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30% de représentativité promise aux femmes: Yayi loin du compte
Publié le lundi 9 mars 2015  |  Le Matinal
Yayi
© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni




30% de taux de représentativité féminine dans le gouvernement, forte présence des femmes dans les Institutions ainsi qu’à leur tête, gratuité de la césarienne, toutes les filles à l’école contre zéro franc. Que n’a-t-on pas entendu sous Yayi Boni ? Mais force est de constater qu’aujourd’hui, il y a une grande différence entre ce qui a été dit et ce qui est fait.


Encore un "08 mars" pour les femmes ! Elles sont toujours en quête d’égalité, de parité et d’épanouissement au sein de la société. Mais elles n’y arrivent pas encore. Et, même aidées par les pouvoirs publics, elles sont toujours à la traîne. La faute est à qui ? A elles-mêmes, mais aussi aux décideurs qui placent la femme dans une position d’infériorité par rapport aux hommes. Les décideurs les utilisent juste pour atteindre des buts et, dès que cela est concrétisé, elles sont oubliées et abandonnées. Le chef de l’Etat en personne a souvent saisi cette occasion de la Journée internationale de la femme, pour séduire et courtiser la gent féminine. A peine 3 ans après son arrivée au Pouvoir, il s’est engagé à accorder 30% de la taille de son gouvernement aux femmes. Au moment où il faisait cette promesse en 2009, son gouvernement était composé de 30 membres, dont quatre femmes. On est loin du compte. Les différentes équipes gouvernementales formées sous Yayi Boni 1 n’ont jamais respecté les 30% de représentativité féminine. Cependant, il y a eu une légère amélioration lors de la formation de son équipe suite à sa réélection en 2011 à la faveur d’un Ko. Près d’une dizaine de femmes de l’élite ont été cooptées par le chef de l’Etat pour travailler à ses côtés à la tête du pays. Reckya Madougou, Marie-Elise Gbèdo, Dorothée Kindé Gazard, Kora Zaki Léadi, Safiatou Bassabi Issifou, Sofiath Onifadé Baba Moussa, Fatouma Amadou Djibril ont occupé des portefeuilles ministériels qui ont permis à certaines d’entre elles de sortir de l’ombre. En dehors de cette équipe et celle qui a suivi, la représentativité féminine promise par Yayi Boni est un faux espoir entretenu sous les deux quinquennats. Parmi ceux qui ferraillent autour du chef de l’Etat dans son cercle immédiat, les hommes ont totalement éclipsé les femmes et celles qui occupent de hautes fonctions à savoir Mme Brun Hatchémé et Mariam Aladji Boni Diallo ne sont pas nombreuses. C’est la même tendance qu’on note à la tête des sociétés et offices d’Etat où le chef de l’Etat a le pouvoir de nommer qui il veut, quand et comment il l’entend. Mais, on se rend compte que très peu de femmes gardent le bâton de commandement des structures étatiques. Et récemment, à la faveur du dernier Conseil des ministres, le chef de l’Etat a encore distribué des postes de directeur. Les hommes étaient encore à la page. Alors qu’il avait de bonnes raisons, allusion faite à la date du 08 mars, de nommer des femmes à des postes de responsabilité pour montrer sa détermination à promouvoir la femme, le président de la République est passé à côté de la plaque. A la tête des préfectures où c’est le président de la République qui nomme, seule une femme préside contre cinq hommes. Même dans les Chancelleries, on ne voit pas les femmes. Ce n’est pas faute de cadres, mais c’est la gouvernance Yayi qui est comme ça. Un autre exemple. Pour désigner les membres de la Cena, le chef de l’Etat n’a pas saisi cette occasion pour prouver son affection et sa confiance à la femme. Il a préféré que ce soit encore les hommes. Lors du congrès extraordinaire des Fcbe organisé le 14 février 2015, une date significative, Yayi Boni et les Fcbe ont relégué à l’arrière-plan les femmes. Elles n’étaient pas au présidium, encore moins présidentes des commissions qui ont travaillé en atelier. Il a manqué de leur faire un clin d’œil. Des exemples sont légion et sautent à l’esprit. A partir de ces éléments clés, l’opinion publique saura si le slogan « vous êtes mes mamans, je vous aime » est une tromperie, une mystification ou un réel sentiment.

