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Sèmè-Podji : Le syndrome Icc Services plane sur les femmes de la CPRP
Publié le mardi 3 mars 2015  |  24 heures au Bénin
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© Autre presse par DR
Le maire de la Commune de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan




La situation socio-économique actuelle de la Caisse populaire de réduction de pauvreté (Cprp) dans la Commune de Sèmè-Podji est préjudiciable pour les femmes épargnantes qui risquent d’être victimes de Icc services bis, une société qui avait escroqué les Béninois entre 2009 et 2010. Les chances de recouvrement de leurs épargnes s’amenuisent de plus en plus à l’allure où vont les choses dans la localité.
Dans la Commune de Sèmè-Podji, une situation similaire à Icc services se produit. Au sein du Conseil communal de la localité, les langues se délient au point où le dossier est revenu sur tapis, il y a quelques jours. Telle que la situation se dessine, les chances de recouvrement des créances des femmes épargnantes de la Caisse populaire de réduction de pauvreté (Cprp) sont de plus en plus minces à la manière de l’entreprise Icc services où des milliers de Béninois y ont déposé leurs sous sans rentrer en possession de leurs dus. De quoi s’agit-il ?


La Cprp doit son origine à la décentralisation au Bénin avec l’arrivée des élus communaux à la tête des entités communales. En effet, à l’avènement de la première mandature du Conseil communal de Sèmè-Podji en 2003, un état des lieux de la situation socio-économique a permis de constater que les couches vulnérables de la population notamment les femmes sont marginalisées et ne peuvent s’adonner à des activités génératrices de revenus, parce que ne pouvant accéder aux micro-crédits. Dans la communication n°26/Sg-Sdcd du 20 décembre 2013, le maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan a expliqué que cet état de choses s’explique par l’insuffisance organisationnelle des femmes à tous les niveaux, d’une part, et leur faible participation et représentativité au sein des instances où se prennent les grandes décisions relatives aux programmes de lutte pour la réduction de la pauvreté, d’autre part. Dans son rapport, il a indiqué que c’est pour remédier à cette situation que la municipalité de Sèmè-Podji a organisé les femmes au sein d’un creuset dit Fédération des femmes de Sèmè-Podji pour vaincre la fatalité (Fefes-Yagbo). A travers cette organisation, les femmes ont eu l’idée de la création de la Cprp qui doit être soutenue et renforcée par la Commune, à son démarrage, par une. subvention budgétaire d’un montant de 10 millions de francs Cfa tous les ans jusqu’à ce que la Cprp puisse devenir autonome financièrement grâce aux revenus qu’auraient générés ses activités.


L’objectif de la Cprp est la promotion de l’emploi durable et des programmes de protection sociale des couches vulnérables. Dans la communication du maire, les modalités de son financement et le dispositif mis en place pour sa pérennité ont été définis. Les initiateurs de la Crpr ont trois sources de financement que sont : la cotisation des adhérents, la subvention annuelle de la Commune et les appuis des partenaires au développement et autres.



Situation actuelle de la caisse



Dans sa communication, le maire de Sèmè-Podji a reconnu que la Cprp, de sa création en 2004 à 2010, a connu un véritable essor constaté à travers l’augmentation de son chiffre d’affaires, du nombre important de crédits octroyés aussi bien aux individus qu’aux groupements et le taux assez élevé de remboursement des crédits. « Mais force est de constater qu’à partir de 2011 jusqu’en juin 2013, ce beau bilan a commencé par s’effriter pour conduire la Cprp à la situation de cessation de paiement qu’elle connaît actuellement et qui est illustrée par un fort taux de débiteurs évalués à 446 personnes. Cette situation qui n’est guère reluisante pour la Commune a conduit inexorablement la Cprp vers la cessation de ses activités et à sa fermeture en 2013… », a fait savoir le maire Mathias Gbèdan dans sa communication. En d’autres termes, il faudra mobiliser au total 46.709.455 de francs Cfa pour solder les épargnants avant de se retourner contre les débiteurs de la caisse.



