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Le Matinal N° 4143 du 12/7/2013

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Les syndicats rejettent la révision
Publié le lundi 15 juillet 2013   |  Le Matinal




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Le débat sur la révision de la Constitution a de plus en plus lieu dans les milieux syndicaux. Les travailleurs de la Fesyntra-Finances et de la Csa-Bénin viennent d’exprimer leur position à ce sujet. Ils rejettent l’initiative de Yayi Boni.
(La position de la Fesyntra-Finances)

Fesyntra-Finances

Fédération des syndicats du ministère charge des finances

Travailleurs de tous les secteurs, vigilance et restons soudés. N’oublions pas nos revendications

Depuis la réintroduction par le Président de la République du projet de loi sur la révision de la constitution après sa décision de le retirer du parlement en avril 2012, les véritables problèmes (de mal gouvernance, de scandales financiers, de cherté de la vie, des revendications des travailleurs), ont laissé place à des débats virulents sur la révision ou non de la constitution de décembre 1990. Notre peuple à 90% analphabète qui ne comprend rien des enjeux réels de ce débat y compris une bonne partie de ceux qui savent lire et écrire, sont emballés dans ce piège à con et après les meetings et marches, retournent le ventre creux dans leurs maisons, usines, services, arrondissements et communes avec leurs problèmes quotidiens non résolus.
Certains politiciens de notre pays ne savent pas encore qu’il s’agit là de l’une des stratégies intelligentes que le Président de la République utilise pour se donner le temps de se relever du creux de la vague quand les sondages d’opinions sur sa manière de gérer le pays, ne lui sont pas favorables. Cette stratégie a permis avant les élections de 2011, de noyer momentanément les scandales (Icc services, Cen-Sad, machines agricoles, intrants agricoles, affaire Dangnivo, défalcations illégales sur salaires, privations de libertés Etc. Etc.) dans les débats interminables sur la Lepi. Résultat, comme un os jeté au chien, travailleurs, politiciens, jeunes, en un mot tout le monde a tourné dos aux réelles préoccupations du moment pour uniquement le débat sur la Lepi du Ko qui doit engloutir plus de 13 milliards Fcfa pour sa correction.
De 2011 à ce jour, le constat est que la côte de popularité de Yayi Boni et de son gouvernement ne cesse de baisser. Partout, dans les foyers, les ateliers, les marchés, les services, les petits cercles mêmes proches de lui, bref dans le pays, tout le monde parle des scandales du régime, de la mauvaise gestion du pays, de la mal gouvernance. Sans exhaustivité des faits, on peut se souvenir pèle mêle de certains qui alimentent les débats : (Les propos à cœur ouvert du Président le 1er août 2012, ses propos dans les zones cotonnières, le non respect des engagements, les démêlées avec les opérateurs économiques, les procès à certains hommes de la presse, à Lionel Agbo, le communiqué du Ministre de l’intérieur rapportant que des opérateurs économiques, les hommes politiques en liaison avec certains milieux syndicaux prépareraient un coup d’Etat, les injures, violences verbales, menaces de disparition mystérieuse suivies du rejet de corps au fond de la mer après pendaison proférées par les thuriféraires du chef de l’Etat sur les ondes, les protestations diverses des Organisations Syndicales , les scandales de la construction du siège du Parlement, des turbines à gaz de Maria Gléta, l’interdiction de la vente de l’essence frelaté, les scandales de la Sonacop, de la Cnss, les concours frauduleux, les tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat qui n’ont pas eu l’écho favorable souhaité, les problèmes de délestage, d’insécurité, le chômage des jeunes, la grève des magistrats etc. etc.)