Fidèle Nanga

Positionnement sur les listes électorales : Les femmes toujours à la traîne
Une lecture de la liste de candidatures des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) montre à quelle enseigne le fossé est grand entre les effets d’annonce et la réalité. Elles sont seulement dix sur les cent soixante-six (166) candidats, titulaires et suppléants. Huit femmes sont parvenues à s’inscrire dans le statut des titulaires et seulement quatre conduisent les listes des Fcbe dans les circonscriptions électorales.
Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Le positionnement sur les listes électorales pour le compte des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) a démontré, comme un cours de mathématiques, comment le président Yayi Boni aime les femmes. Un véritable témoignage de comment le patron de la liste Fcbe adore les femmes. Le président a tellement aimé et adoré les femmes, qu’il a fini par provoquer leur colère à l’occasion des positionnements sur sa liste électorale. Pour s’attirer la pitié, une fois encore après cette forfaiture, il s’est servi d’un réseau fournisseur de Global system for mobile communication (Gsm), pour diffuser, une des rares fois, le message : « chère maman, chère sœur, chère fille, excellente journée internationale de la femme. Ensemble, édifions l’avenir meilleur du Bénin ». Apparemment, le président de la République n’avait pas meilleure chose à offrir aux femmes qu’il aime bien et qu’il adore. Comment peut-on édifier l’avenir meilleur du Bénin, alors que les femmes ne sont pas numériquement prises en compte ? C’est conscient de cette bévue que Yayi Boni a diffusé le message pour les consoler. Les femmes béninoises, sous l’ère du président Yayi Boni, se rendent compte en fin du deuxième quinquennat, que le pari, objet des enjeux électoraux qu’elles ont eus avec le chef de l’Etat, relève d’une véritable gageure. Les nombreuses plaidoiries effectuées par les femmes notamment, celles se trouvant au sein de Rifonga et de Wildaf-Bénin, et qui n’étaient point une sinécure, sont tombées dans les oreilles sourdes du patron des Forces cauris pour un Bénin émergent.

Une insulte aux femmes

Un scanning de la liste Fcbe, fait transparaître clairement la considération que le président de la République voue aux femmes. Les statistiques sont effroyables et très décevantes. Pour une catégorie sociale de l’ordre de 52% au dernier recensement général de la population et de l’habitation, pour une gent à qui on a promis tout le temps terre et ciel, c’est de l’insulte que de ne lui accorder que 6,02% des places aux législatives. En effet, tout dénombrement fait, donne 10 femmes sur les 166 candidats titulaires et suppléants. Par ailleurs, elles ne sont que huit titulaires sur les quatre-vingt-trois au plan national, soit au taux de 9,6%. Elles ne sont que figurantes sur les listes. En effet, seulement 4 femmes sont têtes de liste, soit 4,8%. Quelles chances ont-elles pour se faire élire à un moment où, les réseaux des femmes ont longuement plaidé pour l’accès des femmes dans les instances de prise de décision ? L’exemple devrait venir du pouvoir de Yayi Boni. Mais c’est la déception. Mme le maire de la Commune de Kérou est tête de liste des Fcbe dans la 4ème circonscription électorale. Ses expériences personnelles et son parcours professionnels sont des atouts qui militeraient à son élection. Avant la décentralisation, elle a été pendant plusieurs années, chef de la circonscription urbaine de Natitingou. Puis à l’avènement de la décentralisation depuis 2003, elle conduit les destinées de la Commune de Kérou. La compétition électorale se déroule dans un environnement favorable à son élection.

