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Et voici des militaires qui s’entretuent...
Publié le jeudi 19 fevrier 2015  |  24 heures au Bénin
Bénin/Insécurité
© Autre presse par DR
Bénin/Insécurité : Des armes et des munitions de guerre saisies dans des voitures en transit




Un militaire tue un de ses chefs et se fait tuer par un autre en guise de représailles. Comme dans un polar du far-west. Sauf qu’ici le décor est une base militaire de l’armée de l’air à Cotonou au Bénin. Deux militaires rendent ainsi l’âme en l’espace de quelques instants par les armes de leurs propres confères sans un combat au front pour sauver la patrie ; une banale affaire d’humeur. Une remarque saute à l’œil aussitôt, la facilité avec laquelle les armes circulent dans les casernes et bases militaires, prêtes à servir, et chargées de minutions. Très loin la vieille époque dans les casernements où les armes et munitions étaient soigneusement rangées dans des magasins et dépôts appropriés, répertoriées, entretenues et gardées par des instructeurs formés à cet effet. Personne ne pouvait imaginer qu’un sergent peut circuler colt aux poings, dans une base alors que son unité n’est pas en opération ou en alerte.

Il est déjà arrivé, à plusieurs reprises, que des braqueurs appréhendés déclarent se fournir en armes et munitions auprès de militaires, gendarmes et policiers. Des coups de filet ont parfois révélé la présence parmi les malfrats d’agents de sécurité publique encore en activité. Le laxisme observé dans le maniement de ces engins de la mort dans les casernes, à travers le drame du 16 février 2015, justifie amplement ces accointances dangereuses entre les hommes en uniforme et la pègre locale et /ou transfrontalière. C’est vrai que depuis l’avènement d’un certain super flic à la tête de la police, il devient difficile d’établir la traçabilité des armes ayant servi aux différents crimes du fait de l’abattage systématique de présumés malfrats. Des boucheries policières qui ne permettent plus de pister les fournisseurs d’armes et de munitions tapis dans les casernes. Une sorte de politique de la terre brûlée.

Cette sale affaire n’est pas de nature à améliorer l’image écornée des hommes en uniforme avec la population. Les armes et les munitions de l’armée béninoise semblent être destinées à ne tuer que des Béninois. En effet, depuis la capitulation de Béhanzin, l’original et non les marcheurs et autres fous autoproclamés, en 1895 face aux envahisseurs français, les citoyens n’ont pas souvenance de leurs militaires utilisant leurs armes contre un ennemi étranger, excepté la brève "recréation" de l’agression des mercenaires du 16 janvier 1977. De tous les temps, les armes et munitions du pays sont utilisées pour les coups d’État, les tortures d’opposants dans les camps sous la révolution, la répression des marches hostiles au gouvernement du changement, les tueries de vendeurs d’essence en vrac, les bavures sanglantes à l’occasion des jalonnements lors des parades du chef de l’Etat par voie terrestre.

Cet état de choses renvoie à l’éternelle question sur l’utilité de l’armée dans un pays comme le Bénin. Le débat a lieu sur la justesse de dépenser des milliards chaque année pour une menace imaginaire, c’est-à-dire une invasion étrangère improbable alors que les défis réels tels que la sécurité des biens et des personnes manquent d’hommes et de moyens. La vocation d’un petit pays comme le Bénin n’est pas de devenir une puissance militaire régionale. Juste quelques gardes-frontières pour signaler des empiètements éventuels sur le territoire national. Or il existe de nombreux mécanismes internationaux pour préserver l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Jusque-là, ce n’est pas avec ses armes que le Bénin a pu gérer ses différends frontaliers avec ses voisins. Du fait de cette oisiveté ambiante, l’armée béninoise s’est spécialisée dans l’immixtion intempestive dans les processus électoraux au point où Idji Kolawolé, alors président du parlement avait dénoncé, en plein hémicycle, les militaires utilisés pour coller les affiches ou rameuter les populations pour les meetings présidentiels durant la campagne électorale. Ne parlons pas des marchés publics arrachés aux entreprises privées et sous-traités auprès du génie militaire qui ne paie ni salaire ni impôts et taxes. Si on doit ajouter à ce tableau les rixes meurtrières...

Nos armes pour tuer nos enfants ???

Par Arimi Choubadé
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