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Me Joseph Djogbénou au sujet des élections législatives :« Il y aura une bagarre, une bataille juridique féroce »
Publié le lundi 16 mars 2015  |  Le Matinal
Maitre
© Autre presse par DR
Maitre Joseph Djogbénou




2015 ne sera pas 2011. Me Joseph Djogbénou, candidat sur la liste Un dans la 16ème circonscription électorale, affirme que la veille au cours de cette élection sera féroce. Il était hier dimanche 15 mars sur l‘émission Cartes sur table de la radio Océan Fm.


En janvier 2014 vous avez transformé votre mouvement Alternative citoyenne en parti politique. Qu’est ce qui vous a poussé à le faire ?

Me Joseph Djogbénou :Nous avons eu l’occasion à plusieurs reprises de nous prononcer là-dessus. Nous sommes à un moment important de notre vie. Je veux dire, de notre communauté républicaine, surtout de notre vie politique. Depuis 2006, on a observé, non pas seulement des plaintes, mais aussi des complaintes. Depuis 2006, les solutions attendues n’ont pas été apportées, surtout depuis 2011, avec des actes de prévarication, de détournement, de disparitions de personnes humaines et de difficultés de tout genre. De sorte que les personnes comme nous autres dont on dit qu’elles font partie de l’élite, ne peuvent pas ne pas être interpellées. La réponse à cette interpellation est de savoir de quelle manière être davantage au service de ce pays. Quelle est la manière la plus appropriée ? On a, à la suite de nombreuses discussions, de nombreuses rencontres, retenu de ce constat que les maux dont souffre ce pays ont leur source dans la politique et il faut apporter des réponses politiques. Il faut renforcer l’espace politique. Il faut contribuer politiquement, il faut changer de gouvernance, non pas seulement d’hommes, mais de système. Et c’est pour cela que nous avons considéré qu’il faille intégrer l’espace politique et s’engager de la manière la plus forte politiquement.

Le Parti Alternative citoyenne est en alliance avec l’Union fait la Nation pour le 26 avril prochain. Pourquoi avoir choisi l’Union fait la nation et non Fcbe, la Rb ou l’Alliance Soleil ?

Je voudrais vous dire que c’est avec beaucoup de bonheur et beaucoup d’honneur que nous sommes sur cette liste là et que nous sommes dans cette alliance. Par hypothèse, tout choix est élimination. Et si on avait de nombreux cœurs et beaucoup de têtes, nous aurions été avec tous les partis, sauf bien entendu, les Forces cauris pour un Bénin émergent. Donc, l’objectif qu’on vise, nous donne à rechercher les moyens pour y parvenir. Il y a des objectifs immédiats qu’il faut atteindre et il y a des objectifs à moyen terme. L’objectif immédiat, que sont les élections législatives nous donnent à aller avec un Parti qui, depuis 2006, est resté dans le positionnement qui est le sien, dans les réflexions qui sont les siennes et a affirmé ses positions. Ces positions rejoignent celles et ceux que nous-mêmes exposons et de sorte que le rapprochement a été beaucoup plus facile et la cohérence est plus évidente. Et donc, nous sommes avec l’Un, non pas fondamentalement contre les autres partis, mais fondamentalement contre les Fcbe.

Pourquoi contre les Fcbe ?

