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Ouverture à Cotonou du premier dialogue politique entre le Bénin et l’Union européenne: L’intégralité du discours du Chef de l’Etat
Publié le mardi 30 juillet 2013   |  Présidence


Le
© Autre presse par DR
Le President Béninois Boni Yayi


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La première édition du dialogue politique entre le Bénin et l'Union européenne (UE) en vue du renforcement de la coopération bilatérale a démarré ce le lundi 29 juillet au Palais des Congrès de Cotonou. C’est le Chef de l’Etat lui-même en personne qui a procédé à l’ouverture des travaux qui doivent connaitre l’examen de 5 thématiques retenues d’accord partie entre les partenaires. Nous vous proposons l’intégralité du discours d’ouverture du Chef de l’Etat.

• Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
• Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,
• Monsieur le Président de la Cour Suprême,
• Madame la Présidente de la Haute Cour de Justice,
• Monsieur le Président du Conseil Economique et Social,
• Monsieur le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication,
• Mesdames et Messieurs les Ministres,
• Honorables Députés
• Excellence Madame l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Bénin,
• Excellences, Madame et Messieurs les Ambassadeurs,
• Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue à cette première édition du «Dialogue politique» entre le Bénin et l’Union Européenne dont les travaux se tiennent ce jour, mardi 23 juillet 2013. Est-il utile de rappeler que ce dialogue s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 8 de l’Accord de Cotonou de juin 2000 ?

Ce dialogue traduit, à mon sens, non seulement la vitalité de notre coopération, mais surtout la force du lien qui unit le Bénin et l’Union Européenne.

Je voudrais à cet égard, exprimer d’abord mes hommages à Madame l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne pour son implication personnelle dans l’organisation et la tenue de la présente rencontre. A travers vous, Madame l’Ambassadeur, je veux remercier les Autorités de la Commission de l’Union Européenne, pour leur soutien multiforme à mon Gouvernement et leur constante sollicitude envers mon pays.

Je voudrais également saluer la présence à cette rencontre de Madame l’Ambassadeur de France, de Messieurs les Ambassadeurs d’Allemagne et des Pays-Bas ainsi que du Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Danemark et du Chef de Bureau de Coopération de la Belgique. Il ne fait aucun doute que votre présence est le témoignage éloquent de la grande considération que vos pays respectifs portent à l’endroit du Bénin dans ces efforts pour la construction de la démocratie et de l’Etat de Droit, la bonne gouvernance et la lutte contre la pauvreté.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
A l’occasion de la visite de travail qu’il a effectuée à Cotonou en octobre 2012, Mon Cher Ami, Monsieur José Manuel BARROSO, Président de la Commission Européenne a eu à souligner, à juste titre, que « Cotonou se trouve au cœur de la communauté de destin qui unit l’Union Européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ». Il faisait ainsi allusion que c’est ici à Cotonou qu’a été signé en juin 2000, l’Accord ACP-UE, Accord de très grande portée conclu entre pays développés et pays en développement.
Au-delà du cadre formel des relations commerciales entre les pays ACP et l’Union Européenne cet Accord prend également en compte le volet politique ainsi que les contingences qu’induit la mondialisation notamment les questions sécuritaires, migratoires et environnementales ; en somme les questions de gouvernance et de bien-être des Peuples.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Je reste persuadé qu’au regard de son caractère moins rigide et moins formel, ce dialogue nous offrira l’occasion de discussions ouvertes et franches sur des thèmes divers et variés convenus par nos deux Parties à savoir :
- la préparation du Sommet Union Européenne-Union Africaine en avril 2014 ;
- la sécurité régionale et particulièrement la situation dans la bande sahélo-saharienne, les actes de piraterie dans le Golfe de Guinée ;
- les Accords de partenariat économiques (APE) ;
- la préparation des élections municipales et locales au Bénin ;
- les questions de gouvernance au Bénin (justice et reformes constitutionnelles).
Je note tout comme vous que, par leur actualité et leur pertinence, ces thèmes abordent des questions relatives au processus démocratique, de paix et de sécurité, aussi bien au Bénin que dans la sous-région ouest-africaine d’une part, et le renforcement et la consolidation du partenariat stratégique entre l’UE et les pays ACP, d’autre part.

S’agissant du 1er thème, nous accordons une grande attention aux préparatifs de ce 4ème Sommet qui permettra aux deux (02) Parties de procéder, entre autres, au bilan de la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d’action de Tripoli, dans le cadre de la Stratégie Conjointe Union Africaine-Union Européenne.

En ce qui concerne le deuxième thème de notre rencontre, je voudrais rappeler que les défis de l’Afrique en matière de sécurité sont nombreux et multiformes. Ainsi, aux menaces traditionnelles telles que les conflits internationaux, se sont ajoutées ces dernières années toutes sortes de questions complexes émergentes comme le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée, les trafics illicites de toute sorte, les actes déstabilisateurs de mouvements religieux extrémistes et les actes répétés de piraterie maritime dans le Golfe de Guinée.

Face à la gravité des menaces que ce dernier phénomène faisait peser sur les économies de nos pays et la sécurité dans l’ensemble de la sous-région, j’ai dû à cet effet, en son temps, en ma qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, prendre des initiatives conséquentes tant au plan sous-régional qu’en direction de la communauté internationale, notamment les grandes Puissances maritimes du monde, les Membres du Conseil de Sécurité et le Secrétaire général des Nations Unies.

Fort heureusement, ces efforts ont permis la reconnaissance par le Conseil de Sécurité, de la piraterie maritime, comme une menace à la paix et à la Sécurité internationales et, en conséquence, le vote des Résolutions 2018 en 2011 et 2039 en 2012, qui ont marqué un tournant décisif dans l’histoire de la lutte contre ce fléau.

