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La Presse du Jour N° 1936 du 24/7/2013

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Propositions de financement pour la correction de la Lépi : Sacca Lafia rejoint Me Jacques Migan
Publié le vendredi 26 juillet 2013   |  La Presse du Jour




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Le processus de correction de la Lépi est depuis quelques jours entré dans sa phase active. Il va coûter environ 14 milliards de F Cfa. C’est du moins ce qu’a confié le Président Sacca Lafia à ses collègues députés, le 16 juillet dernier, au Palais des Gouverneurs. Où trouver cette manne financière ? La question reste entière.
Pour aider le gouvernement à trouver une alternative, Sacca Lafia propose par exemple, que le gouvernement négocie avec ceux qui font les GSM pour faire une légère augmentation du coût de communication pendant six mois. Si on fait un calcul, on verra que cela peut nous rapporter deux ou trois milliards. Il propose également d’augmenter de 10 F le prix de la bière, le prix du passage aux ponts péage et ce, sur une période de six mois environ. Ces propositions du Président Sacca Lafia donnent du coup un caractère prémonitoire voire prophétique à celles qu’avait faites en son temps Me Jacques Migan. Parlant du financement du processus de correction de la Lépi dans une interview qu’il a accordée à nos confrères de la Nouvelle Tribune, Me Jacques Migan ne semble pas être très chaud pour la politique de la main-tendue. Il avait préconisé une stratégie d’appel public à don. « Il faut sortir de l’illusion du partenariat désintéressé, neutre et obligatoirement porteur de plus-value. Souvent le partenariat est un plâtrage forcé de solutions ou d’expériences faites sous d’autres cieux, (réalisé sous diktat de condition-nalités,) et qui ne sont pas forcément adaptées à nos réalités. Je crois qu’il faut compter sur nos propres forces. Le développement, c’est compter sur soi-même, réaliser par soi-même. Tout ceci pose en fait la question de qui pour réaliser la Lépi. Loin de moi tous les sempiternels débats politiques. Ce qui m’intéresse est la réalisation technique de la Lépi afin de mettre à la disposition de tous un instrument qui départage sincèrement et indiscutablement tout le monde. Et je crois qu’on peut imaginer en ce sens un comité technique de réalisation dont les membres recrutés sur appel d’offre international seront chargés pour une durée déterminée à conduire un travail technique déterminé dont les termes de référence sont dans la loi. Ce comité bénéficiera de la collaboration des organes (INSAE, CNIL etc…) et des autorités compétentes. Ce comité sera rémunéré au résultat c’est-à-dire qu’il n’y aura pas de sortie et de gaspillage de fonds sans un produit donné en main. Le financement sera réuni sur appel public à don et centralisé entre les mains des banques primaires de la place », avait suggéré l’ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin. Pour Me Migan, la correction de la Lépi est une condition sine qua non à l’organisation de tout scrutin. Et ceci, parce que la Lepi dans sa conception actuelle est tronquée, truquée et bâclée. « … Nous ne pouvons pas continuer avec ce qui est faux, corrompu, tronqué, truqué, bâclé. Je voudrais inviter toutes les béninoises et tous les béninois à faire la veille citoyenne pour exiger les corrections préalables de la Lepi avant toute consultation du peuple, avant toute révision de la Constitution afin que celle-ci (Lepi) soit un instrument porteur de paix, de démocratie, de développement », a dit Me Migan. Dans sa tête, les choses sont assez claires : « Le KO est assuré à tous les coups si la Lépi ne connait pas de révision ». La preuve est que lors de la dernière élection présidentielle, avant même la proclamation des résultats par la Céna et la Cour Constitutionnelle, le KO dès le premier tour avait été annoncé. On comprend alors que si la Lépi qui a servi à l’établissement de ce KO n’est pas corrigée, la menace d’un autre KO planera toujours.
Pourquoi réaliser une bonne Lépi selon Me Migan ?
« La Lépi doit être vue comme un instrument porteur de paix, de démocratie et de développement. La Lépi ne doit pas être une liste réalisée uniquement à des fins électorales. Une Lépi bien réalisée permettra la modernisation du système électoral, l’amélioration de la qualité des consultations électorales, la réduction des contestations électorales, la réduction des coûts d’organisation des élections, la fiabilisation du fichier électoral, l’amélioration de l’état civil. Une Lépi bien réalisée peut servir à une meilleure organisation des recensements et enquêtes de populations. Une Lépi bien réalisée peut aussi dans l’administration territoriale permettre d’actualiser, via une loi, la liste des villages, et quartiers de villes avec les coordonnées géographiques. Une Lépi bien réalisée peut aussi assurer un meilleur aménagement du territoire par la réalisation des cartes des infrastructures sectorielles géo-référencées, notamment sanitaires, scolaires, culturelles, touristiques, énergétiques, routières etc… ». Voilà ce que Me Migan pense que la Lépi doit être.
Poursuivant ses observations concernant les données du recensement porte-à- porte, Me Migan estime que « lorsque les opérations sont bien menées dans le cadre de la Lépi, ces données permettront l’amélioration des projections démographiques sur la base d’hypothèses tangibles, ensuite l’amélioration des calculs des indicateurs socio-démographiques et enfin l’amélioration de la construction des pyramides des âges et la planification socio-économique jusqu’au niveau local ».
S’agissant des données biométriques issues du recensement national approfondi (RENA) qui seront collectées toujours dans le cadre de la Lépi, Me Migan estime que « toutes les structures de l’Etat à différents niveaux peuvent l’exploiter, soit pour élucider scientifiquement des enquêtes judiciaires, soit pour aider efficacement la justice dans le règlement des conflits domaniaux par l’authentification des empreintes digitales, soit enfin pour aider à la production de documents administratifs sécurisés tels les cartes d’identité, les passeports, les titres de transport, les assurances, les banques, les cartes d’étudiant, etc…. »
Fort de ces atouts qu’on peut attendre de la Lépi, l’ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin met un point d’honneur sur la qualité de ceux qui doivent constituer l’équipe technique de correction de la Lépi. Pour lui, « il faut un organe qui dispose de toutes les compétences en matière de ressources humaines et logistiques nécessaires ». L’organe dont il s’agit, selon lui, ne doit jamais être le SAP/CENA tout simplement, parce que celui-ci est sous la tutelle de la présidence de la République. Il faut un organe indépendant composé d’hommes et de femmes intègres, incorruptibles, de bonne moralité, apolitiques. Cet organe doit regrouper la CNIL, l’INSAE, et d’autres ressources ou panel de consultants béninois et étrangers experts en la matière. « Il reviendra à cet organe indépendant composé d’hommes et de femmes intègres de faire appel aux experts sélectionnés pour auditer la Lépi, de faire les corrections nécessaires en vue de l’amélioration de celle-ci. La correction doit être conduite de manière transparente », suggère Me Migan pour qui, « La Lépi n’appartient à personne en particulier et en tant que liste nominative comportant des données personnelles, elle appartient à chacun pour ce qui le concerne et doit bénéficier de la protection et de la confidentialité prévue par la loi et ne peut être manipulée par personne sans l’avis de la CNIL instituée par la loi.

Affissou Anonrin

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