Alors que faire ? Il sort à nouveau le dossier de la révision de la constitution pour occuper la classe politique, pour donner du travail aux dinosaures et autres troglodytes, aux jeunes affamés en quête de gains faciles pour les amener à oublier momentanément leur chômage, les femmes leur misère. Pour parfaire cette stratégie qui lui marche, il teste sa popularité à travers une tournée dans le pays pour tenter de donner l’espoir d’un lendemain meilleur aux béninois (Ramu par ci, 10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres par là, réconciliation, stimulation des paysans à la production du coton, don de 5 Millions de francs Cfa aux victimes de la circulation routière à Porto-Novo, pose de premières pierres, foisonnement des effigies du Président à tout propos dans les rues comme si on était en perpétuelle campagne électorale etc. etc.).
Pendant ce temps, la décentralisation est en panne, personne ne sait quand et comment auront lieu les élections communales et municipales. Tout le pays est branché sur la révision de la constitution en attendant de l’être bientôt sur la correction de la Lepi des Ko. Des foyers inutiles de tensions sont ainsi crées avec l’envoi des ministres et députés de la République dans leur département d’origine pour prêcher la volonté de celui qu’ils appellent dans leur discours « l’envoyé de dieu ».
Sinon quant au fond, est-ce parce que le Bénin ne dispose pas de Cour des comptes chargé de juger les comptes après l’exécution des budgets qu’il y a tant de : scandales financiers, mauvaise gestion, corruption, cherté de la vie, diplômés sans emploi, chantiers abandonnés, incivisme, perte de confiance ? En quoi par exemple l’absence de la Cour des comptes empêche le bon fonctionnement des Institutions, la publication des audits, l’audit du trésor public, le contrôle de la gestion des fonds publics des projets qu’exigent les travailleurs depuis des décennies, la disposition des hommes qu’il faut à la place qu’il faut, la sanction des cadres corrompus connus qui continuent d’occuper des postes de gestion ? En quoi la transformation de la chambre des comptes dont dispose aujourd’hui le Bénin en Cour des comptes pour permettre de se conformer aux directives de l’Uemoa, et afin de lui conférer une indépendance totale dans la transmission des lois de règlements à l’Assemblée Nationale bloque depuis 1990 le Bénin à atteindre la croissance à 02 chiffres promise ? En quoi la non constitutionnalisation de la Cena en 2013 est la cause de l’apocalypse au Bénin que professent tous ces marcheurs, thuriféraires, dans un Bénin où :
1 630 agents reversés par l’Etat lui-même, sont menacés de privation de pain, donc de vie ;
Des localités entières manquent d’eau, des soins primaires de santé, d’électricité, de logement, d’intrants et d’encadrement pour les cultures autres que le coton, d’infrastructures routières et de moyens de transports confortables ;
La majorité des citoyens arrivent à assurer difficilement un repas par jour ;
La cherté de la vie érode les revenus déjà faibles des ouvriers et travailleurs salariés ;
Les fonctionnaires ayant droit, attendent toujours en 2013 les augmentations de salaires obtenues après les négociations de 2011, de même que de nombreux retraités ;
Des fournisseurs de l’Etat attendent le paiement de leurs factures ;
La ruine de l’Ecole se poursuit avec le chômage de la majorité de la jeunesse ;
Les attaques contre le droit de grève menacent tout le monde salarié ;
Les nominations, les recrutements et promotions de même que les attributions des marchés publics continuent au seul bon gré du pouvoir, contre le droit de contrôle des travailleurs ;
Les scandales récurrents couvrent de ridicule le pays et de honte les béninois à l’extérieur.
le pouvoir de façon flagrante et répétée viole les principes qui régissent la magistrature béninoise.
Pour toutes ces raisons, la campagne pour la révision de la constitution sans un large consensus est par conséquent une forfaiture de plus, une provocation de plus contre les travailleurs et le peuple qui souffrent. Alors une raison de plus pour intensifier nos luttes au niveau des travailleurs jusqu’à la satisfaction de nos revendications et exigences.
Cotonou, le 14 juillet 2013

Pour le Be/ Fesyntra- Finances

Le Secrétaire général fédéral

Laurent Metongnon

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