La gouvernance du pays depuis 2006, ce sont les Fcbe. Si aujourd’hui, nous rentrons en politique, considérer que nous allons renforcer les Fcbe, c’est peut-être que nous sommes tombés sur la tête. C’est peut être que tout va pour le mieux et que nous n’avons même pas notre place en politique. Donc, la responsabilité imminente de ce qui nous arrive depuis 2006, ce sont les Forces cauris pour un Bénin émergent. Je veux dire à tous nos compatriotes, notamment dans la 16ème circonscription de Cotonou que si nous sommes sur une liste électorale à l’occasion des élections législatives, c’est contre les Forces cauris pour un Bénin émergent. Nous aurons l’occasion, sans doute, de le développer davantage. Parce qu’on ne peut pas avoir vécu les élections présidentielles de 2011, mal soldées, on ne peut pas avoir souffert de l’affaire Icc, on ne peut pas avoir souffert de l’enlèvement non élucidé de Dangnivo, on ne peut pas ne pas s’être préoccupé des affaires Cen Sad, Assemblée nationale, on ne peut pas avoir souffert de la discrimination à l’emploi, on ne peut pas avoir souffert de tant et tant de choses, on ne peut pas à Cotonou s’être manifesté les 29 octobre et 11 décembre avec cette générosité et considéré aujourd’hui que ce sont les Forces cauris pour un Bénin émergent qui représenteraient, en tout cas dans la 16ème séquence, nos compatriotes à l’Assemblée nationale. A moins que l’on considère que évidemment, le Bénin est un pays particulier, que les habitants de Cotonou sont des citoyens particuliers, alors là, ils vont constituer un véritable sujet de thèse et objet de laboratoire. Mais ce n’est pas ce que je pense. Donc, la colère que nous avons exprimée dans la rue, il faut exprimer cette colère dans les urnes. On nous présente quoi aujourd’hui ? A Cotonou, on nous présente le ministre d’État, le beau-frère et on nous présente le fils, à peine 25 ans et dont on dit qu’il est déjà multi milliardaire. Quand on regarde les choses de cette manière on aura tort de ne pas se sentir interpellé, de ne pas se sentir intéressé. Je suis interpellé, je suis intéressé et j’interpelle nos compatriotes. Aujourd’hui, Monsieur Houénou de Dravo, on distribue les sacs de riz dans les maisons. On distribue de l’argent dans les maisons. Je dis bien les Forces cauris pour un Bénin émergent.

Vous avez les preuves de ce que vous avancez ?

J’assume ce que je dis et j’attends les procédures. Votre collègue est en train de prendre mes images, mais n’attendez pas que celui qui distribue les sacs de riz attende des images pour les distribuer, des caméras pour distribuer les numéraires. On passe dans les grandes familles de Cotonou. On passe dans les grandes collectivités de Cotonou, on passe dans les lieux de cultes de Cotonou pour distribuer de l’argent. Je voudrais que nous considérions que ce que les Burkinabé ont fait dans la rue, nous avons suffisamment de sagesse pour considérer qu’on va le faire dans les urnes. Cotonou, c’est la ville capitale, la ville lumière du Bénin, Cotonou doit prendre ses responsabilités.

Vous avez évoqué tout à l’heure le beau frère du Chef de l’Etat et son fils. Mais vous avez aussi dans la même circonscription qui est la 16ème , Rosine Vieyra Soglo et son fils Lehady Soglo. Cela ne vous effraie-t-il pas ?

Je veux avec Candide Azannai, avec Orden Alladatin chercher chacune des voix de Cotonou. Je veux interpeller, interroger chaque électeur de Cotonou. La question pour moi n’est pas de savoir qui sont les autres. Il est évident que la préoccupation majeure, c’est de faire assumer à la liste des Forces cauris pour un Bénin émergent, la responsabilité de tout ce qui nous est arrivé depuis 10 ans. Mais pour ce faire, il faut interpeller, interroger chacun. Mon problème n’est pas de savoir qui sont les autres, mais de savoir que fera l’électeur ? Et pour savoir ce que fera l’électeur, il faut le rencontrer. Il faut une campagne cœur à cœur. Il faut une campagne corps à corps. Il ne faudrait pas agir aujourd’hui pour regretter demain. Nous sommes à un moment extrêmement important. Il y a les élections présidentielles en 2016. De la qualité des élections législatives dépend la qualité de l’élection présidentielle. De la qualité des élections législatives dépend la tenue de l’élection présidentielle. Entre avril 2015 et avril 2016, il y a quand même plus de 10 mois à l’Assemblée nationale où tout peut être fait. On a dit très ouvertement et très formellement qu’on veut réviser la constitution. Nous avons fait tant et tant de choses pour empêcher cela jusqu’à présent. Est-ce que nous allons nous offrir l’occasion maintenant de donner un chèque aux personnes qui ont eu quand même, l’audace et le courage et je veux leur concéder cela, la loyauté de dire qu’ils veulent encore réviser la constitution, est-ce que nous allons leur accorder cette possibilité ? Et pour cela, la question ne se pose pas en terme de savoir qui est sur telle ou telle liste, la question se pose pour moi de savoir ce que l’électeur veut faire. Si l’électeur considère que nous avons porté la voix contre la révision de la constitution, si l’électeur considère que nous nous sommes battus pour qu’on ne tombe pas davantage dans cette sorte de gouffre, l’électeur a un choix à faire. Quand l’électeur aura fait son choix, chacun dormira tranquillement et moi en premier je serai soulagé d’avoir contribué ou d’avoir offert de contribuer à quelque chose de formidable.