Je ne saurais passer sous silence la tenue à Cotonou, les 18 et 19 mars 2013, de la réunion des Ministres des Affaires Etrangères de la CEDEAO et de la CEEAC, sur les défis que nous impose cette menace sécuritaire en prélude à l’organisation, à Yaoundé (Cameroun), du 24 au 26 juin 2013, d’un Sommet conjoint des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, de la CEEAC et de la Commission du Golfe de Guinée sur la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée.

Je voudrais enfin souligner qu’à l’échelle de mon pays, le Bénin, nos efforts ont porté sur l’élaboration d’un document de Stratégie nationale en matière de sécurité, de sûreté et de protection maritimes.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Les discussions sur les Accords de Partenariat Economique (APE) nous permettront de faire le bilan des avancées de nos discussions sur cette question qui préoccupe au plus haut niveau nos deux (02) Parties.

Certes, le Bénin, à l’instar des autres pays de la CEDEAO, mesure l’intérêt de ces Accords sur l’évolution déterminante de ses relations commerciales avec l’Union Européenne. Mais, des appréhensions persistent quant à leur véritable impact sur le développement de notre tissu industriel et la capacité de notre économie à supporter les contrecoups qui en découleraient.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Comme il vous est loisible de le constater au quotidien, mon Gouvernement est attaché au renforcement des principes de la démocratie, à la mise en œuvre des politiques de développement local efficaces, à même de permettre aux populations à la base de sortir de la précarité.

Depuis les premières élections municipales et locales de 2002, nos populations font l’expérience, à la fois exaltante et formatrice, de la gestion participative de leurs Communautés. En vue de la poursuite harmonieuse de cette expérience de démocratie à la base, mon Gouvernement s’investit résolument, en relation avec tous les acteurs concernés, à l’organisation des prochaines élections municipales et locales.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Nos assises de ce jour n’ont pas pour vocation de déboucher immédiatement sur des solutions relatives aux différentes thématiques abordées mais de procéder plutôt à des échanges d’informations, dans un esprit de partenariat, afin de parvenir à une meilleure compréhension mutuelle et à faciliter la définition des priorités et principes communs d’action.

Ainsi, à travers nos échanges que j’espère fructueux, nous réussirons à examiner, avec franchise et sincérité, ces questions sensibles pour renforcer davantage la coopération, déjà excellente, entre le Bénin et l’Union Européenne.

Mesdames et Messieurs,
Ma conviction est que la démocratie ne peut se construire et s’enraciner que dans la mesure où elle contribue au développement d’un pays, à la promotion de la dignité et des droits fondamentaux du citoyen, au renforcement de la justice et au maintien de la paix.

Une démocratie qui n’assure pas le développement économique et le bien-être social des citoyens demeure un poison pour le peuple et ne peut donc pas s’inscrire dans la durée.

C’est pourquoi, prenant conscience de l’enjeu, mon Gouvernement poursuit résolument les réformes politiques et économiques dans tous les secteurs de la vie nationale.

Dans ce cadre, mon Gouvernement a introduit à l’Assemblée Nationale, un projet de loi portant révision de la Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990 en vue de la modernisation de notre Etat et de l’adaptation de notre démocratie au contexte moderne.

A travers ce projet de loi portant révision de la Constitution, mon Gouvernement a donné le gage de sa bonne foi et de la transparence qui entoure sa démarche, en se limitant scrupuleusement aux trois (03) principales modifications ci-après :

- création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes ;
- constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) ;
- imprescriptibilité des crimes économiques dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité.

Comme vous pouvez le constater les propositions de modifications contenues dans ce projet de loi portant révision de la Constitution ne concernent en aucun cas les options fondamentales de la Conférence nationale de février 1990, qui ont été réaffirmées dans les dispositions de l’article 6 de la loi n° 2011-27 du 18 février 2012 portant conditions de recours au référendum, à savoir :

- la forme républicaine et la laïcité de l’Etat ;
- l’atteinte à l’intégrité du territoire national ;
- le mandat présidentiel de cinq (05) ans renouvelable une fois ;
- la limite d’âge de 40 ans au moins et de 70 ans au plus pour tout candidat à l’élection présidentielle ;
- le type présidentiel de régime politique au Bénin.

Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
L’affermissement de notre Etat de droit et son rayonnement passent inéluctablement par l’assainissement et le renforcement de la justice. Ma conviction est que, la justice doit être universelle, crédibles et accessible à tous. C’est pourquoi, mon Gouvernement continue de faire des efforts pour rendre notre justice plus performante.

Parlant de la justice, je ne saurais oublier l’importance que revêt pour nous l’adhésion de mon pays au deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant l’abolition de la peine de mort. Par cet acte, le Bénin a rejoint le groupe de pays abolitionnistes, portant ainsi à dix-sept (17) le nombre de pays africains qui se sont inscrits dans cette catégorie.

Fidèle à ses idéaux de promotion de la paix et de la démocratie, de respect des droits de l’homme et de la bonne gouvernance, mon Gouvernement vous réitère sa disponibilité et vous encourage à ne ménager aucun effort pour raffermir nos liens, en vue de refléter les aspirations légitimes que nos peuples respectifs placent dans ce partenariat.

C’est sur ces mots que je déclare ouverte la première édition de nos échanges de ce jour dans le cadre du « Dialogue politique » entre le Bénin et l’Union Européenne.
Vive la coopération entre le Bénin et l’Union Européenne !

Je vous remercie.

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