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Egrenage en vue du coton béninois à Atakpamè (Togo) : Yayi s’engage à sacrifier l’économie nationale
Publié le vendredi 20 fevrier 2015  |  Le Matinal
Inauguration
© Présidence de CI par DR
Inauguration de l`Amphithéâtre Alassane Ouattara à l`université d`Abomey-calavi de Cotonou
Lundi 19 janvier 2015. Cotonou (Bénin). Le président béninois Boni Yayi et son homologue ivoirien Alassane Ouattara ont procédé à l`inauguration de l`amphithéâtre Alassane Ouattara, don du chef de l`Etat de la Côte d`Ivoire aux étudiants béninois.




La décision d’aller égrener le coton béninois au Togo, alors que le Bénin dispose des usines et tout le matériel qu’il faut pour ce travail se confirme. Par un communiqué de presse rendu public hier, Idrissou Bako, Directeur Général de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra), a reconnu cette éventualité qui n’est rien d’autre qu’une option pour la destruction de l’économie béninoise.


Le chef de l’Etat et son gouvernement sont d’accord. Ils confirment leur volonté d’appauvrir les industries nationales et mettre la jeunesse au chômage. Cette décision d’égrener le coton, fruit de la sueur des paysans béninois, n’est pas une supputation. « Suite au retard accusé dans le démarrage de l’égrenage du coton lors de la campagne 2013-2014 et à la non participation des usines du groupe ICA, qui ont conduit à une perte de 11.000 tonnes de coton graine, le gouvernement a pris le taureau par les cornes. Ainsi, pour la campagne cotonnière 2014-2015, l’Exécutif a opté pour un égrenage paisible avec pour objectif, zéro coton mouillé ou abandonné, ni dans les marchés autogérés, ni dans des usines…… Toutefois, étant dans le même espace de l’Uemoa et compte tenu de la quantité importante de la production cotonnière estimée, il n’est pas exclu que le gouvernement fasse égrener le coton par certaines usines des pays frontaliers, au Bénin afin d’éviter les désagréments liés aux aléas climatiques. Egrener le coton béninois dans un autre pays de l’Uemoa n’est pas inédit » ; ceci est un extrait du communiqué rendu public hier par la direction générale de la Sonapra, en réponse aux dénonciations faites dans la presse. Et pour justifier cette décision en vue, la direction générale se réfère au passé : « Pour mémoire, le coton Béninois avait été égrené par exemple à 300 kilomètres de Malanville plus précisément à Madawa au Niger, il y a quelques années », a rappelé le même communiqué.
Ces passages de son communiqué confirment que les démarches sont vraiment en cours pour aller égrener au Togo. Et selon nos informations, tout est déjà calé et dix mille tonnes de coton seront convoyés vers le voisin de l’Ouest. Le prix est connu. L’Etat béninois est sur la voie d’accepter payer la somme de 79 milles Fcfa, la tonne au Togo contre 60 mille Fcfa au Bénin, cette année et 50 mille Fcfa en 2013-2014. Hormis la somme de 79 mille Fcfa à payer par tonne, il y a les coûts liés à l’achat de consommables, l’assurance et d’autres frais généraux.

D’autres conséquences

Seulement, à vouloir le faire, le gouvernement semble ignorer les risques. D’abord, cette décision va induire des évasions des revenus et des contre-performances des industries nationales. Ensuite, il y a les coûts liés au transport des produits cotonniers, des risques de renversements de camions de coton et même d’incendie au cours du voyage. Tous ces risques ouvrent souvent la voie aux pertes de poids du coton et à la non-maîtrise du rendement. La conséquence est que le producteur est désabusé.
Si cette décision entre vraiment en vigueur, c’est que le Bénin a fait perdre aux égreneurs locaux la sommes de 37,5 milliards Fcfa, dont 11,2 milliards Fcfa, si l’on se réfère aux montants à eux imposés en 2012-2013 ( 50.083 Fcfa/tonne) et en 2013-2014 ( 60.000 Fcfa/tonne) pour l’égrenage à façon. Et là, ce sont les Béninois qui roulent à perte. Cette opération d’égrenage au Togo n’apporte rien au Bénin et d’ailleurs, dans une étude lancée par l’Etat béninois lui-même dans le cadre de ce projet, il lui a été dit que les charges d’exploitation, notamment des frais de surveillance et de coordination des opérations vont s’augmenter. Nos sources l’ont confirmé.

Félicien Fangnon
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