Quels seront les enjeux de la campagne électorale et que proposerez vous aux Béninois ?

Les législatives doivent nous permettre premièrement d’avoir des hommes et des femmes en capacité d’endiguer ce déclin de plus en plus prononcé. Les législatives doivent nous permettre d’avoir des hommes et des femmes en capacité de résister contre la révision de la constitution. Des hommes et des femmes en capacité de préparer l’alternative en 2016. Des hommes et les femmes en capacité de renouveler la classe politique. Des hommes et les femmes en capacité d’offrir à nos compatriotes ce sentiment de dignité que nous avons perdu. Nous sommes dans une indignité constante. De ce point de vue, les élections législatives sont premièrement les primaires pour les élections présidentielles. Beaucoup de candidats, beaucoup d’intention de candidatures se présentent pour les élections législatives. Les différentes circonscriptions vont dire ce qu’ils pensent de ses candidatures. Deuxièmement, il faut que les élections législatives soient un référendum contre la révision de la constitution. Il faut que les députés qui seront élus préparent avec beaucoup de courage, beaucoup d’audace, beaucoup de volonté, l’élection présidentielle. Parce que je veux vous dire à vous Monsieur Houénou de Dravo, je veux dire à nos compatriotes que ce que nous allons faire en 2016, ce n’est pas fondamentalement accordé cinq ans de notre vie à quelqu’un. Les juristes vont vous le dire. Le mandat, c’est 5 ans. Mais, le mandat finalement de fait, c’est 10 ans. Il n’y a que Soglo qui n’ait fait que 5 ans. Chacun doit réfléchir sur le point de savoir à qui remettre la clé encore de ce pays pour qu’il gère sa vie pendant 10 ans. Ceux qui ont 20 ans aujourd’hui, à la fin du mandat du prochain titulaire de la présidence de la République auront 30 ans. Ceux qui ont 40 ans aujourd’hui auront 50 ans. Ils auront les maladies de 50 ans. Ils auront les enfants qui iront à l’école, à l’université, auront des enfants qui rechercheront de l’emploi. La question est de savoir qui est le mieux à même de nous conduire pendant 10 ans. S’il fait 5 ans, ce sera une exception. Il faut tenir compte des réalités sociologiques, il faut tenir compte des réalités politiques et savoir que celui que nous allons désigner nous ne le désignons pas pour 5 ans, nous le désignons pour 10 ans. Et de ce point de vue, avec beaucoup de lucidité, il faut préparer cette élection. Et cette élection se prépare avec les élections législatives, avec les élections municipales. C’est pour cela que toutes les énergies doivent se mettre au service des élections législatives au service des élections municipales. Si certains par perte de lucidité se concentrent exclusivement sur l’élection présidentielle, c’est un tort. Que les citoyens sachent que la décision la plus importante se prend maintenant. Si nous voulons corriger les choses, si nous voulons sortir notre pays du trou dans lequel on l’a mis, du désespoir dans lequel on a mis nos compatriotes, de l’incertitude dans laquelle on les a mis, il faut faire en sorte que celle et ceux qui sont inscrits sur la liste électorale aillent voter, mais aillent faire le meilleur choix. Si nous faisons le choix de la continuité, cela veut dire que tous ceux qui luttent depuis 2006, tous ceux qui sont enlevés, tout ceux qui sont pourchassés, tous ceux qui sont exclus de la société ont tort et ceux qui sont là ont raison. Nous allons tous assumer, mais chacun doit faire face à sa responsabilité.

Vous avez évoqué la révision de la Constitution mais il semble que le Chef de l’Etat est en train d’enterrer ce dossier. Vous n’y croyez pas ?

