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Politiques publiques pour impulser un réel changement structurel de l’économie béninoise : Les propositions de Célestine Zanou
Publié le mardi 24 mars 2015  |  La Presse du Jour
Le
© aCotonou.com par CODIAS
Le Cafe Medias plus N°49 a reçu pour invite Mme Célestine Zanou, économiste-planificateur, ancienne directrice de Cabinet du Président Mathieu Kérékou
Vendredi 20 mars. Maison des médias, le thème d`échange entre les journalistes et Mme Célestine Zanou était : quelle elles politiques pour impulser un reel changement structurel de l`économie béninoise?" Le Cabinet du ministre




Mme Célestine Zanou était l’invité de Café Média Plus le vendredi 20 mars 2015 à la maison des médias à Cotonou. La présidente de la Dynamique du Changement pour un Bénin Debout. Les organisateurs du rendez-vous d’échange lui ont demandé de «plancher» sur le thème : «Quelles politiques publiques pour impulser un réel changement structurel de l’économie béninoise ? ». Voici ses propos liminaires qui ont introduit les échanges.
Propos liminaires
Thème : «Quelles politiques publiques pour impulser un réel changement structurel de l’économie béninoise ? ».
DE LA SEMANTIQUE :
Politiques : Ce sont les grandes orientations retenues
Publiques : Qui relèvent de l’Etat
Changement : Modification radicale ; c’est comme une révolution. La dynamique atténue la radicalité du changement
Structurel : qui relève de la structure ; choix et organisation des instruments pour ; agencement des parties- contexture – La structure est statique et il faut une politique pour la rendre fonctionnelle
Economie : Ensemble des activités d’une collectivité humaine relative à la production, à la distribution et à la consommation des richesses ; C’est aussi le système régissant ces activités d’où les notions d’économie libérale et d’économie dirigée. Mais par expérience je puis vous dire que la production est précédée d’une préparation et que la conservation fait tout aussi partie de la chaîne. Ainsi qui dit économie dit nécessairement :
Préparation
Production
Conservation
Distribution
Consommation
L’économie est donc un cycle dont toute politique publique doit forcément tenir compte.
DU CONSTAT ET DE L’EXAMEN CRITIQUE
Notre situation de Pays sous développé avec, une balance des paiements toujours déficitaire, des services sociaux en deçà des besoins des populations, un taux de croissance qui peine à franchir le niveau de croissance démographique et donc la barre des 4% hormis les années 2000 et 2001 où notre pays a atteint les 6% est symptomatique de ce qu’il y a disfonctionnement à chaque étape su système économique.
EXP : Fabrication du pain
A ce niveau , la phase de préparation suppose la disponibilité des ressources humaines ( Boulanger professionnel, des artisans boulangers qui maîtrisent les dosages de produits) , disponibilité des équipements, disponibilité de la matière première de qualité ( farine de blé) répondant aux normes de qualité pour la production du pain.
C’est les préalables pour produire le pain donc passer à la seconde étape qui est la production et je voudrais que grand compte soit tenu de la disponibilité de l’énergie.
Après la production viennent les autres étapes : la conservation, la distribution et la consommation.
Vous savez tous que dans notre pays , ce ne sont pas des boulangers professionnels qui sont dans nos boulangeries !!! Un douanier, un avocat ou n’importe quel commerçant implante une boulangerie et y recrute non pas des artisans boulangers mais n’importe qui à la recherche de travail ( mécanicien, conducteur de taxi moto, etc..)
NB : Vous conviendrez avec moi qu’ avec une structure du genre maillon de l’économie, il ne peut y avoir que des disfonctionnements à tous les niveaux !!!! Le pain vendu donc distribué dans des conditions d’insalubrité sources de maladies diverses. Du pain préparé avec des mélanges de produits qui ne tiennent guère compte de la santé du consommateur. COMMENTER
EXP : Production du ciment
Dans la même logique de ce que nous venons de dire , il nous faut : un cimentier donc un pro, des équipements donc la technologie appropriée , matière première à savoir clinker et autres intrants . Ici encore il faut de l’énergie
NB : COMMENTER et donner l’exemple du groupe de « vendeur de pièces détachées pour cimenterie positionné sur Onigbolo » . COMMENTER
EXP : Production de maïs
La logique voudrait que nous ayons : des paysans , des terres, une technologie adaptée, comme par exemple la maîtrise de l’eau ou la mécanisation puis des semences fruits d’une recherche non empirique.
