Ça y est. Les rumeurs renaissent et commencent à fleurir. Comme toujours, elles ne manquent ni d’audace ni de piquant. Elles révèlent encore la faiblesse et la malhonnêteté de politiciens ringards au bout du rouleau qui ont pour seul recours la semence des rumeurs dont la récolte et la consommation commencent leur infection par la capitale politique de notre pays. Puisque, curieusement, c’est toujours des milieux porto-noviens que tout se déclenche et se répand.
Cette fois cependant, et pour employer l’expression populaire à la mode juvénile, nos inventeurs de rumeurs ont " tiré à côté ".
En panne de stratégie, leurs nouvelles inventions sont au badinage. Et la période choisie pour inonder le pays de nouvelles rumeurs tombe au plus mauvais moment. Mais, à l’analyse, une question s’impose qu’il faut enfin se poser. Pourquoi faut-il que ces genres de rumeurs nous arrivent toujours de la même sphère géographique ? Pourquoi faut-il que Porto-Novo soit aussi la capitale des rumeurs ? Curieux, non ? Curieux et interpellatif. Suivez l’étrange feuilleton.
D’abord, c’est à Adja Ouèrè, dans la résidence de l’Honorable Séfou Fagbohoun, qu’on aurait aperçu des mercenaires avant d’y découvrir des armes.
Ensuite, c’est une étrange association d’hommes politiques qui projetterait de déstabiliser la République. Cette association serait composée de Bruno Amoussou, Sévérin Adjovi, Séfou Fagbohoun et de certains autres dont l’inventeur en chef des rumeurs doit continuer de redouter l’ombre et, bientôt, la lumière.
Enfin, ce sont les services de renseignements de la République qui auraient éventé ces velléités déstabilisatrices. Certitudes qui nous viennent, encore une fois, de la même région. Toujours de sources généralement bien informées.
Sources aussi bien informées que celles des centaines de milliards de Francs de Robert Guei et du général Olusegun Obasanjo. Souvenez-vous ! Ces centaines de milliards imaginaires étaient, à l’époque, enfouies dans la résidence de Séfou Fagbohoun à Adja Ouèrè. Aussi bien informées que les navires de produits pétroliers destinés à l’Etat béninois et détournés par un certain Séfou Fagbohoun.
A l’époque, ces ridicules rumeurs avaient plus ou moins réussi leur mission d’intoxication. Quant à la réalité, les centaines de milliards et les cargaisons de produits pétroliers courent toujours. Et, comme le ridicule ne tue pas, les rumeurs, elles, ne se sont pas découragées.
Cependant, avec du recul, et quelle que soit la mauvaise foi qui préside toujours à la fabrication et au lancement des rumeurs, et bien que leur ébruitement ne soit pas l’effet du simple hasard, je pense personnellement qu’il faut traiter cette nouvelle affaire sur le mode mineur pour prendre le contre pied de ceux dont l’objectif premier est d’en faire un problème politique fondamental.
Le tout réuni, la nouvelle cavale fait déjà long feu et achèvera bientôt de convaincre le Bénin qu’il s’agit, encore une fois, d’une triste et déplorable machination.