Le Chef de l’Etat n’est candidat à rien. Même si au tort de la loi et nous préparons des recours devant les juridictions, au tort de la loi, il expose les biens publics, il expose les moyens de l’Etat et fait organiser des manifestations dont l’une s’appelle caravane. Nous allons saisir les juridictions pour faire interdire cela. 20 ministres sont candidats sur la liste avec les ressources de l’Etat. C’est une campagne et j’interpelle la Cour constitutionnelle. J’interpelle l’autorité nationale de lutte contre la corruption. Si on a des ressources de l’Etat et qu’on veut incarner des institutions de l’Etat c’est le moment d’agir. Vous ne pouvez pas avoir 20 ministres avec des drames. Le commissaire de Dantokpa vient de passer de vie à trépas. Qu’est-ce qu’il fait derrière un ministre des finances. Qu’est-ce qu’il faisait ? On viole la loi, on viole la moralité publique, on ne respecte plus les biens publics et la Cour constitutionnelle se tait, la Cour suprême se tait, l’Autorité nationale de lutte contre la Corruption se tait et chacun prétend être responsable de ce pays. Le chef de l’État n’est candidat à rien. Mais les candidats, ce sont les Forces cauris pour un Bénin émergent. Pour votre question, qu’est-ce qu’ils ont dit à leur congrès. Ils ont dit 1, qu’ils veulent régner pendant 100 ans, 2, qu’ils veulent réviser la constitution, 3, recommandation spéciale, que le chef de l’Etat maintienne le décret en ce qui concerne la révision de la constitution. Si nous entendons cela et que nous nous taisons, nous sommes des criminels, nous ne pouvons pas nous taire et moi je ne suis pas un criminel. Donc, il faut rentrer dans la bagarre. il faut rentrer sur le terrain. Moi je ne suis pas un intellectuel de confort. Je suis un intellectuel de rue, de la communauté. Je ne peux pas sentir cela, contribuer à la formation des jeunes à l’université qui n’ont pas d’emploi à la fin et considérer que je suis un avocat, je suis un enseignant et j’entends cela et je ne fais rien. Avec mes amis, avec Orden Alladatin, avec Restaurer l’espoir, avec l’Union fait la nation et avec beaucoup d’autres, nous allons rester, nous allons nous mouvoir et refuser. Certains reçoivent des sacs de riz. Je les interpelle. Les sacs de riz vont passer. A partir de 2016, c’est 10 ans de notre vie qu’on va confier. C’est la clé de votre maison que vous allez confier à un homme ou à une femme pendant 10 ans avec vos enfants, avec vos épouses, avec les enfants qui sont nés, avec les enfants qui sont à naître, avec vous-mêmes. Il faut un homme ou une femme de confiance. C’est maintenant qu’il faut choisir et il faut se lever. Ce que j’appelle de nos concitoyens, de mes compatriotes, c’est d’avoir le courage de la colère et le courage de la colère c’est dans les urnes maintenant. Je leur demande de voir tout ce qui se passe. Des ponts mal entretenus, des personnes qui sont braquées, nos fonctionnaires qui sont contraints. Les fonctionnaires de police, de la gendarmerie, dans les différents organes, dans les différentes administrations qui sont contraints de faire la campagne pour les ministres.

Vous dressez un bilan catastrophique ?

Le bilan est catastrophique. Je vous parle ce matin, mais je suis à jeun moi. Pourquoi ? Parce que je réfléchis, je sis préoccupé. Beaucoup de personnes sont à jeun. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas de quoi manger.

Maître Joseph Djogbénou à jeun ?

Oui je suis à jeun, non pas parce que je n’ai pas de quoi manger, parce que je suis préoccupé. J’aurais pu en tant qu’enseignant me contenter de mon université, de mes enseignements, de mes missions, mais je suis préoccupé. L’intellectuel qui n’est pas engagé est un intellectuel inutile pour son pays. Alors je suis un intellectuel engagé. Parce que je suis préoccupé. Parce que ce que l’on fait est mauvais. Qu’est-ce que ce commissaire a fait ? N’y a-t-il pas de problèmes à Dantokpa ? Mais c’est parce qu’il est contraint. Parce que s’il ne se présente pas, on fait le point des natifs de la localité qui ne se sont pas présentés. On nous tue. La formation de ce commissaire, c’est cet Etat qui a contribué. Le pays perd une ressource humaine et ils passent encore de maison en maison pour demander qu’on vote pour eux. C’est cela qui est inadmissible. C’est cela qui est grave et chacun doit prendre sa responsabilité. Nous sommes tous restés dans le pays et chacun se regardera après. J’interpelle nos citoyens. Il faut que les chefs de famille parlent aux jeunes. Il faut que les mères de famille parlent à leurs enfants. Moi je n’ai pas la posture de la moralisation, mais si vous voulez, décidez quand vous aurez l’occasion. Non pas de manifester dans les rues, non pas de casser les édifices publics, non pas de blesser les uns les autres, mais de décider et de dire que vous refusez, dire que vous ne voulez plus cela. Cela, nous avons la possibilité de le faire à partir du 26 avril. Après, en mai, après, en 2016.