Conclusion partielle : Dans les économies sous développées en général et celle du Bénin en particulier je puis affirmer : On se prépare mal, la phase préparation pose problème et lorsque la réflexion ou la maturation de l’idée s’y mêle, bonjour les dégâts ; dans ces pays et naturellement dans le nôtre, la production est en disfonctionnement ainsi que la conservation, (pertes post récoltes encore importantes, les productions maraichères alternent dans la surabondance et la rareté excessive ), la distribution et la consommation. Nous ne sommes pas une société de consommation des productions locales. Des efforts se font avec l’auto emploi généralisé pour ne pas dire imposé par la conjoncture mais la qualité pour en favoriser une consommation à grande échelle est ce qui pose problème.
A cela s’ajoutent :
La quasi inexistence d’un cadre juridique pour réglementer l’économie béninoise ; je veux nommer ici le code des INVESTISSEMENTS royalement violé par investisseurs peu scrupuleux ( exp de celui qui a eu un régime du code des INVESTISSEMENTS pour bénéficier d’exonérations dans la mise en place de ses équipements et qui finalement importait tout simplement le produit sensé venir des installations pour le déverser sur le marché. C’est une tricherie préjudiciable à l’économie béninoise.
Le manque de cadre idéologique pour encadrer le système économique : on privatise et on nationalise comme on veut ou quand cela arrange.
Le poids de l’informel de plus en plus croissant malgré les efforts pour y remédier : il nous faudra un autre modèle économique adapté à cette réalité et en cela les économistes , au sein d’un comité restreint et surtout régional doivent être mis à contribution.
Enfin je mentionnerai le manque de sécurité juridique en cas de contentieux dans les investissements : les dernières années nous donnent des exemples
QUE FAIRE ?
Il s’agit ici de ce que doivent faire les gouvernants puisque ce sont eux qui initient les politiques publiques.
La VISION : toute impulsion économique a besoin d’une vision car c’est l’asymptote dont le gouvernant doit se doter et vers laquelle il tend dans la conduite des actions retenues dans le cadre d’un Programme. La Programmation gouvernementale est la déclinaison des objectifs en actions avec des indicateurs de mesure et de performances ; elle est forcément soutendue par une vision.
EXP : Si vous avez comme vision : restaurer, porter et partager les valeurs pour un Bénin debout , tel que nous l’avions en 2006, au niveau de mon mouvement politique la DCBD, l’économie devient une économie de valeur, l’éducation devient une éducation de valeurs, la santé, la justice, la diplomatie et toute autre actions de développement sont forcément portées par les valeurs tel que la Responsabilité, la vérité qui est la cohérence entre le dire et le faire, le respect dans ses trois composantes, respect de soi, respect de l’autre et respect du bien public, l’humilité et la solidarité.
Reprendre le cycle économique et voir ce qu’il y a à faire à chacune des phases que sont : la préparation, la Production, la Conservation, la Distribution et la Consommation .
Etudier comment transplanter cette méthodologie dans la pratique économique couvrant les quatre secteurs de toute économie que sont :
Le secteur primaire qui englobe l’agriculture , l’élevage et la pêche avec comme boussole d’action l’efficacité, l’efficience et la durabilité : La politique publique ici est une politique agricole. COMMENTER
Le secteur secondaire; petite et grande industrie à moduler pour éviter les projets morts nés pompeusement appelés « éléphants blancs » ; ici c’est une politique industrielle qui doit tenir compte des avantages comparatifs de notre pays dans la sous région et dans le monde. Ce secteur est celui qui exige le plus d’études de faisabilité et de rentabilité.
Le secteur tertiaire ou le commerce et les services ; ici se retrouvent l’éducation, la santé indispensables à la disposition des ressources humaines de qualité dont chaque phase a forcément besoin. Les différentes politiques à mettre en œuvre sont : la politique commerciale où le marketing a une bonne place, la politique de l’éducation, la politique sanitaire.
