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Le Matinal N° 4151 du 24/7/2013

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Devant l’Union européenne : Yayi renforce les soupçons d’une révision opportuniste
Publié le mardi 30 juillet 2013   |  Le Matinal


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© Présidence par DR
Le Bénin primé à la 38ème Session de la FAO
Mercredi 19 Juin 2013 : L`Organisation des Nations Unies pour l`Alimentation et de l`Agriculture (FAO) prime le Benin pour ses actions contre la faim en 2012 Photo : Son Excellence M. Boni Yayi, Président de la République du Bénin


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Le Chef de l’Etat a de difficulté à convaincre le peuple béninois sur le projet de la révision de la Constitution. Hier lundi 29 juillet 2013, lors du dialogue politique Bénin-Union européenne (Ue) sur l’article 8 des accords Acp-Ue de Cotonou, le président Yayi Boni a désespérément tenté de justifier son projet mal ficelé. Il n’a fait que renforcer les soupçons sur sa volonté de s’accrocher au pouvoir.
Le dialogue politique Bénin-Ue sur l’article 8 des accords Acp-Ue de Cotonou a été une nouvelle occasion pour Yayi de soutenir devant la communauté européenne et les Béninois son projet de révision de Constitution. Mais l’opération n’a pas réussi. Le Chef de l’Etat a lamentablement échoué. Et pour cause, il n’a fait que servir à volonté à ses hôtes, les raisons, de véritables paravents, relayées jusque-là par les affidés du régime. Hier, le président de la République a souligné à nouveau que son projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 permettra seulement de créer et de constitutionnaliser la Cour des comptes, de constitutionnaliser la Commission électorale nationale autonome (Cena) ainsi que l’imprescriptibilité des crimes économiques. Certes, presque personne ne nie l’intérêt de ces réformes, mais tout le monde craint qu’elles soient instrumentalisées pour offrir un nouveau mandat présidentiel à l’actuel locataire du palais de la Marina. En clair, Yayi a une fois encore distrait tout le monde en évoquant ses fragiles justificatifs. Hier, il n’a pas convaincu. Le chef de l’Etat n’a pas touché les questions fondamentales sur lesquelles l’attend le peuple béninois. Il a royalement éludé les préoccupations qui taraudent l’esprit de la majorité des Béninois. Yayi a feint de ne pas évoquer les changements importants apportés au préambule de la Constitution du 11 décembre 1990 ; le préambule qui reste la fondation du texte fondamental. Et sur la question, plusieurs juristes soutiennent que le changement de préambule d’une Constitution modifie inévitablement cette loi-là. Pire, dans ses propositions, Yayi Boni a décidé d’introduire dans les pratiques constitutionnelles au Bénin, l’initiative populaire. Ce sera un droit concédé au peuple pour prendre directement des initiatives visant à influencer la législation nationale. Une nouveauté au Bénin dont la concrétisation pourrait bien être synonyme de changement de régime politique. Bien de juristes craignent ces risques que le chef de l’Etat fait courir au Bénin et mettent d’ailleurs en garde contre un changement de République. « Nous sommes dans une nouvelle République. Et il n’est pas exclu qu’une juridiction constitutionnelle dira étant entendu que c’est une nouvelle République, l’on repart à zéro », avait alerté Me Joseph Djogbénou jeudi 20 juin 2013 sur la radio africaine Africa n°1 au cours de l’émission « Grand débat ».

Yayi loupe une belle occasion…

Hier face à la communauté européenne, le président Yayi Boni a raté une belle occasion pour réinstaurer la sérénité dans l’espace politique national. Au lieu de renforcer les soupçons sur sa volonté d’obtenir un 3ème mandat présidentiel, Yayi Boni n’avait qu’à annoncer le retrait du projet de révision problématique qui pollue l’environnement sociopolitique depuis quelques semaines. Il ne l’a pas fait et préfère laisser les choses s’enliser pour cacher ses échecs patents. Mais les esprits avertis ont compris que le président de la République a tendu son piège et attend que les Béninois s’y engouffrent. Ces illuminés ont découvert le jeu dangereux auquel joue le régime de la Refondation et commencé très tôt à tirer la sonnette d’alarme. Plusieurs d’entre eux ont en effet lancé le mouvement « Mercredi rouge ». C’est dire que le projet de révision de la Constitution initié par Yayi Boni est une menace pour le processus de démocratisation en cours au Bénin. Et tous les citoyens épris de paix et de justice doivent le combattre et l’arrêter.


Abdourhamane Touré

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