Serez-vous candidat en 2016 ?

C’est la question du 26 avril qui se pose maintenant. Ne dispersons pas les énergies. Concentrons les énergies sur les élections législatives. Une des batailles considérables seront menées à l’Assemblée nationale. Parce que si nous ne savons pas faire, entre le 26 avril et mars 2016, des lois seront prises dans le sens que nous craignons tous, pour masturber les populations, pour matraquer la moralité publique. Ces lois là, si nous laissons faire seront prises. Moi je veux être au Parlement pour cela. Je veux être au Parlement contre cela. Si la 16ème circonscription considère que je n’ai pas ma place au Parlement, elle a maintenant le devoir de le dire. Mais si elle considère que je peux faire quelque chose au Parlement, je suis avec Restaurer l’espoir, avec Candide Azannai, je suis en capacité de le faire et nous allons le faire avec beaucoup de générosité.

Vous avez mis en place le Front des organisations de la société civile pour l’établissement de la Lépi. Peut-on dire que les élections seront transparentes avec la remise des documents et des listes à la Céna ?

Je voudrais déjà saluer les animateurs du Cos Lépi, non pas parce que l’instrument est un instrument de qualité, mais avec autant de difficultés, avec les problèmes que vous savez, les uns inhérents à leur propre personne, les autres ressortissant de la gouvernance publique et politique, ils ont réussi quand même à transmettre la liste. Je voudrais les saluer de ce point de vue. Ils ont soulagé un peu les craintes que nous avions. Ils nous ont aidés à déposer comme un fardeau. Parce que la Cour constitutionnelle a rendu une décision, dont on sait l’orientation. Ils ont empêché l’exécution de cette décision je veux dire partiellement. Le débat sur la liste électorale sera reposé après 2016. Le débat sur les organes en charge des élections sera reposé après 2016. La liste électorale que nous avons, nous allons tous contribué sur le terrain à faire en sorte qu’elle soit positivement mise en œuvre. Que chaque électeur déjà qui se retrouve sur cette liste aille voter. C’est notre travail déjà de citoyen. Le problème n’est plus de discutailler sur l’origine, les moyens, les ressources, la qualité de celles et ceux qui sont sur la liste électorale, mais il s’agit d’engager les gens à voter. Deuxièmement, le code électoral a des dispositions avantageuses. Les bureaux de vote, les centres de vote sont désormais des lieux de dépouillement et d’annonce des résultats. Avec la présence des partis politiques de l’opposition et de la majorité, mais nous serons présents. C’est la pression du citoyen qui fait évoluer positivement la jurisprudence. Chacun doit savoir que si nous avons un temps de sommeil suffisamment long dans la période qui nous conduit jusqu’en 2016, c’est que le pays est perdu. Nous devrions être en éveil, en état de veille auprès des organes en charge de mettre en place le déroulé des élections, auprès des partis politiques, auprès de nos compatriotes. Et donc, à chaque étape, nous devons veiller à faire respecter la loi électorale. Nous avons-nous autres, constitué une équipe d’avocats et d’huissiers qui se déploient déjà sur le terrain. Il aura une bagarre, une bataille juridique féroce. Nous ne laisserons absolument rien. Nous n’allons pas offrir encore à nos compatriotes ce que nous avons découvert en 2011. Nous n’allons pas le faire. Nous serons dans un état de veille considérable et nous appelons chaque citoyen à le faire.

Quel bilan faites-vous des 25 ans de la démocratie ?

