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Quand le VIH sauve des vies
Publié le samedi 3 aout 2013   |  24 heures au Bénin


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© Autre presse par DR
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11 juillet 2013- La thérapie génique qui utilise le vih désactivé comme cheval de Troie a fonctionné sur 6 enfants. La recherche italienne, publiée dans Science, a été présentée dans une conférence de presse à Milan, par des chercheurs de l’Institut San Raffaele Telethon pour la thérapie génique (Tiget)

Les résultats, que les chercheurs du Tiget définissent comme encourageants et très prometteurs ont été obtenus après trois ans de traitement sur six enfants atteints de maladies héréditaires graves. Parmi ceux-ci, trois ( du Liban, des Etats-Unis et d’Egypte ) avec une maladie neurodégénérative considérée jusqu’à présent comme incurable, la leucodystrophie métachromatique, et les trois autres ( provenant d’Italie, de la Turquie et des Etats-Unis) avec une immunodéficience rare, le syndrome de Wiskott-Aldrich.

Désormais, Jacob peut jouer et aller à l’école sans la terreur de tomber malade pour une banale infection. Il peut courir comme tous les enfants de trois ans, sans porter ce petit casque qui avant le protégeait contre le risque d’hémorragie grave en cas de chute. Son regard curieux et la vivacité de ses mouvements sont le plus beau témoignage du succès obtenu avec la nouvelle thérapie génique estampillée San Raffaele et Telethon.

Le résultat est dû à l’intuition de Luigi Naldini, aujourd’hui directeur de l’Institut San Raffaele Telethon pour la thérapie génique (Tiget) à Milan. Il a, en 1996, pensé à "désarmer" le redoutable virus responsable du sida, pour le transformer en un efficace cheval de Troie qui transporte les gènes sains pour corriger les maladies héréditaires graves, en arrivant jusqu’aux cellules de l’inaccessible système nerveux central.

Après des années d’expérimentation en laboratoire pour évaluer l’innocuité et l’efficacité de la thérapie génique sur les cellules souches du sang, en 2010 il a commencé l’expérimentation sur 16 petits patients de partout dans le monde, dont 6 atteints d’une maladie neurodégénérative grave, la leucodystrophie métachromatique, et 10 touchés par une immunodéficience rare, le Wiskott-Aldrich. Après trois ans, voici les premiers fruits.
Jacob (3 ans, Américain), Canalp (4 ans, turc) et Samuel (9 ans, de Rome), tous atteints du syndrome de Wiskott-Aldrich, ont pu quasiment renaître.
C’est ce que raconte Alessandro Aiuti, responsable de l’unité de recherche clinique pédiatrique du Tiget.

"Dans le syndrome de Wiskott-Aldrich - explique Aiuti - les cellules sanguines sont directement touchées par la maladie et les staminales correctes ont remplacées les cellules malades, donnant naissance au fonctionnement du système immunitaire et à des plaquettes normales. Grâce à la thérapie génique les enfants ne sont plus sujets aux hémorragies et aux infections graves, et peuvent courir, jouer et aller à l’école". D’excellents résultats ont également été obtenus sur Mohammad (4 ans, du Liban), John (3 ans des Etats-Unis) et Kamal (3 ans, égyptien), les trois premiers patients traités pour la leucodystrophie métachromatique : la maladie, attaquée avant l’apparition des symptômes , a été stoppée.

"Le cas le plus éclatant est celui de Mohammad, le premier chez lequel nous sommes intervenus", explique Alessandra Biffi, qui a coordonné cette deuxième recherche. " Il a commencé la thérapie quand il avait seulement 16 mois : après une semaine de soins et deux mois d’observation à l’hôpital, il est retourné chez lui. Il a survécu à ses deux frères plus âgés, décédés de la même maladie, et maintenant -. conclut la chercheuse - il a atteint un âge qu’ aucun patient n’a été en mesure d’atteindre dans des conditions similaires ".