Positionnement de suicide

L’épouse du chef de l’Etat, Chantale de Souza Yayi, déjà auréolée par le statut de la première dame, réussira à coup sûr à tirer son épingle du jeu dans la 5ème circonscription électorale, où elle conduit la liste des Fcbe. Elle pourra laisser sa place à Grégoire Akofodji. Dans la même circonscription et sur la même liste, une certaine Nicole Adamazé est 4ème titulaire dans une circonscription en dispute avec l’Union fait la nation (Un) et bien d’autres forces politiques. L’adjointe au maire de la Commune de Nikki, Yarou Sinatoko Kiaré est 3ème titulaire dans la 7ème circonscription où se trouve en force le général Gbian qui a pour suppléant le député sortant Djibril Débourou. Par quelle alchimie pourra-t-elle réussir à se faire élire ? Christelle Houndonougbo attendra au cas où son titulaire qui est 2ème dans la 9ème circonscription sera sollicité pour autre tâche pour lui céder la place à l’Assemblée, si les Fcbe décrochent 2 sièges dans une circonscription où le positionnement a fait d’innombrables mécontents. Si Laurence Sranon, 3ème titulaire dans la 10ème circonscription réussissait le miracle, Yayi pourrait lui faire regretter en la maintenant au gouvernement et en favorisant son suppléant qu’est le maire de Glazoué, Laurent Gnacadja. La 2ème titulaire Rosalie Sognon dans la 12ème circonscription en découdra avec l’Un que les poulains de Bruno Amoussou conduisent. Elle croisera du fer. Rosine Dagniho pourra-t-elle se tirer d’affaire face à Mathurin Nago dans la 18ème circonscription ? Il en est de même pour Schanou Sofiatou face à Adrien Houngbédji dans la 19ème circonscription. Nicole Massim Ouali devra bien batailler face aux alliances Caméléon et Abt dans la 14ème circonscription électorale. En définitive, sur la liste Fcbe, dans le meilleur des cas, trois femmes siègeront à l’Assemblée nationale pour le compte de la 7ème législature.
Jean-Claude Kouagou

Que sont devenues Madougou, Atikpa et Akplogan Dossa ?
Même si leur nombre est réduit à la portion congrue, certaines femmes se sont distinguées sur la scène publique au Bénin pour leur engagement aux côtés de leurs congénères et, plus généralement sur les questions de défense des libertés publiques et fondamentales. C’est d’ailleurs le point commun à Marie Elise Gbèdo, Réckya Madougou, Honorine Atikpa et Huguette Akplogan Dossa. Très actives, il y a encore quelques années, elles ont complètement disparu de la Société civile. Que sont-elles devenues ? Où ont-elles atterri ? Il y a quelques années encore, elles faisaient jeu égal avec les hommes au sein de la Société civile. De par les idées qu’elles défendaient et la conviction qui les animaient, Rékya Madougou, chef de fil edu mouvement « touche pas à ma Constitution », Honorine Atikpa, Présidente de l’Ong « Dignité Féminine » Huguette Apklogan Dossa de Social Watch et Marie-Elise Gbèdo étaient de véritables figures de proue de la cause féminine. Mais depuis peu, elles ont abandonné cette scène au profit d’activités politiques ou sont en retraite déguisée.