Je veux dire que nous avons traversé et nous traversons encore une période d’adolescence démocratique où on peut se permettre tout, où nous n’avons pas su mettre les ressorts les plus pertinents pour assurer une dévolution positive, responsable du pouvoir. Notre problème un peu, c’est la manière dont nous choisissons nos élus. C’est la manière dont nous choisissons l’élu national. Je considère que nous préférons l’ange que nous ne connaissons pas souvent au diable que nous connaissons. Tout être humain est faillible, mais le citoyen béninois cherche constamment le vertueux qu’il ne connaît pas à son compatriote qu’il considère qu’il est malheureux, imparfait et qu’il n’a pas l’habilitation pour le diriger. Alors, ce schéma nous a conduits jusque-là. Ce schéma nous a donné le président de la République qui est là. Alors, il faut corriger cela. Il faut que nous redorions le blason des partis politiques. Il n’y a pas de démocratie sans parti politique. Si nous partons de l’hypothèse que les partis politiques sont vilains, nous fusillons notre démocratie béninoise. Les listes montrent que l’élite retrouve un peu le chemin de la politique. Il faut cela parce que la décision de renforcer le palais de la présidence de la République au lieu de fournir en instrument de qualité l’hôpital Hubert Maga est une décision politique et cette décision politique, il faut la confier à une personne en capacité d’en mesurer tous les effets. L’élite doit être davantage humble. C’est ce qui nous a manqué pendant ces dernières années. Mais moi, je suis très optimiste. Nous sommes dans le trou, mais nous allons rebondir. Il y a des pays que je ne vais pas citer, mais qui sont en avance. Le Sénégal est un cas à part. Formidable pays. Très bien structuré. Mais vous prenez le Rwanda et certains autres pays avec un pouvoir de poigne. Ce sont des pays fermés avec un développement sans doute considérable, mais ce sont des crises reportées. Le Bénin vit sa crise d’adolescence. Cette crise sera dénouée. Nous allons grandir politiquement. Mais quand le Bénin grandira politiquement, avec son développement économique, il aura très peu de pays qui vont le rattraper. Et c’est cet espoir qui m’enthousiasme. Nous faisons 25 ans et ne considérez pas que ces 25 ans sont perdus. Il n’y a pas d’échec dans la vie, il n’y a que des expériences. Nous avons fait des expériences. Elles ne sont pas peut-être trop positives, mais elles vont nous conduire à nous assagir, à nous assumer, à nous responsabiliser. Elles vont nous conduire à savoir apprendre à choisir les hommes et les femmes en capacité de nous diriger. Et cela commence maintenant.

Vous êtes l’avocat de l’Homme d’affaire Patrice Talon. Pourquoi votre client ne veut pas rentrer ?

Je suis un avocat et un avocat assiste devant les tribunaux. Maintenant, la décision de se mouvoir est une décision personnelle. Vous allez lui poser la question. Si vous me demandez que si j’étais à sa place, j’allais rentrer, je dirai que je ne rentrerai pas. Parce que dans les conditions qui sont celles que nous vivons ou celui qui a mis en œuvre tous ces événements difficiles pour notre pays n’a pas renoncé dans le témoignage constant que évidemment, si nous avons réussi au plan des juridictions à faire constater la vérité, dans le cœur de certains, cette vérité n’est pas encore comprises. Je pense que la lucidité si j’étais à sa place me conduirait à ne pas venir. Je ne sais pas si c’est sa décision mais vous aurez l’occasion de l’interroger.
Vous êtes aussi l’avocat de la famille Dangnivo. Vous avez sans doute suivi les derniers développements

