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Positionnements pour les législatives : La ruse qui va faire mordre la poussière aux Fcbe de la 9è
Publié le mercredi 25 mars 2015  |  La Presse du Jour
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© aCotonou.com par DR
Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe)




La liste Fcbe validée par la Cena donne, dans la 9è circonscription électorale, le sentiment d’une trahison humiliante. Et ça craint pour Yayi Boni qui a dit avoir impérativement besoin de la majorité parlementaire, le soir du 26 avril.
Dassa-Zoumé est tout naturellement acquise à la cause de tout Chef de l’Etat originaire du septentrion. Localité paisible située aux confluents des régions nord et sud du Bénin, la commune des 41 collines, comme on l’appelle, s’en va basculer dans l’opposition et démentir le résultat des urnes pour échapper au contrôle du palais de la Marina. Pour une fois de son histoire. Le revirement spectaculaire auquel la menace donne droit est redouté, tant il se joue dans le tournant des législatives les plus vitales pour Yayi Boni et qu’il relèvera du jamais vu.
En rupture de confiance
De sources bien introduites, on apprend que contre cette hantise, son Excellence l’ambassadeur Zomahoun D. Cyr Rufin est sur la braise et n’a plus de répit. Rappelé de Tokyo en consultation d’urgence, il y a plus d’un mois, ce fidèle des fidèles de Yayi Boni dans la zone multiplie rencontres et concertations. Objectif: «remobiliser les troupes pour la campagne électorale et parvenir à concilier les positions qui peuvent encore l’être». Sa lettre de mission: «faire demeurer Dassa-Zoumé dans le giron du régime en place!». Ce n’est qu’un acte de désamour à l’égard des Fcbe du Zou-nord, qui enclenche le relâchement de la mobilisation en faveur du pouvoir. A cela, la ville carrefour et cité au charme pittoresque est sur les dents et jure de se faire respecter… dans les urnes. Irrémédiablement. Les populations de la localité estiment que leur fidélité au Chef de l’Etat a été trahie. Les grognes, manifestations de rue, démissions et repositionnements sur des listes adverses, récemment enregistrés à Kétou et ailleurs, dans des fiefs Fcbe, leur en donnent l’alibi.
Le mécontentement, indiquent nos sources, ne prendra pas le chemin des rues à cause du travail titanesque de colmatage de brèches qu’abat l’ambassadeur Zomahoun. On admet cependant que Dassa-Zoumé aura été tout autant victime des ruses dénoncées à Bantè, Abomey-Calavi etc. L’expression en serait le choix clandestin de chevaux partants non qualifiés pour les législatives d’avril prochain.
Le tout-Dassa-Zoumé miserait sur un certain Emile Kougbadi. Jeune cadre de l’administration publique, on le crédite d’être -à quarante ans- dynamiquement très populaire. Adulé des communautés majoritaires de la région -mahi et, idaatcha à laquelle il appartient- il est l’actuel Directeur général de l’Agence nationale béninoise des services de communications électroniques et de la Poste. C’est lui qui a l’onction des composantes socio-culturelles de son Dassa natal qu’«il maîtrise jalousement dans le creux de sa main». Son nom évoqué est inscrit comme tête de liste Fcbe. Mais à la surprise générale, on découvre ce que d’aucuns considèrent comme une supercherie de mauvaise aloi. Un plan B était entretemps venu en substitution de la liste de consensus censée remonter au Chef de l’Etat. Les populations auront compris que leur liste a subi de profondes modifications. Elle est dorénavant expurgée du «précieux sésame» qui leur ferait franchir –par le principe de la représentation directe- les pas de la porte de l’hémicycle du Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Sieur Jean-Eudes Okoundé, titulaire, et dame Christelle Houndonougbo, sa suppléante, ont les faveurs de Boni Yayi et de ses conseillers de l’ombre. Ils auront bénéficié du lobbying de deux personnalités. L’un est un des dignitaires politiques de la région, un ancien de la Boad et ministre des transports du général Kérékou et l’autre, Komi Koutché, l’actuel ministre des finances. Ils ont convaincu le chef que les porteurs sûrs de ses idéaux, dans cette circonscription tampon, sont ceux de leur plan B.
Candidats aux péchés mignons
Aussi richissime homme d’affaires qu’il est, Jean-Eudes Okoundé ne suscite guère l’engouement des siens et reste impopulaire à sa manière auprès d’eux. On lui prête d’être difficile d’accès, hautain et égoïste heureux, bien que bénéficiant de juteux contrats à lui concédés par l’Etat béninois. De sa fidélité à Yayi, des doutes sont émises et les langues se délient. On raconte par exemple qu’à l’une des rencontres préparatoires de la Convention des cadres de Dassa-Zoumé initiée avec succès par l’ambassadeur Zomahoun, courant novembre-décembre 2014, il a suggéré et défendu de ne programmer ni meeting ni caravane de remerciements au président Yayi. Pour lui, l’événement relevait d’une activité apolitique de développement à laquelle les cadres de toutes obédiences étaient conviés. La suite prouve qu’il a eu tort de penser ainsi. Une caravane noire de monde à laquelle il finit par prendre lui-même part est organisée en l’honneur de Yayi Boni et de sa sollicitude à donner à la ville ses lettres de noblesse. En 2011 déjà, M. Okoundé était candidat sous la bannière des Cauris 2 dont ne voulait pas entendre parler le leader charismatique des Fcbe. Quant à dame Houndonougbo, son principal tort est d’être citée dans le macabre dossier du décès tragique de sa domestique, dans des conditions à tout le moins inavouables. Ainsi mis devant le fait accompli, les Fcbe de Dassa regrettent de vouloir se faire hara-kiri.
Cette situation de mésentente ourdie est en cours à Bantè. Là, Grégoire Laourou, l’ancien argentier national et Komi Koutché, l’actuel, sont à couteaux tirés. Le premier, mentor du deuxième, n’a trouvé son salut qu’avec l’Alliance Eclaireur plutôt que d’être sur la liste Fcbe. Et des électeurs jurent de prêter à l’opposition, le temps d’une législature, deux des trois sièges en compétition dans la 9è. Pour n’avoir pas été associés au plan B imposé, ils menacent de le boycotter.
Dans Dassa divisée, les reports de voix profiteront à un troisième larron: FagnonKotchami Nicaise. Yayi Boni, auprès de qui l’irréductible honorable député est tombé en disgrâce, va devoir composer avec son ancien ministre déchu. On espère seulement pour les Fcbe que les appels incessants à l’union sacrée lancés par l’ambassadeur Zomahoun s’intensifient pour réussir à apaiser les cœurs et atténuer les rancœurs. Mais le risque de voir la liste «Ufedd-Bénin Nouveau» de Fagnon l’emporter est élevé. Le chef de l’Etat et son think-tank, à la manière d’un serpent aux abois, se seraient mordu la queue par l’usage à outrance et sans panache de la ruse, seul apanage qui est le leur en politique.
Emmanuel S. Tachin (Coll)
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