Le poids de l’âge a eu raison de Gbèdo

Autant, elle n’est plus à présenter, autant Marie-Elise Gbèdo se fait de plus en plus rare dans les luttes touchant les conditions de la femme. Pendant des décennies, elle en avait fait son cheval de bataille, multipliant les sensibilisations à l’intérieur du pays et défendant, contre vents et marrées, les femmes victimes de violences conjugales. Ses immersions en politique avec ses candidatures aux présidentielles en 2001,2006 et 2011 et ses entrées au gouvernement entre mai 1998 et juin 1999, et de 2011 à 2012, n’ont pas entaché son image de femme battante et de « femme amazone », malgré quelques critiques qu’elle essuie avec son statut de « divorcée ». Il semble que c’est son âge (bientôt 61 ans) qui limite ses actions et sa visibilité. Depuis son départ du ministère de la Justice, elle se consacre essentiellement à ses fonctions d’avocate et de Présidente de l’Association des femmes juristes du Bénin. Rékya Madougou a connu une trajectoire similaire depuis sa sortie du gouvernement, au même moment que son illustre prédécesseur Marie-Elise Gbèdo. Révélée à la face du monde au début de l’année 2005 avec son slogan « Touche pas à ma Constitution », celle qui deviendra, quatre ans plus tard, ministre a été de toutes les luttes de la Société civile. N’ayant pas su résister à la politique, elle a fait une entrée très fracassante au gouvernement. Aujourd’hui, sa crédibilité et son intégrité s’en trouvent diminuées. Moins de personnes croient en elles. Ses positions favorables au projet de révision de constitutionnel de Yayi ont fini par lui arracher ce qui lui restait comme sympathie au sein de l’opinion. Pour autant, son expérience gouvernementale au ministère de la microfinance lui servira de tremplin pour des fonctions internationales. Ainsi, elle est devenue consultante internationale en finance inclusive pour plusieurs instituions internationales dans nombre de pays africains. Sans faire ses adieux officiels, Réckya Madougou s’est discrètement retirée de la Société civile pour passer à autre chose. Il y a le lot de celles qui ont succombé à la politique, celles à qui l’âge et, peut être, les échecs ont réduit la combativité et celles qui sont passées à autre chose certaines. Il y en a qui sont toujours présentes sur la scène publique, mais qui se sont reconverties à la politique.

Abib Ishola Arouna

Femmes baromètres et après ?

S’arrêter, réfléchir, c’est prendre le risque de comprendre. Le désamour avec le Chef du discours ‘’je vous aime’’ a fait naître, il y a quelques mois, une génération de femmes qui, sans être forcément de la même génération, ont fait le pari de défendre ensemble un idéal qui ne manque pas de pertinence. Les femmes baromètres comme pour réclamer un idéal politique détaché de la mendicité ambiante actuelle, ont trouvé comme repères, la sauvegarde des acquis démocratiques, l’éthique politique et la forte participation féminine aux instances de prise de décision. Des tournées ont été réalisées pour, disent-elles, susciter plus d’engagement au sein de la gent féminine. L’expérience était enthousiaste. Le mouvement avait été perçu comme une révolution juste qui pourra soustraire la femme de son rôle légendaire de faiseur de roi. Mais l’évolution des choses laisse l’opinion dubitative quant aux motifs réels de l’engagement de ces femmes. Femmes baromètres, signifie-t-il femmes en campagne pour conquérir l’électorat féminin ou femmes engagées et prêtes à défendre partout les intérêts des siennes ? Cette lancinante question revient avec insistance et on se demande ce qu’a été l’implication réelle de ces femmes dans la confection des listes électorales au sein de leurs formations politiques respectives. Quand on fait l’exercice fastidieux de parcourir les listes publiées récemment par la Céna, on découvre qu’il n’y a vraiment rien de nouveau dont on peut s’extasier. Les femmes continuent d’être à la remorque avec comme d’habitude des positionnements de remplissage sur les listes électorales. La ruse politique s’est une fois encore invitée au désavantage de celles-ci, étourdies par le chagrin au lendemain du verdict de la Commission électorale nationale autonome (Céna). Conclure que la lutte ‘’baromètre’’ est vaine ne serait pas exagérée car, les listes électorales constituent désormais le seul ‘’baromètre’’ efficace pour mesurer l’engagement de ces femmes ‘’baromètres’’ aux côtés de leurs paires. Même s’il est inepte autant que dangereux de se lancer dans des appréciations complexes et des polémiques immédiates, gageons tout de même que le 26 avril sera le détour vital pour apprécier l’engagement politique de chacun. La marche sera longue. Les élections communales et municipales aussi s’annoncent rudes. Elles permettront certainement de mesurer l’implication des vraies femmes leaders. Celles-là même qui se battent pour le positionnement de leurs paires, en vue d’une forte représentativité.

Hospice Alladayè
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