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Après dépôt de candidature, place à la fête de la misère !!!
Publié le jeudi 5 mars 2015  |  24 heures au Bénin




La campagne électorale peut enfin commencer. Retour donc à l’activisme de terrain après le vaudeville autour de la liste Fcbe. Plus trivialement, retour à la distribution d’argent, de sac de riz et de bidons d’huile végétale. Chaque foyer, surtout en pays profond, doit pouvoir évaluer à la fin d’une journée de campagne électorale le gain obtenu auprès des candidats. L’un des moments privilégiés où les chercheurs de suffrages rivalisent de prodigalité, de promesse et de sollicitude vis-à-vis de leurs concitoyens.

La campagne électorale à la béninoise n’a pas pris une seule ride depuis plusieurs décennies, depuis l’invasion de la scène politique par les vendeurs de véhicules d’occasion, les démarcheurs de parcelle, les pasteurs et les faux placeurs d’argent. C’est désormais le même rituel aux allures de célébration de la misère et de la pauvreté des populations réduites à l’obole électorale à l’orée de chaque scrutin. A l’ère du vote prestation de service.

On peut également faire la réflexion autrement en se posant des questions sur ce que feraient les candidats aux divers scrutins au Bénin si la misère n’avait pas atteint des proportions aussi alarmantes. Ce serait très intéressant en effet, de s’interroger sur l’ambiance de campagne électorale si les jetons, les tee-shirts, les casquettes, les sandwichs, le coca-cola des marches de soutien et des meetings ne disaient plus rien aux citoyens ; si chaque foyer peut s’offrir un repas décent sans attendre la distribution de riz des prétendants à un mandat ; si les applaudisseurs de meetings refusaient de servir de figurants pour les reporteurs d’image ; si les colleurs d’affiches ne se recrutaient plus sur la base de 2000 CFA par corvée ; si les organisateurs de marche ne trouvent plus de prestataires, mendiants d’un jour. En d’autres termes, que serait une compétition électorale au Bénin sans le règne insolent de l’argent d’origine douteuse ?

Pour le moment, la refondation veille à ce que l’affranchissement de la grande majorité des Beninois par rapport à l’obole électorale n’ait pas lieu. La misère peut compter sur l’épisode des faux placeurs d’argent pour sa pérennisation. A eux seuls, ils ont réussi à délester l’épargne nationale de près de 150 milliards CFA. Une arme fatale pour l’émergence de la moindre prospérité dans les villes et campagnes de pays. Il faut y ajouter ensuite la grande saignée imposée au trésor public à partir de 2006. Ainsi, les nombreux milliards qui devraient servir à rehausser le niveau de vie des citoyens ont plutôt permis au régime d’étoffer son catalogue de scandales. Avec le double avantage pour les refondateurs de voir se gonfler leur trésor de guerre puis de maintenir l’indigence tentaculaire favorable à toute sorte d’arrogance et d’indécence pendant la campagne électorale. Une sorte du culte du mal vivre des citoyens.

La démocratie électorale au Bénin se résout finalement à ce jeu cynique où les acteurs politiques contraignent les victimes directes de leur mauvaise gestion, les électeurs, à chanter, danser, sauter, gesticuler pour eux. Les plus affamés se complaisent donc à louer leurs propres bourreaux. Ce qui donne finalement lieu à une compétition de la malfaisance où la victoire revient presque toujours aux plus pervers ou aux plus corrupteurs. Après le scrutin, il ne reste dans les esprit que le souvenir, non pas des idées défendues, mais des extravagances. La prodigalité insultante devient le maître-mot de la plupart des programmes et thèmes de campagne. On voit bien qu’aucun des acteurs des esbroufes autour de la liste Fcbe n’a évoqué le moindre argument lié à un programme ou une quelconque idéologie pour justifier leurs motivations respectives. Chacun veut célébrer à sa manière la fête de la faim et de la pauvreté sur le terrain.

50 députés révisionnistes grâce aux pauvres ???

Par Arimi Choubadé
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