Le secteur quaternaire qui porte sur la science et la recherche scientifique et dont l’inexistence fait dépendre les trois autres secteurs de l’extérieur pour nous donner une économie extravertie.
Pour chacun de ces secteurs, l’option de lois cadre devrait être envisagée afin de projeter le pays et éviter la navigation à vue, le manque de coordination et de structuration qui caractérisent depuis peu notre économie.
C’est le moment d’indiquer que le bon agencement de ces différents secteurs et leur harmonieuse coordination que nous pouvons appeler Bonne gouvernance pour parler le jargon des partenaires au Développement, ne peuvent devenir réalité dans notre pays sans une réforme administrative majeure ; pour ma part, il urge que la réforme de l’Etat soit plus audacieuse au niveau du processus de dépolitisation de la gestion des carrières dans la fonction publique afin de permettre à notre pays de disposer de Hauts fonctionnaires sans étiquettes politiques et essentiellement préoccupés par le Bénin et son rayonnement , bref un vivier de technocrates dont le politique peut se servir sans forcément les contraindre à rentrer dans sa formation politique : c’est une réforme de taille dont le Bénin a grandement besoin. Il est bien entendu que les Intellectuels, défenseurs de la veuve et de l’orphelin c’est-à-dire des idées, meubleront aussi l’échiquier afin que le débat d’idées s’enracine pour éclairer le peuple le former et l’éduquer.
J’ajouterai sans risque de me tromper, la politique en matière de diplomatie ; une diplomatie qui force respect disais je en 2006.
CONCLUSION Générale
Mesdames et Messieurs
Hôte d’un jour au Café Média plus, je puis vous confesser qu’un exercice du genre de celui auquel je viens d’assister, me fait penser, je dois l’avouer, à deux ou trois choses dont le dénominateur commun est ce pays, ce patrimoine commun qui est notre legs :
D’abord , je le savais, je le sais et je viens de le constater avec plus de certitude et de conviction que ce président américain a raison de dire « si on me demande de choisir entre une presse sans gouvernement et un gouvernement sans presse, je choisirais sans hésiter, une presse sans gouvernement ; parce qu’on ne peut pas concevoir une journée sans presse mais on peut bien concevoir une journée sans gouvernement » L’actualité béninoise nous en donne d’ailleurs une belle illustration : en Août 2013 et sur trois ou quatre jours le Bénin fut sans gouvernement car du fait de la volonté du chef, le gouvernement a été dissout dans notre pays et aujourd’hui l’administration doit composer avec les ministres mis officiellement en congés pour raison de campagne. Bref ; revenons à nos propos. La Presse béninoise quoi qu’on en dise est le souffle qui porte notre renouveau démocratique. Vous faites ici du bon boulot et vous devriez disposer d’un répertoire pour noter tous ceux qui passent ici. Rire…
Ensuite la seconde chose liée à la première c’est qu’il n’y a pas de véritable 4ème pouvoir sans un sens élevé des valeurs, y compris les valeurs professionnelles. « fais bien ce que tu fais » est bien ce qui définit la conscience professionnelle. Et je constate que la Presse béninoise se prend de plus en plus au sérieux malgré tous les aléas liés à ce métier, aléas que vous connaissez tous.
Enfin vous m’avez invité ici non pas en tant que journaliste, non pas en tant que producteur de cinéma quoique ce sont des métiers qui exercent sur moi une grand séduction je l’avoue. Je suis ici en tant qu’ acteur politique qui pense l’économie de la maison Bénin au sens grec du terme oi – ko nomos ( maison – norme ) C’est pourquoi je le pense avec conviction, la bonne gestion de la maison Bénin par les acteurs politiques que nous sommes, dépend essentiellement de notre capacité à quitter les sentiers battus de l’action partisane, du combat partisan, du jeu politicien et calculé des partis politiques ; vous m’avez compris : ce que nous recherchons en remettant au goût du jour le débat sur la réforme du système partisan, c’est la prise de conscience de la dimension idéologique du combat et de l’action politique et non le retour à l’idéologisme ou du tout est idéologie. Mais avant d’y arriver, une transition mûrie est nécessaire pour nous ancrer dans ce virage et assainir l’échiquier au grand bonheur du peuple béninois et de sa classe politique.
Je vous remercie.
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