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La qualité de l’enseignement dans l’Education pour tous:Une priorité nationale pour tous les Etats
Publié le mardi 17 fevrier 2015  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Les ecoliers beninois




Faire de la qualité de l’enseignement une priorité nationale. C’est l’une des conclusions auxquelles est parvenu le rapport mondial du suivi sur l’Education pour tous(EPT) publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l’année 2014. Il s’agit là d’une des conditions requises afin d’atteindre l’Education pour tous à l’horizon 2015.

L’essentiel est que les plans d’éducation visent de façon claire l’amélioration de l’enseignement et des résultats de l’apprentissage et fixent des objectifs spécifiques dont les gouvernements doivent se dire comptables. Mais au constat, tous les Etats n’adoptent pas cette démarche.
Or, pour s’assurer que tous les enfants scolarisés acquièrent les compétences et les connaissances qu’ils doivent assimiler, il importe que les politiques nationales d’éducation considèrent l’enseignement et l’apprentissage de qualité comme une priorité de premier plan.

Cette leçon retenue par le rapport mondial 2014 sur l’Education pour tous en 2015 appelle un certain nombre d’actions qui apparaissent comme des mesures pour améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage. Ces mesures s’articulent autour de deux axes fondamentaux. Il s’agit, d’une part, de faire en sorte que la qualité devienne un objectif stratégique des plans d’éducation et d’autre part, de disposer suffisamment d’enseignants dans les classes.
Le rapport, pour le volet relatif à la qualité comme objectif stratégique, a constaté que sur les 40 plans nationaux d’éducation examinés, 26 ont fait de l’amélioration des résultats de l’apprentissage un de leurs objectifs stratégiques.

C’est la preuve que cela constitue une préoccupation pour certains pays même si, souligne le rapport, des détails manquent au sujet de la façon dont ils comptent réaliser ces objectifs. De même, au niveau de 13 autres pays, l’amélioration de la qualité du système éducatif a rang de priorité stratégique mais il est aussi noté que l’accent n’y a pas été mis sur l’amélioration de l’apprentissage. Toutefois, il faut retenir que l’atteinte de la qualité suppose l’amélioration de la formation des enseignants, l’amélioration de l’infrastructure scolaire, l’accroissement de la quantité du matériel didactique et des réformes du programme scolaire.

La question des enseignants en contexte de qualité

En dehors d’autres facteurs, l’amélioration de l’apprentissage et de l’enseignement est tributaire aussi de l’amélioration de la qualité et de la gestion des enseignants. Les rédacteurs du rapport se sont rendus compte que des Etats ont mis en place des stratégies à cet effet. Celles-ci concernent les moyens d’attirer et de retenir les meilleurs enseignants, l’amélioration de leur formation, de leur déploiement de manière plus équitable, et d’offrir des mesures incitatives en termes d’augmentation de salaire et d’évolution de carrière plus attrayante. «Les politiques nationales devraient se pencher sur la qualité et la gestion des enseignants», recommande le rapport.

L’autre action à entreprendre, c’est la promotion des réformes au niveau des enseignants. Lors de l’étude, les 40 plans nationaux d’éducation examinés indiquent que seuls certains ont tenu compte des réformes des enseignants pour améliorer l’apprentissage des apprenants défavorisés. Il est question de les affecter dans les régions défavorisées. Les exemples à promouvoir concernent les pays comme le Cambodge, le Ghana, le Liberia, et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans ces pays, souligne le rapport, les enseignants stagiaires des régions défavorisées ayant des compétences linguistiques spécifiques bénéficient de bourses.
Le même rapport indique que, sur les 28 plans nationaux ayant prévu d’affecter des enseignants dans les zones déshéritées, celui du Cambodge s’est distingué en y incluant des stratégies de déploiement des enseignants dans les régions qui en ont le plus besoin. En fait, il s’agit des stagiaires issus des régions ciblées, qui y retourneront travailler après leur formation.
Mais il ne suffit pas d’envoyer les enseignants dans les régions défavorisées. Aussi faut-il pouvoir les y maintenir. Pour ce faire, les rapporteurs ne proposent que des mesures incitatives. Celles-ci se rapportent au logement et une compensation monétaire. Le Nigeria, relève le rapport, propose une promotion aux enseignants mutés dans les régions défavorisées.

Associer les enseignants et leurs syndicats

L’efficacité des politiques éducatives ne saurait être constatée que si ceux qui sont chargés de les appliquer sont impliqués dans leur élaboration. Mais l’amer constat est que les gouvernements cherchent à améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage « consultent rarement les enseignants ou leurs syndicats». La conséquence, c’est que l’exclusion de ces acteurs est démoralisante et pourrait même engendrer des politiques inadaptées. En Indonésie, les enseignants considéraient les ressources qui faisaient le plus souvent défaut ou qui étaient inappropriées devraient bénéficier de la plus haute priorité. De leur côté, les gouvernants ont plutôt opté pour «les opportunités de promotion» appréciées par seulement 20% des enseignants contre 49% qui privilégient l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage.

En Turquie, des enseignants ont critiqué l’élaboration du nouveau programme quand ils ont été sollicités pour sa mise en œuvre en 2004. Leur critique était sous-tendue par le fait qu’ils craignaient que «les réductions substantielles du nombre d’heures d’enseignement prévues par le nouveau programme», entraînent la baisse des résultats scolaires des apprenants.
Par ailleurs, l’influence bénéfique des enseignants et de leurs syndicats a été notée en Norvège au moment de réformer les politiques d’apprentissage en 2000. En effet, la loi a prévu des tests nationaux et de nouvelles formes de développement et d’évaluation professionnelle de l’enseignant. Après leur opposition, les tests ont été modifiés en 2006 grâce à l’implication du syndicat norvégien des enseignants.

Alain ALLABI
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