D’un ennemi redoutable à un allié précieux :
le vih responsable du sida peut être désarmé et domestiqué pour devenir un cheval de Troie parfait, capable de pénétrer dans les cellules en fournissant des gènes sains avec lequels corriger des maladies héréditaires graves.

La technique prévoit que le virus soit modifié par l’ingénierie génétique et rendu inoffensif : seulement 10% du matériel génétique d’origine est conservé, de façon à maintenir sa capacité naturelle à pénétrer dans les cellules (même celles qui ne se répliquent pas, comme celles du système nerveux) pour y tranférer les gènes qui opèrent comme des médicaments. Grâce à ce « petit vaisseau » d’exception, des chercheurs du Tiget ont corrigé les cellules souches prélevées de la moelle osseuse des patients, en y introduisant la version correcte du gène défectueux responsable de la maladie. Les cellules modifiées ont été réinjectés après que les patients aient subi une chimiothérapie pour favoriser la prise de la greffe.

Suite à cela, un ou deux mois d’isolement en chambre stérile, pour ne pas mettre en difficulté le système immunitaire bas. Les premières données expérimentales démontrent que la technique est efficace contre les deux maladies héréditaires graves, la leucodystrophie métachromatique et le syndrome de Wiskott-Aldrich : au bout d’environ 2 années, selon Naldini, on pourrait même arriver à un médicament enregistré et disponible. Les chercheurs du Tiget ne s’arrêtent pas là et prévoyent d’étendre l’essai clinique à d’autres maladies : la thalassémie et la mucopolysaccharidose de type 1 pourraient entrer en ligne de mire d’ici fin 2014.

En plus des résultats cliniques prometteurs, la technique a permis de couper un autre objectif important pour la recherche scientifique. Pour la première fois, en effet, il a été possible de faire en sorte que presque toutes les cellules dans le sang des patients contiennent le gène correct : il a presque été atteint ce que les chercheurs définissent comme l’ ingénieurisation totale du système hématopoïétique".

"Notre recherche démontre que la thérapie génique est désormais devenue une alternative valide à la transplantation de donneur lorsque cela n’est pas possible", affirme Naldini. " Il suggère également la conception de nouveaux traitements pour les maladies les plus diffuses dans lesquelles les cellules sanguines pourrait être « armées » pour combattre une infection ou une tumeur".

La première maladie sur laquelle la thérapie génique a été testé avec le vih est la leucodystrophie métachromatique. C’est une maladie neurodégénérative génétique causé par un déficit de l’enzyme qui élimine les substances appelées sulfatides. Sans l’enzyme, les sulfatides s’accumulent et endommagent la gaine qui entoure les fibres nerveuses (la myéline), essentielle à la bonne transmission des signaux. Peu à peu, les enfants touchés par cette maladie cessent de bouger, de manger de façon indépendante, de parler. Jusqu’à présent, il n’y avait aucun traitement pour cette maladie qui affecte selon les estimations, une personne sur 625.000.

La deuxième maladie génétique traitée le syndrome de Wiskott-Aldrich. Elle affecte les enfants ( garçons ) et se manifeste dès l’enfance avec l’eczéma et des infections récurrentes telles que les otites, la sinusite, la pneumonie bronchique et de la diarrhée et aussi des problèmes de saignements fréquents, avec des hémorragies dangereuses, dues à une anomalie des plaquettes sanguines, qui sont peu nombreuses et plus petites que la normale.

Le risque de développer des maladies auto-immunes et les tumeurs est également élevé . On estime que la maladie touche une personne sur un million. Sa cause est dans l’anomalie du gène Was, qui contrôle une molécule dans le sang : sans elle, les cellules du système immunitaireet les plaquettes s’altèrent . Jusqu’à présent, le seul traitement était une greffe de moelle osseuse, avec des risques élevés sans un donneur compatible.

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