c’est l’ancien ministre Bernard Lani Davo. Lui non plus, n’a pas été invité. Que dire des autres comme Zéphirin Kindjanhoundé ? Ils ont été exclus. Le congrès qui devait permettre de taire les divergences a été juste une cohésion de façade pour tromper une fois encore Yayi Boni. C’était l’occasion pour les trompeurs de déclarer leur soutien indéfectible au chef de l’Etat qu’ils comptent soutenir jusqu’à la fin de son mandat. Pour d’autres, c’est le moment de faire table rase du passé. Ce discours est le même à la veille des élections, comme on peut s’en souvenir en 2007, 2008, 2010. Samedi dernier, les partisans de Yayi Boni ont rejoué le même refrain, alors qu’ils ont passé le temps à diffuser des signes de fébrilité. Eugène Azatassou estime que la baraque est débout, malgré les contradictions internes. Or, les contradictions sont des signes qui font douter le succès.

FN

Komi Koutché en maître

Devant le président du Comité d’organisation qu’est le ministre de l’Economie et des Finances, Komi Koutché, personne ne voulait compromettre ses chances d’être coopté par le chef de l’Etat pour le servir encore pour le reste de son mandat. Devenu le chouchou du chef de l’Etat, Komi Koutché, royalement assis au présidium, ne s’embarrassait pas de formules pour imposer son leadership aux vieux pions de première heure, contraints de s’incliner devant lui. Le jeune ministre qui s’est montré courtois, ne manquait pas d’user de son autorité pour « redresser » certains de ses collègues un peu distraits. Si ce congrès est baptisé « nouvel élan pour un Bénin nouveau », celui qui l’a conduit est tout simplement l’homme sur qui reposent désormais les espoirs du chef de l’Etat de rattacher les branches de l’arbre Fcbe de plus en plus branlants. Président du présidium d’un congrès extraordinaire, il a éclipsé la plupart des ténors de l’alliance, y compris le Coordonnateur national Eugène Azatassou, sans oublier Amos Elègbè, Alexandre Hountondji, Chabi Sika, André Okounlola. Cela cache beaucoup de choses. Il est tranquillement en train de souffler le fauteuil de dauphin à tous ceux qui pensent qu’ils l’avaient déjà obtenu auprès de Yayi Boni. Seulement, si la chose se confirmait, cela risque d’aggraver la fracture au sein des Fcbe. Puisque la majorité des ténors de l’alliance n’accordent pas ce statut à Komi Koutché. N’ayant jamais appartenu au groupe des premiers pions, il reste de loin le moins méritant. Le ministre des Finances a cependant un atout : il a beaucoup de choses en commun avec le chef de l’Etat et l’ancien ministre de ses attributions actuelles, Grégoire Laourou. Mais malheureusement, avec ce dernier, les relations sont un peu froides. Attention au grand cercle des mécontents qui rechignent déjà quant aux pouvoirs que Yayi Boni a confiés à l’argentier national.

FN
Commentaires