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Thomas Boni Yayi, "Au Mali, l’Afrique doit reconnaître ses erreurs"
Publié le samedi 9 fevrier 2013   |  JDD.fr


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© aCotonou.com
Conférence de presse du président Thomas Yayi Boni


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NTERVIEW - En visite à Paris, le président de l’Union africaine, Thomas Boni Yayi, qui préside également aux destinées du Bénin, s’est entretenu avec quelques journalistes pour revenir sur le bilan de l’opération Serval et sur le terrorisme au Sahel.

Pourquoi avez-vous mis tant de temps entre mars 2012 et janvier 2013 pour réagir à la mainmise des djihadistes sur le Nord Sahel?
C’est vrai que nous avons perdu du temps. Mais nous avons cru un moment à la bonne foi de ceux qu’on présentait alors comme des rebelles et que la situation était très confuse entre toutes ces bandes armées que sont Aqmi, Le Mujao, Ansar Dine et le MNLA. C’est ce dernier groupe qui a tout de même décidé de proclamer l’indépendance de la République de l’Azawad au Mali. On pensait qu’il y avait une possibilité de dialogue et un retour possible à la démocratie après le putsch du capitaine Sanogo. Finalement, les faits nous ont donné tort, puisque une fois installés ces terroristes ont déclaré la guerre au monde entier. Après quoi, nous avons perdu du temps également pour faire adopter une résolution aux Nations unies du fait de nos divisions entre africains mais aussi des divisions qui traversaient la communauté internationale toute entière. Heureusement que la France est intervenue pour faire cavalier seul et stopper les terroristes qui menaçaient de prendre Mopti puis Bamako. Nous devons en tirer les leçons pour nous réorganiser et devenir plus responsables dans la gestion des crises qui affectent notre continent.

Les terroristes sont également des trafiquants. Pourquoi l’Union africaine ne parvient pas à assécher leur mode de financement et d’approvisionnement en armes?
Nous devons d’abord agir chacun à notre niveau avec une meilleure gouvernance politique et économique. Nous devons pouvoir nous surveiller les uns les autres par un mécanisme à l’échelle du continent avec un mandat pour rappeler à l’ordre ceux qui sont défaillants et qui perturbent parfois une région toute entière. La bonne gouvernance limitera les capacités des narcotrafiquants, limitera les revendications séparatistes de certains comme le MNLA et veillera à empêcher la religion de se substituer à l’Etat dans nos pays qui restent des nations laïques.

Un Béninois a pris la tête d’une katiba pour remplacer un Nigérian au sein du Mujao. Vous vous sentez responsables de ce phénomène?
L’Aqmi a été créée à partir d’un Etat voisin du Mali (l’Algérie). Elle s’est mise alors à recruter des jeunes des pays voisins. Ce béninois dont vous parlez a gravi les échelons au sein de l’organisation terroriste. Mais il y a aussi des Togolais, des Sénégalais et même des Français! C’est pourquoi cette crise dépasse le loin le Mali et concerne le Sahel tout entier. Notre voisin, le Nigeria, est menacé par Boko Haram. Ces terroristes-là ont créé des cellules dormantes dans chacun de nos pays. C’est pourquoi j’ai tiré la sonnette d’alarme en me rendant dans toutes les capitales des pays membres du Conseil de Sécurité, au G8 et au G20. A Paris, François Hollande m’a écouté. Je suis là ici pour le remercier d’être intervenu. L’islam contre lequel on se bat, celui qui coupe les bras et les jambes des enfants, n’est pas le vrai islam. Notre responsabilité à cet égard est collective.

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