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Le Matinal N° 4149 du 22/7/2013

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Sauvegarde des acquis de la Conférence nationale : Le syndicalisme, le dernier rempart ?
Publié le mardi 23 juillet 2013   |  Le Matinal


Pascal
© Autre presse par DR
Pascal Todjinou, Secrétaire Général de la Conféderation Générale des Travailleurs du Benin (CGTB)


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Depuis 2006, le pouvoir politique s’est illustré par une volonté systématique de siphonner la classe et l’échiquier politiques. Au fil du temps, l’opposition a été réduite à la portion congrue, et à son expression la plus simple, avec accès contrôlé aux médias publics. Paradoxalement, les syndicats de travailleurs maintiennent la route, et arrivent à sauver ce qui reste, malgré pressions et intimidations de toutes sortes.

Les leaders des centrales syndicales étaient jeudi 18 juillet 2013, chez le juge Angelo Houssou. Ils ont été pour lui témoigner leur soutien, lui qui constitue aux yeux de beaucoup un héros, et un juge courageux. La sortie des leaders syndicaux est la preuve qu’au-delà de la simple défense des intérêts des travailleurs, ils ont pris la mesure des choses. Ils ont compris que la sauvegarde de l’intérêt personnel et individuel, passe par la défense de la démocratie et de l’Etat de droit, donc de l’intérêt général. En effet, on aurait pu craindre que l’arrestation de Pascal Todjinou, ou la mise en cause « suspecte » d’un certain Dieudonné Lokossou dans la mauvaise gestion de la Sonacop, illustrations du harcèlement continu dont ils font l’objet, leur cassent les bras et les démotivent. Au contraire, ces harcèlements et pressions constantes, visiblement, n’arrivent pas à émousser leur ardeur. Les syndicalistes restent les pourfendeurs de la politique et de la gestion économiques du Changement. Ainsi, à l’étape actuelle, par leur activisme, ils constituent un rempart à l’autocratie et à l’autoritarisme, ainsi qu’à la volonté hégémonique du pouvoir exécutif. Or, ce rôle ne leur est pas naturellement dévolu. Ceux sont les leaders politiques qui devraient jouer les premiers ce rôle. Ou plutôt une opposition forte.

Les coups portés à l’édifice

Le pouvoir actuel sous ses différents avatars, (Changement, Emergence ou Refondation), et ce depuis son accession, s’est appliqué à érailler l’édifice et le socle de la démocratie béninoise. Les médias en sont les premiers exemples. L’objectif étant de ramener le pouvoir de la presse à une simple caisse de résonance. Tous les matins, à l’exception de 2 ou 3 canards, tous les autres sont presque unanimes. La pluralité, même si elle est réelle, reste formelle. La presse n’exprime pas d’idées contraires à la logique mise à l’œuvre par le pouvoir. Elle se contente de relayer le factuel. Restent donc les remparts que constituent le législatif et le judiciaire. Très tôt le Parlement a été caporalisé : surtout depuis les élections de 2011. Il ne reste que l’intelligence individuelle de chaque député, pour savoir arrêter et refréner la mainmise de l’Exécutif et son règne sans partage. Malheureusement, si la 5ème Législature a essayé de constituer une instance de contre-pouvoir, la 6ème elle, s’est illustrée par son absence de réaction. D’aucuns pensent d’ailleurs à juste titre que, c’est la législature la plus faible, parce que manquant d’autorité. Plusieurs dossiers et scandales auraient pu, par exemple, être saisis par le Parlement, étant des exemples patents de mauvaise gestion. Mais rien ni fit. En lieu et place d’un contre-pouvoir, la 6ème législature a plutôt constitué une continuité pure et simple du régime. Seul bémol, dans la configuration actuelle, chaque député représentant la Nation, il doit donc au finish rendre compte au peuple.

Que le pouvoir arrête le pouvoir !

Quant au judiciaire, on constate qu’il s’évertue, malgré les pressions à rester un contre-pouvoir. La démocratie, c’est le pouvoir du peuple par le peuple. Mais, un penseur grec fait remarquer qu’à l’exception de toutes les autres formes de régimes politiques, la démocratie est le pire de tous. Car, parfois la démocratie peut être une illustration de tous les excès. L’opinion la plus forte ou la plus répandue peut prendre le dessus. On peut alors se retrouver dans le cas de figure d’une dictature de l’opinion. Autrement, ceux qui disposent de moyens et de canaux d’information les plus utilisés, parviennent à imposer leurs points de vue. Au détriment, de la vérité. C’est en quelque sorte pourquoi, Montesquieu préconisait, pour résoudre une fois pour toutes, les travers de la démocratie, que les institutions soient organisées et fonctionnent de façon à ce que « le pouvoir arrête le pouvoir ». Mais quand un pouvoir arrive à prendre une prépondérance sur les autres, et à les rendre atones, comment faut-il faire ?

Wilfrid Noubadan

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