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Le Matinal N° 4156 du 31/7/2013

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Gouvernance constitutionnelle, carton rouge
Publié le vendredi 2 aout 2013   |  Le Matinal




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Mais le plus important n’est pas tant dans le choix tout aussi maladroit des mots. Il est dans l’engagement que cache cette ambition de réformer la Constitution. A lire attentivement le discours, on ressent un engagement affirmé de Yayi Boni de réussir coûte que coûte, son projet réformiste. Il affirme sans ambages « qu’il s’agisse de la gouvernance constitutionnelle, électorale, politique, locale, économique et sociale, nous prendrons des mesures plus hardies pour que le Bénin, notre chère patrie, soit à la hauteur de ces enjeux et de ces défis ».
A lire cette portion de phrase, on se retrouve face à deux difficultés. La première réside en la qualité de celui qui prend l’initiative de la révision et qui en l’espèce est le Chef de l’Etat. La seconde se trouve au niveau de la certitude de voir l’artisan principal du projet Yayi Boni, revenir en 2016.

Par rapport à la première difficulté, l’histoire nous renseigne que le Président actuel est celui qui a battu le record des violations successives de la Constitution. Il en est une référence en la matière et le peuple aura tout perdu s’il commettait l’erreur monumentale de confier un projet d’une telle envergure à quelqu’un qui n’a autre distraction que la remise en cause permanente des dispositions de la loi fondamentale. Tenez. Deux fois dans l’année 2013, la Cour constitutionnelle a condamné le Chef de l’Etat pour violation de la Constitution. La première déculottée subie par Yayi de la part de la haute juridiction est relative à la nomination forcée du magistrat Euloge Akpo. En fait, le Chef dans son obsession affichée depuis 2006 de faire passer quoi qu’il advienne sa volonté, a voulu forcer la nomination de ce juge bien que sachant qu’il n’a pas bouclé les 15 années exigées par les textes. Il pensait que cela allait aboutir, mais la haute juridiction lui a dit niet en déclarant sa nomination contraire à la Constitution.

Le second revers de la Cour constitutionnelle à Yayi Boni cette année est relatif à son discours hystérique du 1er août 2012. Par décision Dcc 13-071, les sages de la Cour constitutionnelle ont condamné les propos de Yayi Boni. Ils ont trouvé un thème élégant pour dire au Chef de l’Etat qu’il n’a pas bien lu la loi fondamentale (méconnue) et qu’il faille qu’il fasse davantage d’effort spour conformer ses actes et décisions avec ce texte suprême. Si les Cours successives étaient pareilles à celle-ci, on aurait depuis 2006, des piles de condamnations contre le Chef car il serait fastidieux de compter le nombre de fois qu’il a violé la loi fondamentale. Voilà celui à qui on veut remettre un projet d’une telle ampleur.

Yayi lutte pour revenir en 2016

Le Chef de l’Etat suscite marches, multiplie les discours pour faire admettre à qui veut l’entendre son fameux projet de révision de la Constitution. Au début, on a quelques difficultés à comprendre cette volonté subite de Yayi de faire le bonheur des béninois contre leur volonté. Mais avec le temps, on a compris que cela n’est qu’une farce. Une manière détournée de faire admettre par ses compatriotes qu’il prend pour des moutons de panurge, sa décision d’instaurer une nouvelle République et revenir en 2016.

Pour réussir son projet, il renforce le culte de la personnalité en prenant en otage la télévision nationale que beaucoup n’hésitent plus à appeler « Yayi Tv ». Comme sous les républiques que nous connaissons, il veut inculquer le personnage Yayi dans les esprits des Béninois à travers un populisme outrancier, mais il ne réussit pas malgré le montage. L’autre formule trouvée par Yayi est d’assiéger les grands carrefours avec ses affiches posters. « Le peuple béninois est béni à travers le Président Boni Yayi », « le peuple béninois est béni à travers la Première Dame Chantale Yayi. », « Avec Yayi Boni, Construisons le Bénin », et la liste est longue. Yayi Boni continue de battre campagne pour rester après 2016. Il inaugure tout, embrasse tout le monde, (zémidjan, malades, enfants), invente toutes les formes de programmes populistes et sans lendemain toujours pour faire accepter son projet de création d’une nouvelle République. Yayi Boni a commis trop de gaffes qu’il a peur de descendre. Mais il aura tout essayé, il partira en 2016. Son projet de gouvernance constitutionnelle n’aboutira pas. Il faut que cela soit clair dans sa tête.

L’acceptation de la gouvernance constitutionnelle, un blanc seing à la poursuite des scandales et aux répressions des libertés

En 7 ans, le Bénin a atteint le pic des scandales jamais enregistrés. Le Chef de l’Etat Yayi Boni, économiste bon teint a orchestré une situation qu’un homme de rang n’a jamais connue en 27 ans d’exercice. A faire le point des scandales, on en dénombre 7 et la liste n’est pas exhaustive. On cite pêle-mêle, les affaires Cen-Sad, machines agricoles, Sonacop, Port sec de Tori, Aéroport de Tourou, Programme de vérification des importations Nouvelle génération (Pvi/Ng), concours de recrutement à la Fonction publique, siège de l’Assemblée nationale et bien d’autres.

La certitude est qu’on enregistre davantage de scandales avant la fin de son mandat. Si le peuple commet l’erreur du siècle en remettant le projet de révision à celui qui a de tout temps démontré son habileté à multiplier les scandales, il l’aura autorisé à régner au-delà de 2016. La suite n’est pas difficile à deviner. Yayi Boni aura les coudés franches pour instaurer un Etat de non droit où la gabegie, le festival des scandales, la mise entre parenthèse des libertés démocratiques règneront en lettre d’or. Par peur de se faire rattraper par l’histoire, Yayi veut remettre en cause l’ordre et la paix préservée depuis des années. Il annonce déjà les couleurs. Vigilance.

LM

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