J’ai assisté avec Zakari Sambaou, paix à son âme, avec cœur, bonheur, beaucoup d’enthousiasme cette famille Dangnivo. J’assiste même si Zakari n’est plus là, cette famille parce que les procédures sont toujours en cours devant le juge d’instruction. Je veux dire à nos compatriotes que ce sont les moments les plus douloureux de la vie, non pas seulement d’un citoyen, mais du professionnel que je suis. Avec tout ce qui a été fait pour contraindre cette famille, contraindre le père à donner son sang. Tout ce qui a été fait. On a recherché les experts un peu partout, alors qu’on n’est pas juge d’instruction soi-même. Que ces experts viennent prélever et constater que le cadavre qu’on a retrouvé quelque part était celui de Dangnivo ! Avec tout ce que l’on a fait, toutes les pressions, moi-même j’ai été invité au Palais de la présidence. Mais je ne m’étends pas sur cette question. Si on devrait faire comme certains, peut-être qu’on aurait été avec cette affaire dans un gouvernement. Je veux dire que, il faut que chacun est en mémoire cela. Chacun est quelque part Dangnivo dans ce pays. je veux dire que chacun a un lien avec Dangnivo dans ce pays. Le père de Dangnivo est passé de vie à trépas sans savoir si son enfant vivait ou non. Je veux que le Président de la République sache que les rumeurs circulent. Ces rumeurs remontent à lui, au Palais. Comment arrive-t-on à vivre avec tant de rumeurs ? Il faut une fois encore que nos compatriotes prennent leurs responsabilités. Ce dossier n’est pas clôturé. On a appris, il y a quelques semaines, que quelqu’un s’est évadé. Je veux dire de manière formelle que pour nous, ce n’est pas l’assassin de Dangnivo. Si on a soi-même délégué ce statut d’assassin à quelqu’un et avec qui on règle ses propres problèmes, c’est un autre problème. Cela ne relève pas du dossier. Aucun juge ne l’a désigné comme un assassin. S’il disparaît comme il est entré cela n’a pas de lien avec le dossier Dangnivo. Le dossier Dangnivo est entier. C’est un dossier politique, c’est un dossier de pourriture, c’est un dossier d’irresponsabilité absolue. De ce point de vue, le moment viendra sans doute. Non pas qu’il aura une chasse aux sorcières, mais il faut la vérité aux parents. On ne peut pas construire un pays avec le mensonge, les tueries non éclairées. Il y a une âme partout, un esprit partout. Si nous-mêmes avons commis des péchés que nous ne reconnaissons pas, comment oser espérer le paradis si nous même nous ne nous nettoyons pas. L’Etat doit assumer symboliquement. L’Etat doit présenter ses excuses aux familles. Mais le temps viendra parce que c’est nous qui avons mal choisi, qui avons mal donné le pouvoir. Voyez une journée internationale de la femme où on célèbre un homme. On célèbre un Président de la République. C’est déplorable. Boni Yayi est en campagne électorale. Savez-vous que son fils Chabi à travers un organe public Fonds national de microfinance envoie des enveloppes aux femmes dans chaque circonscription ? Moi j’ai 46 ans. Je suis enseignant. Je n’ai pas la possibilité de le faire. Mais lui, a la possibilité de le faire. En vertu de quoi ? C’est-à-dire qu’il est sorti du berceau milliardaire. Il peut faire cela et son père, Chef de l’Etat, reçoit des femmes, fait des promesses, inaugure tout et partout. Il faut que cela nous offense. Il faut que cela nous élève.

Donc l’argent circule ?

Considérablement. On n’y met même pas de la discrétion. Quelle leçon donnons-nous aux plus jeunes. Quelle leçon donnons-nous à ce garçon ou cette jeune fille en deuxième année de droit qui a 25 ans dont le père n’arrive pas à assurer les trois repas. Et quelqu’un d’autre a 25 ans. Ils sont tous Béninois déjà milliardaire. Il n’a occupé aucune fonction publique. Il n’a aucune expérience. Mais il peut faire ce qu’il veut. Qu’est ce qu’on fera du Bénin après ? Le Bénin se décline en un Etat mafieux. Si vous n’êtes pas révoltés, je le suis moi. Depuis 2006 Yayi Boni est en campagne. Je ne trouve pas où est-ce qu’il trouve les ressources physiques pour faire cela. L’hélicoptère viole toutes les règles de sécurité. Il descend partout. Il n’y a personne de responsable pour le retenir un peu ? Ce pays a quand même d’anciens. Moi je ferai une campagne solide, mais chacun doit prendre ses responsabilités. On m’a dit qu’il y a une église Renaissance d’hommes en christ avec des camions de sacs de mais qu’on distribue dans les églises. C’est Dieu qui a demandé cela ? Moi j’ai fait toutes mes études ici. Demandez aux enfants de Boni Yayi où est-ce qu’ils font leur scolarité ? Nous devons faire en sorte que beaucoup de Béninois voient leur horizon s’ouvrir en étant restés ici. Nous avons une formidable occasion de sanctionner l’irrespect, de sanctionner l’indignité. Nous avons une formidable occasion de sanctionner qu’un jeune qui n’a pas tenu un ménage réunisse les femmes et commence comme son père à dire vous êtes belles. Il est le père de famille ? Nous avons une décision à prendre. Elle n’est pas au bout des armes, mais au bout des urnes.

Transcription : Hospice Alladayè
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