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Infrarouge : Le professeur Djogbénou dans l’engrenage des fauves verts
Publié le jeudi 26 mars 2015  |  Le Matinal
Maître
© Autre presse par DR
Maître Joseph Djogbenou




Qu’ils s’appellent « chiens de garde », « fous du Roi » ou de je ne sais quel autre charabia, les jeunes gens qui montent la garde sur les intérêts des Verts savent mériter leurs sobriquets. En faisant de l’impudeur leur religion, ils honorent le canidé à qui ils empruntent nom et gueule, et c’est bien une tête de turc si dans leurs rangs, la République recrute ses hauts fonctionnaires, nomme des conseillers, fait des ministres, fabrique des élus et distribue les directions générales de sociétés d’Etat.

La folie sous la Refondation est un commerce hautement rentable et libre ou à lier, les « fous » s’allient aux « chiens » (perdus sans collier), rivalisent d’ardeur et illustrent à merveille qu’ils ont perdu la raison dans leur choix de la proie et la taille de la victime.

A un pas mensuel des législatives, Djogbénou choit dans le collimateur des fauves verts, en commettant l’erreur de porter un doigt accusateur sur les plaies qui couvrent les mandats d’un régime qui a tant promis et si peu tenu. A la bonne gouvernance dont le Changement portait la promesse en 2006, se sont substitués différents scandales, et les Cauris qui aboient pour couvrir leurs forfaits, ne peuvent dissimuler qu’à Cotonou, ils ont aligné le beau-frère et le fils du Roi dont ils sont les fous, pour conquérir le parlement, l’épouse à Ouidah et le neveu à Tchaourou, comme si ces derniers craignaient tous quelque chose de terriblement redoutable contre lequel il faudra se prémunir en se réfugiant au Parlement ; et comme si les Béninois ne savent plus que ce phénomène s’appelle népotisme.
Mais à Cotonou, les inaugurations intempestives de vétilles risquent bien de révéler leurs limites dans les urnes, car la population ici paraît bien plus mûre que le bétail électoral qu’on la suppose être, et pour sauver leurs peaux, les candidats Cauris de la 16ème circonscription électorale auront fort à faire, contre l’Union fait la Nation, incarnation de l’opposition au régime, et les Houézèhouè, chef de terre qui, un quart de siècle durant, se sont affichés indéboulonnables. Et même si la dernière campagne politique a laissé deux députés dans la cagnotte des Verts, le beau-frère de Yayi et son rejeton font face à un enjeu dont ils ont maladroitement fixé les contours, en faisant de la révision de la constitution leur thème de campagne. Contre une opposition Un représentée par Candide Azannai et Joseph Djogbenou, féroces antirévisionnistes, à qui il ne devrait manquer ni la poigne ni les moyens d’exister dans une campagne qui se promet épique, les Cauris opposent des profils transparents et on les imagine se débattre comme un diable dans un bénitier dans la mare de Cotonou, où Djogbénou, en bon poisson, semble avoir déjà affûté ses nageoires, même si le baptême risque de lui être ardu et éprouvant.
Sur la défensive, les poulains de l’écurie Fcbe abordent la bataille avec des signes de faiblesse manifestes, et en décidant de s’attaquer au professeur traité de « colporteur sans science de ragots », et en qualifiant son intervention de « mensonges et promesses irréalisables » par journaux interposés, ils font écho à leur statut de « chiens » et « de fous », et leurs aboiements révèlent qu’ils sont piqués au vif par des vérités que chaque Béninois connaît désormais et médite dans le silence de sa conscience.

Les « prévarications, détournements, disparitions de personnes humaines » dénoncées par Me Djogbénou appartiennent au patrimoine des faits de sociétés sous le régime Yayi. A ce titre, ils intéressent chaque citoyen, prochain candidat virtuel sur la liste des disparus, et chaque franc qui s’enfuit dans la mauvaise gouvernance est un compte que le citoyen doit demander au prince et à ses affidés, tout munis qu’ils puissent être restés ou devenus d’immunité.
Comme pour distraire l’opinion dans une démarche qui commençait à faire trembler les commanditaires et les exécutants, le débat sur la révision auquel l’Ortb appelle Me Djogbénou contre un certain Bida Nouhoum, frise le ridicule et montre que décidément, sur la télé du Prince comme dans sa troupe de théâtre, il n’existe pas d’instrument de mesure.
Il paraît, comme dit Jean de La Fontaine, que « le pouvoir est une maladie mentale ». Si cela se trouve, c’est Me Djogbénou qui a tort d’être un sujet sain, dans une ménagerie où des chiens enragés bondissent et dévorent tout.
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