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Bénin: Patrice Talon, un ex-allié du président devenu l’ennemi public numéro un
Publié le mardi 16 juillet 2013   |  AFP


L’affaire
© Autre presse par DR
L’affaire Patrice Talon devant le Congrès américain


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Un mystérieux complot d’empoisonnement et une tentative de coup d’Etat secouent depuis des mois le Bénin, jusqu’ici réputé pour sa stabilité. Derrière ces deux affaires qui visaient directement le président, un seul nom : celui de l’homme d’affaires Patrice Talon.

Alors qu’un non-lieu, prononcé en mai, vient d’être confirmé par la cour d’appel de Cotonou pour ces deux affaires, dans l’attente du verdict de la Cour de cassation, le débat s’intensifie au Bénin sur la nature des complots et sur les motivations des personnes impliquées.

Pour les uns, il s’agit d’une machination visant à écarter un allié devenu trop dangereux pour le pouvoir. Pour les autres, c’est un coup monté par un puissant homme d’affaires béninois pour se venger d’un chef d’Etat qui a décidé de lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite.

Patrice Talon, 55 ans, à la tête d’un empire agro-industriel, fut très proche du président Thomas Boni Yayi, dont il dit lui-même avoir financé les deux dernières campagnes présidentielles.

" Je l’ai conseillé et introduit là où j’ai pu pour sa conquête du pouvoir, en 2006 puis en 2011 " a-t-il déclaré sur RFI fin octobre.

Depuis l’accession de M. Boni Yayi à la présidence en 2006, M. Talon a obtenu des contrats publics dans des secteurs majeurs de l’économie béninoise.
Il détenait notamment le monopole de la fourniture d’intrants coton et la gestion du programme de vérification des importations (PVI) du port de Cotonou, avec sa société Bénin Control.

Ce dernier contrat, signé en avril 2011, avait été particulièrement critiqué par les acteurs économiques. Il faut dire que le port de Cotonou représente à lui seul 60% du produit intérieur brut du Bénin, selon les chiffres du ministère béninois de l’Economie et des Finances.

"Un divorce mal négocié"

"En juin 2011, c’est le chef de l’Etat lui-même qui défendait son ami devant la presse dans le dossier du contrat au port de Cotonou", rappelle Martin Assogba, président de l’association de Lutte Contre le Racisme, l’Ethnocentrisme et le Régionalisme. "Personne ne pouvait entrevoir une rupture entre les deux hommes", estime-t-il.

Pourtant un an plus tard, en mai 2012, M. Talon se voit retirer la gestion du PVI. Au même moment, il perd le monopole de la fourniture des intrants coton.

"Les effets de la mise en oeuvre du PVI ont contribué à une escalade des prix dans les marchés, dégradant du coup le pouvoir d’achat de nos concitoyens", indique le relevé du conseil des ministres qui annonce la suspension du contrat de M. Talon avec le port de Cotonou.

C’est comme "un divorce mal négocié dans un couple", estime Serge Prince-Agbodjan, un juriste béninois. "On assiste à la descente aux enfers de Talon en direct. Et sans résistance, il a fui".

En octobre 2012, éclate la rocambolesque affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat impliquant notamment la propre nièce et collaboratrice de M. Boni Yayi et son médecin personnel.

M. Talon, qui se trouve à l’étranger, est cité comme le cerveau de la manoeuvre. Un mandat d’arrêt international est délivré contre lui et un ses collaborateurs, Olivier Boko, toujours en fuite.

En mars 2103, le procureur de la République annonce qu’"une tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat" béninois a été déjouée. Dès le lendemain, M. Talon est cité comme un des instigateurs de ce nouveau coup monté.

Si le non-lieu est confirmé en cassation, les six prévenus incarcérés au Bénin pour ces deux affaires seront remis en liberté.

Mais MM. Talon et Boko ne sont cependant pas sortis d’affaire. La procédure les concernant a été disjointe du reste des affaires. Et M. Talon, qui se trouve à Paris sous contrôle judiciaire, fait l’objet d’une demande d’extradition.

"Entre Talon et Yayi, c’est une affaire d’intérêt. Talon voulait continuer à faire prospérer ses affaires avec la complicité de son ami président mais l’autre entre temps a changé d’avis, ce qui apparaît aux yeux de celui-ci comme une trahison", pense Wilfried Léandre Houngbédji, éditorialiste au quotidien d’Etat La Nation.

str-cdc/amd/sd

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