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Zinsou Ezinnayè et Guillaume Ahouandjinou condamnés à 15 ans et 3 ans de travaux forcés pour assassinat et non dénonciation de crime
Publié le dimanche 5 avril 2015  |  24 heures au Bénin
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Jeudi 21 Novembre 2013, Palais de Justice, Cotonou : 14 nouveaux avocats prêtent serment dans le cadre de la rentrée solennelle du Barreau Béninois




La Cour d’assises a condamnés à 15 ans et 3 ans de travaux forcés, hier mercredi, Zinsou Ezinnayè et Guillaume Ahouandjinou, pour assassinat et de non dénonciation de crime, dans le 21ème dossier inscrit au rôle de sa première session 2015.

Selon le résumé des faits, le nommé Guillaume Ahouandjinou est gérant d’une poissonnerie à Azowlissè dans la commune de Dangbo. Face à la mévente à laquelle il était confronté, il décide de recourir au service d’un charlatan. Pour ce faire, il se confie à son cousin Eric Fassinou qui le rassure pour, dit-il, avoir entendu parler d’un grand charlatan et féticheur pendant qu’il fréquentait à Ikpinlé dans la commune d’Adja-Ouèrè. Ensemble, ils se sont rendus au domicile de Fatoyé Idohou dit « Adjanna » le charlatan. Celui-ci remet à Guillaume Ahouandjinou une poudre qu’il devait passer sur le corps après le bain.

Ayant eu satisfaction, il sollicite à nouveau son cousin pour l’accompagner chez Fatoyé Idohou pour le remercier. Il saisit l’occasion de cette deuxième visite pour demander au charlatan de l’aider à devenir riche. Mais celui-ci lui rétorque que certes, il existe de moyens pour devenir riche mais qu’ils sont très jeunes pour pouvoir trouver tout ce qu’il faudrait pour faire le travail. Mais, c’était sans compter avec la détermination des deux visiteurs. En effet, Eric Fassinou réplique au charlatan qu’ils sont effectivement jeunes mais ont des idées de grands et agissent comme tels. Après un court silence, Fatoyé Idohou leur fait savoir que s’ils trouvaient un crâne humain, leur problème serait réglé.

De retour à Dangbo, ils se sont mis, chacun de son côté, à chercher le crâne humain. C’est alors que le 1er mars 1999, l’occasion s’est présentée. En effet, ce jour-là, les petits frères de Eric Fassinou jouaient dans la cour de la maison avec le jeune Armand Hounkonnou alors âgé de cinq (05) ans lorsque celui-ci remit 1000 francs CFA à son frère Romain pour aller lui acheter de la glace pour vingt (25) francs CFA.

Les enfants, au nombre de quatre (04), voulaient partir ensemble lorsque Zinsou Ezinnayè a interpellé Armand Hounkonnou qu’il traîna derrière les habitations dans un bâtiment inachevé où il fut étranglé. Il jeta le corps inanimé de l’enfant dans une fosse sceptique en attendant de revenir prélever le crâne. La disparition du petit Armand ayant été remarquée, les recherches entreprises par la population ont permis de découvrir le corps au fond de la fosse sceptique. L’enquête diligentée par la brigade de Gendarmerie de Dangbo a permis d’appréhender les nommés Zinsou Ezinnayé, Eric Fassinou, Fatoyé Idohou, Guillaume Ahouandjinou et Tankpinou Ezinnayé. Seul Eric Fassinou a reconnu les faits aussi bien à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction et montré Zinsou Ezinnayé comme étant l’auteur. Quant aux nommés Tankpinou Ezinnayé, Zinsou Ezinnayé et Fatoyé Idohou, ils ont nié à toutes les étapes de la procédure. Par arrêt N° 163/2009 du 10 août 2009, le nommé Tankpinou Ezinnayé a bénéficié d’un non-lieu. Seuls les nommés Zinsou Ezinnayé et Eric Fassinou, Guillaume Ahouandjinou et Fatoyé Idohou sont renvoyés devant la Cour d’assises. Fatoyé Idohou poursuivi pour complicité d’assassinat serait décédé en cours de procédure. Mais l’acte devant constater le décès de l’intéressé n’a pas pu être produit.

Au début de l’audience, la Cour a constaté l’absence à la barre des sieurs Eric Fassinou et Fatoyé Idohou et renvoyé la cause à une session ultérieure après examen de la demande de disjoindre leurs cas par leurs avocats qui ont souhaité un renvoi à une session ultérieure. La Cour a ensuite statuée sur les cas de Zinsou Ezinnayé et de Guillaume Ahouandjinou présents à l’audience, ce mercredi.

A la barre, Zinsou Ezinnayé n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Ils se reconnaissent comme frères de quartier mais ne se fréquentent pas. Ils ont aussi dit qu’ils ne connaissent pas l’enfant qui a été tué. Toutefois Guillaume Ahouandjinou a déclaré à la Cour que Eric Fassinou l’a mis au courant de ce qu’il a tué un enfant, mais qu’il n’a pas pu le dénoncer par peur de représailles. Quant à Zinsou Ezinnayé, il a déclaré à la Cour que c’est Eric Fassinou qui a cité son nom parce qu’il a demandé à la population de le brûler. Zinsou Ezinnayé a reconnu qu’à la demande de Eric Fassinou, pour camoufler cette affaire, il lui a remis la somme de 100.000 francs. Son grand frère, Ezinnayé Pascal, témoignant à la barre, a confirmé ces allégations.

L’enquête de moralité des inculpés leur est très défavorable sauf en ce qui concerne Guillaume Ahouandjinou. L’expertise médico-psychologique et psychiatrique des accusés conclut qu’ils sont responsables de leurs actes. Le bulletin N°1 du casier judiciaire des accusés ne porte mention d’aucune condamnation antérieure.

Le Ministère public représenté par Gilles Sodonon a démontré que les deux accusés sont coupables des crimes mis à leur charge. Il a requis contre le premier, c’est-à-dire, Zinsou Ezinnayé, 20 ans de travaux forcés et contre Guillaume Ahouandjinou, 3 ans de travaux forcés.

Le conseil de Zinsou Ezinnayé, Me Sévérin Quenum et celui de Guillaume Ahouandjinou, Me Padonou-Aminou Mousbaye, ont démontré que la culpabilité des accusés n’est pas établie. Me Padonou-Aminou Mousbaye a demandé à la Cour de tenir compte des observations faites et du fait que son client a collaboré avec la Cour pour la manifestation de la vérité pour se prononcer sur son sort. Quant à Me Sévérin Quenum, il a demandé à la Cour d’acquitter son client car il y a incertitude sur sa culpabilité.

La Cour présidée par Nicolas Pierre Biao et les assesseurs Euloge Akpo et Emmanuel Opita a rendu son verdict et condamné Zinsou Ezinnayé et Guillaume Ahouandjinou, respectivement à 15 ans et à 3 ans de travaux forcés. Les frais de justice sont mis à leur charge. En détention préventive depuis le 05 mars 1999, ils avaient bénéficié de liberté provisoire le 11 juin 2002. Le père de la victime ne s’est pas constitué en partie civile.

La plume a été tenue par Me Christophe Chéou.
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