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Grippe aviaire : la FAO dépêche une mission d’évaluation au Bénin
Publié le jeudi 12 mars 2015  |  La Nation




Une mission de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a séjourné au Bénin du 22 au 28 février 2015. Ceci pour aider le gouvernement du Bénin au regard de la situation épidémiologique qui prévaut au Nigeria concernant la prolifération du virus influenza hautement pathogène (IAHP) H5N1 dans les élevages de 17 Etats de ce pays frontalier à faire un point.

Sollicité par le gouvernement du Bénin, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), a pu évaluer le niveau de préparation du pays vis-à-vis du risque d’introduction du virus et appuyer le pays dans la prévention et aussi dans la riposte en cas d’apparition d’un foyer de grippe aviaire. Au terme de la mission d’une équipe de quatre experts venant du Centre de Gestion de crise – santé animale (CMC-AH) à Rome, les experts ont dressé une liste de cinq (5) recommandations pour amener le pays à être prêt dans la prévention et la riposte au cas échéant.

Ainsi, le Bénin avec l’appui des partenaires techniques et financiers doit mettre à jour le Plan d’intervention d’urgence (PIU), notamment dans son volet coordination des différents acteurs; tenir compte des recommandations des missions d’évaluation des écarts par rapports aux standards internationaux (PVS) de l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE) dans l’organisation/restructuration des Services vétérinaires avec notamment la restauration d’une chaîne de commande directe sous l’autorité du délégué de l’OIE; renforcer les capacités de contrôle et de surveillance y compris les laboratoires; élaborer une stratégie de communication ciblée et adaptée à la situation épidémiologique notamment envers les professionnels de la filière avicole et renforcer la concertation sous-régionale.

Constat

Les experts ont diagnostiqué bien de situations à risques avant de faire ces recommandations. Ils ont fait le constat d’un système de contrôle frontalier et intérieur défaillant se traduisant par une augmentation de l’introduction et des points de vente des poussins d’un jour au statut vaccinal inconnu, de volailles adultes et d’œufs de consommation en provenance du Nigeria par voie routière (bus de transport, motocyclettes); la multiplication de petits élevages familiaux de volailles à partir des poussins importés exacerbés par la chute des prix de ces animaux (de 200 CFA à 75 CFA pour les poussins coquelets et de 1000 CFA à 300 CFA pour les poussins pondeurs).

Leur déplacement sur le terrain avec des séances de travail avec le Directeur de la Production animale, délégué national de l’OIE, les responsables de l’Agence béninoise de Sécurité sanitaire des aliments (ABSSA), le personnel technique des laboratoires vétérinaires de Bohicon et de Parakou, les représentants des organisations d’éleveurs de volailles, l’Union nationale des aviculteurs professionnels (UNAP), l’Interprofession avicole du Bénin(IAB), les vétérinaires privés a également permis d’observer un niveau de communication insuffisant avec la faiblesse du niveau de sensibilisation et d’information des éleveurs et des professionnels des services du ministère de l’Agriculture de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) sur la situation qui prévaut au Nigeria sur les pratiques préventives telles que la biosécurité dans les élevages, les marchés, etc., la sous-utilisation du réseau de surveillance épidémiologique (RESUREP).

PIU non opérationnel

A tout ceci s’ajoute le Plan d’intervention d’urgence (PIU) qui est non opérationnel: la non activation des comités nationaux, régionaux et communaux de lutte contre la grippe aviaire pour susciter et maintenir un état de veille comme le prévoit le PIU; la saisie et la destruction des produits illégalement importés dans des conditions ne respectant pas les mesures de biosécurité et de bien-être animal. Cette dernière activité a été essentiellement réalisée à ce jour par les agents de l’Agence béninoise de sécurité alimentaire (ABSSA), en marge des dispositions du Plan d’intervention d’urgence (PIU). A ce jour, plus de 35 000 poussins ont été saisis et détruits avec l’assistance des forces de l’ordre. Ce nombre est nettement en deçà des effectifs illégalement introduits du fait des capacités limitées de contrôle.

De plus, un manque de coordination des mesures de prévention entre les structures techniques du MAEP (ABSSA, DPA, Laboratoire, etc.) est perçu. Les Services vétérinaires sont désorganisés du fait d’un modèle d’organisation qui s’écarte des standards de l’OIE (notamment l’absence d’une chaîne de commande) et de l’insuffisance des ressources humaines et logistiques en particulier en ce qui concerne le Réseau de surveillance épidémiologique (RESUREP) et la non opérationnalisation du mandat sanitaire ainsi que l’absence d’une concertation en termes de partage d’informations et de savoir avec le Nigeria dans les stratégies de prévention et de lutte contre la maladie.
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