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Chronique du lundi : quand Talon « s’invite » lors des voyages de Yayi
Publié le lundi 11 fevrier 2013   |  24 heures au Bénin


Le
© AFP
Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi en France
Mercredi 6 Février 2013. Paris. Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi a ete recu en audiance par le président français Francois Hollande


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Accusé du « délit en noir » autour de la Constitution du Bénin sur RFI en novembre dernier, par son plus acharné adversaire, Patrice Talon, lors de sa dernière visite en France, le chef de l’Etat, a répliqué sur les ondes de la même radio. Utiliser l’impression est également, un style de pouvoir.

« Même les bébés qui sont dans le ventre savent depuis la conférence nationale que chaque président de la République, n’a droit qu’à deux mandats…Devant une dizaine de chefs d’Etat lors de mon investiture en 2011, pour ce quinquennat, j’ai dis que c’est mon deuxième et dernier mandat… ». Ce message n’est pas anodin. Il résonne et raisonne.

En effet, en novembre 2012, Patrice Talon, celui que la presse française compare au « surintendant Fouquet sous Louis XIV », pour son rôle pour la victoire de Boni Yayi, a chargé. Dans une attaque en règle à la « Notre Dame Mosquita » sur RFI, il a laissé à la postérité que : « Vous savez, c’est un secret de polichinelle ! Je vais vous le dire et tout le monde le sait : dès que le président Yayi Boni a été réélu en 2011, sa principale préoccupation était de réviser la Constitution pour pouvoir se représenter en 2016, pour pouvoir rester au pouvoir, se représenter. Donc, le président m’a sollicité pour que j’accompagne son nouveau projet politique en utilisant mes relations, mes moyens pour obtenir auprès de l’Assemblée le nombre de députés qu’il faut pour voter ce genre de modifications qui nécessitent une majorité qualifiée. Mais j’ai résisté.

Comme nous sommes des amis, j’ai pu quand même lui faire comprendre que ce n’était pas indiqué, que ce n’était pas faisable, que ce n’était pas bien. Et même si j’avais voulu, ça n’aurait pas marché. Le peuple béninois est attaché à sa démocratie, donc j’ai refusé… ».

Avec un tel brulot, Boni Yayi n’a cessé d’utiliser l’impression. Il ne pouvait en être autrement.

En effet, suite à une telle opinion, utiliser l’impression impose au chef de l’Etat le choix du premier rôle. Mais quand on opte pour cette perspective, on doit recourir à des objectifs pressentis. Ce faisant, Boni Yayi tient à défendre son honneur, à donner un sens à la parole donnée, lui qui est pris dans la tourmente de cette accusation. Et dans ce cas précis de velléités pour le 3ème mandat, Boni Yayi tient à l’honneur dû à sa confession religieuse et à son ordre philosophique et dans une certaine mesure à la charge politique qu’il détient. .

Mais quand, le chef de l’Etat tient à toujours répliquer dans une pareille situation, il y a le risque qu’il perde sa fonction de liberté. Et c’est ce qui s’est passé récemment à Paris lors de sa dernière visite sur les bords de la Seine. Et même avant la France, il a été contraint de surfer sur le canon de la parole donnée. C’était lors de sa visite au Saint Siège le 18 novembre 2012. Devant le pape Benoit XVI, Boni Yayi a dit au Vatican qu’il n’y aura pas la modification du nombre des mandats présidentiels.

Et c’était pour répondre à l’ombre de Talon qui le hantait depuis la sortie médiatique de l’homme d’affaires béninois sur RFI. Continuer d’expliquer qu’il ne fera pas un 3ème mandat, ne dépeindrait pas dans les pièces de Horace ni de Cinna. Mais face à la froide rationalité que met en avant cette opinion, répondre, expliquer, démentir, devient un cas conscience. Une fois, deux fois … c’est bon. Mais quand cette accusation conditionne le premier magistrat, nous craignons qu’il perde sa fonction de liberté. Elle n’a l’air de rien, mais ce principe de vie permet de trancher une fois pour toute et de prendre définitivement de la hauteur face à certains sujets majeurs. En effet, quand lors des visites officielles dans les pays de grande démocratie où dans des institutions à charges et ondes sismiques, Boni Yayi insiste et répond à Talon, le chef de l’Etat donne l’impression d’être en proie à un conflit intérieur.

En son temps, précisément en 2016, on avisera pour savoir qui de Talon l’accusateur ou de Boni Yayi l’accusé sera englué dans le prestige du rôle. Pour cela que les avis ne soient plus publics. En attendant 2016.

Titus Folly

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