Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4148 du 19/7/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles



Comment

Société

Gestion du drame sur le pont de Porto-Novo : Echec du gouvernement et de la mairie
Publié le vendredi 19 juillet 2013   |  Le Matinal


Drame
© aCotonou.com par DR
Drame survenu sur le pont à l’entrée de la ville de Porto-Novo
Dimanche 30 Juin 2013, à l’entrée de la ville de Porto-Novo : Un minibus chute dans la Lagune.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Quelques dépouilles des victimes de l’accident meurtrier survenu sur le pont de Porto-Novo seraient définitivement englouties par les eaux. Impuissants face à ce drame, le gouvernement et les autorités municipales n’ont pu rien faire pour permettre aux parents des victimes de retrouver ne serait-ce que la dépouille.
Le décès d’un proche est une misère indescriptible. Mais elle est d’autant plus vive quand l’on n’a plus jamais et à grand jamais l’espoir de pouvoir se recueillir sur sa tombe.

Le gouvernement et la municipalité de Porti-Novo ont abdiqué et les familles le cœur serré souffrent en silence. Sur les passagers perdus dans cet accident, seulement quatre ont été repêchés et pas plus. Les autres sont où ? Personne ne peut le dire à l’instant. On a assisté à quelques agitations, un semblant de volontarisme des forces de l’ordre, sapeurs pompiers, détachements de l’Armée au lendemain et quelques jours après le drame. Maintenant plus rien d’autres. Le temps nous a permis de comprendre qu’en réalité ce n’était que du surplace. Une farce qui a tôt fait de se révéler. Le temps est passé et les limites de nos forces de sécurité et de secours se sont révélées au grand jour. Un tour à Porto-Novo et on ne voit que du désert. Les barques et autres moyens de sauvetage sont déjà bien rangés au grand’ dame des parents des victimes. Même les infrastructures endommagées ne sont pas réparées. Les membres du gouvernement malheureux de circonstance le jour du drame ont déjà oublié Porto-Novo et les disparus. L’autorité municipalité qui a pour devoir de veiller sur ses administrés a pour l’instant d’autres objectifs qui lui semblent légitimes. On manque de mots pour qualifier l’attitude des autorités béninoises face à ce drame. On qualifiait de tous les noms les riverains et pêcheurs qui ont exigé de l’argent pour sauver leurs frères victimes du drame, mais l’attitude des autorités, ces partenaires de circonstance amène à donner quelque peu raison à ces apatrides avides d’argent. Depuis le 30 juin, aucun de ces ministres, malheureux de circonstance n’est plus revenu sur le sujet. Même celle qui semble s’occuper de la famille et dont les actions sont orientées vers ceux qu’on sait, n’a même pas daigné retrouver les familles des victimes pour les consoler. Elle a d’autres objectifs plutôt « révisionnistes » actuellement. Comble d’irresponsabilité. A cette allure, il n’est pas exagéré de dire qu’on a des autorités très peu soucieux des intérêts de leurs concitoyens. Le peuple souffre en silence et pour combien de temps encore ?

La vie des usagers du pont toujours en danger

Il ne fait l’ombre d’aucun doute. Le gouvernement du président Yayi Boni et l’équipe du Conseil municipal de la ville de Porto-Novo affichent leurs incapacités notoires quant à la gestion de l’après-drame intervenu sur le pont à l’entrée de la ville de Porto-Novo. « Cela fait plus de deux semaines que ce drame est survenu sur le pont de Porto- Novo. Quatre personnes ont été repêchées quelques jours après. Un résultat qui n’est le fruit d’aucune recherche. Les corps flottaient à la surface de l’eau quand on les a aperçus. Il y en a de nos riverains qui les ont conduits à la rive. Les parents de deux victimes dont les corps ont été repêchés sont allés les chercher pour inhumation. C’est le cas du chauffeur qui serait conduit à Sèmè-Podji. Depuis lors, plus rien ». Ainsi, s’exprimait Jacques Kossouvi, riverain du quartier Déguè-gare. Installé en effet le prolongement de la berge lagunaire du côté où le minibus a plongé, les riverains veillent au grain. Il n’y a de jours où ils ne se positionnement dans l’espoir de retrouver un autre corps.

L’irresponsabilité de la mairie de Porto-Novo

On a toujours du mal à mesurer l’implication du maire de Porto-Novo Moukaram Oceni dans ce drame. Certes, la première autorité de la ville avait compati aux douleurs des parents des victimes en se déplaçant personnellement sur le terrain, mais il n’a pu fait grand-chose. Le temps est vite passé, mais l’autorité municipale reste sans action. Mis à part les parents de deux victimes qui sont allés chercher leurs corps, qu’en est-il des autres restants ? Nul ne veut répondre à ces questions à la mairie de Porto- Novo. Le directeur des services techniques Daniel Hounkpèvi contacté a renvoyé à son chef service voirie parce qu’étant absent du territoire national. Son chef service voirie Evariste Adjagba également étant régulièrement en voyage renvoie à plus tard, le temps de s’approprier de la situation. Au finish, plus rien. Comble d’irresponsabilité.

Les installations défectueuses jamais réparées

Selon nos investigations, le ministère des travaux publics a instruit sa direction départementale de l’Ouémé-Plateau pour la réparation de la rampe brisée par ce mini bus et qui représente un danger permanent pour les usagers de ce pont. En effet, joint au téléphone, le Directeur départemental des travaux publics Etienne Léwhé a expliqué que les formalités pour la réparation ont été engagées, le temps que l’entreprise soit sélectionnée pour démarrer ces travaux. Combien coûtera la réparation ? Celui- ci a expliqué qu’il revient à l’entreprise sélectionnée de déterminer le coût. « Vous savez que c’est l’argent public et ça doit suivre une procédure, donc encore un peu de patience », a indiqué ce dernier. Voilà comment le président Yayi Boni et ses ministres, de même que les responsables de la mairie de Porto-Novo, ont trouvé la solution pour préserver les usagers du pont de Porto-Novo d’un nouvel accident. Ce sont les bétons qui servent de barrage lors de certaines manifestations dans la ville, qui ont été disposés pour remplacer la partie de la rampe brisée. Cependant, les usagers continuent de passer sur ce pont.

Thobias G. Rufino
(Br Ouémé/Plateau)

 Commentaires