Causes de la crise



Les causes de la situation de la Caisse populaire de réduction de pauvreté à Sèmè-Podji sont multiples et multiformes. Par arrêté n°1p/038/Sg-Sac du juin 2013, le maire de Sèmè-Podji a mis sur pied un comité en charge de la gestion de la crise qui secoue la Cprp. Des auditions des personnes impliquées dans la gestion de la Cprp, il en ressort que la dite caisse a été victime du faible taux d’intérêt appliqué, des problèmes liés à l’absence de financement de la mairie, du faible taux de recouvrement des crédits, du financement des opérations de mobilisation des femmes pour des causes politiques, de la non-qualification du personnel de la caisse pour la gestion d’une structure de micro-finances, de la démission subite de la gérante après ses congés administratifs et de la disparition de certains documents comptables qui seraient emportés. « Toutes les zones ont épargné plus qu’elles ont d’impayés à l’exception d’Ekpè. Ce qui permet de dire que même si aujourd’hui, nous recouvrons tous les impayés, nous ne pourrons pas solder les épargnants des sept zones à l’exception d’Ekpè… », a indiqué, dans le rapport en charge de la gestion de la crise de la Cprp, Cosme Agbodjèté, deuxième adjoint au maire de Sèmè-Podji. « En définitive, il faut signaler que même si nous recouvrons la totalité des impayés, ce qui n’est d’ailleurs pas possible, il faudra débourser 46.709. 455 de francs Cfa pour solder les épargnants ou déposants de ladite caisse populaire… », a-t-il fait remarquer.



Rebondissements



L’affaire Cprp a connu des rebondissements. A la dernière session du Conseil communal de Sèmè-Podji, le dossier a été longuement débattu. Le 28 janvier 2015, le maire Mathias Gbèdan, dans la communication n°08/Sg-Sdcd, a mis sur pied un comité pour connaître les causes de cette crise et proposer des approches de solution pour son règlement, afin de mettre fin au calvaire de ses usagers. Après étude de la situation, ledit comité a suggéré au Conseil communal le remboursement des petits épargnants à petits coups. Il demande à la mairie de commencer par honorer ses engagements pris lors de la création de la Cprp. C’est sur ce point qu’il y a eu des tolets au Conseil communal, il y a quelques jours. Un groupe de conseillers a suggéré que la brigade économique et financière soit saisie du dossier, afin de traduire les mis en cause devant la justice. Le maire Gbèdan, condamné à dix mois d’emprisonnement avec sursis dans uneautre affaire, y voit une conspiration politique en cours contre sa personne. « C’est moi-même qui ai installé le commission d’enquête dans cette affaire. C’est de la politique et tout ce qui est politique, n’a pas de logique… », a-t-il déclaré au téléphone. A l’allure où vont les choses, les chances de recouvrement des épargnes des femmes sont réduites comme ce fut le cas des déposants de Icc services.



Encadré : Les vrais dessous de la situation de la Cprp


La situation de la Caisse populaire de réduction de pauvreté de Sèmè-Podji a des racines profondes et politiques. Selon certaines indiscrétions, c’était un système du Parti du renouveau démocratique (Prd) en position de force à la mairie de Sèmè-Podji, à l’époque. Ladite caisse avait été créée en son temps pour contrebalancer le système de micro-crédits aux plus pauvres du régime du Président Boni Yayi. Par cette stratégie, le Prd voulait aussi donner des micro-crédits aux femmes pour préserver son électorat. Au départ, cela avait bien marché. Mais, avec l’évolution de la situation, le maire Mathias Gbèdan a basculé dans la mouvance. Certaines femmes l’ont rejoint, d’autres l’ont vomi. D’un côté ou de l’autre, les femmes et certains hommes, ayant prêté de l’argent dans la caisse, ont refusé de solder leurs dus. Pour des raisons politiciennes, personne ne veut engager des poursuites judiciaires contre les débiteurs. L’impunité, pour des questions partisanes, a eu raison de la Cprp.
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