Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



La Presse du Jour N° 1943 du 5/8/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles



Comment

Société

Débat télévisé hier sur Canal 3 : Madougou qualifie la révision de la constitution d’opportune
Publié le mardi 6 aout 2013   |  La Presse du Jour


Réckya
© Autre presse par DR
Réckya Madougou Yèdo, 4 ans 3 mois passés à la tête du ministère de la Microfinance


 Vos outils




Invitée hier dimanche 04 août 2013 sur l’émission Zone franche de Canal 3, la Garde des sceaux, Réckya Madougou Yedo a affirmé que la révision de la constitution prônée par le Chef de l’Etat est opportune.
Les motivations de révision de la Constitution de 2009 restent d’actualité. Puisqu’il n’y a pas de dispositif réglementaire pour décider de l’opportunité ou non d’une révision constitutionnelle, l’on ne peut faire un procès au gouvernement d’avoir choisi un moment donné pour réviser la constitution. C’est ce qu’a indiqué hier soir sur Canal 3 la Garde des Sceaux, Réckya Madougou Yedo. En effet, la ministre de la justice confirme l’opportunité de cette révision. En ce sens, elle indique qu’aucune des deux commissions mises en place par le Chef de l’Etat n’a eu à conclure dans son rapport l’inopportunité d’une révision constitutionnelle. Elle affirme également que le projet de révision de la constitution tel qu’introduit devant l’Assemblée nationale par le gouvernement s’inscrit sans nul doute dans le cadre des rapports élaborés par les commissions Ahanhanzo Glèlè et Gnonlonfoun. «Je doute que les experts puissent dire à la face du monde que ce projet de révision ne reflète pas leurs propositions», a-t-elle martelé. A cet égard, elle affirme mettre quiconque au défi de démontrer ou prouver que ledit projet ne reflétait pas ces rapports. Par ailleurs, la ministre ajoute que ce projet de révision, qui «n’est pas la volonté d’un homme mais le travail d’une équipe technique, pluridisciplinaire, d’obédiences politiques variées, d’opinions et de courants de pensée divers», s’inscrit dans une démarche singulière menée dans la sous-région pour requérir un consensus national. Ce qui pour elle est louable. Elle estime donc qu’il faille effectivement un minimum de consensus autour de la démarche actuelle de révision de la constitution. Elle ne s’associe pas à l’idée selon laquelle réviser la constitution conduirait à une nouvelle République. Dans ce cadre, elle affirme qu’aucun constitutionnaliste au monde ni au Bénin ne peut prouver le contraire. Ainsi, la Garde des sceaux indique qu’aucune disposition du projet de révision ne favorise le retour de Boni Yayi en 2016 ni en 2021. Elle précise que les changements proposés dans le projet de révision ne sont que des dispositions complémentaires à celles existantes.
Quant à sa lutte contre la révision de la constitution menée en 2006 en tant que membre de la société civile, elle précise qu’elle avait identifié avec ses pairs l’inopportunité de ce projet qui avait des relents de maintien d’un homme au pouvoir. Ce qui, ajoute-telle, n’est nullement le cas actuellement. Mais consciente déjà à cette époque que la constitution était perfectible, elle confie avoir suggéré que l’on réfléchisse aux lendemains des élections sur « une révision technique concertée ». Elle rappelle donc avoir déjà entamé ce processus en 2007 bien avant d’intégrer le gouvernement fin 2008. Elle conclut donc que l’on est à une étape où il faut démontrer à la population l’opportunité de cette révision.
Crise au sein de la maison justice
La Garde des sceaux affirme avoir été, malgré la distance et la douleur, en contact permanent avec son intérimaire et les responsables de l’Unamab afin d’aboutir à une cessation de la grève. Elle précise avoir laissé à son voyage une maison calme et qu’elle est heureuse de constater le retour de ce calme dont elle souhaite la pérennisation.
La volte-face de Madougou
Réckya Madougou était très attendue sur la polémique autour de la révision de la Constitution du Bénin, processus enclenché par le Chef de l’Etat. Elle était très attendue pour avoir été, avant l’élection présidentielle de 2006, celle qui a fait plier les révisionnistes d’alors. A l’époque et dans ses déclarations d’hier sur Canal3, elle a expliqué que sa lutte visait à empêcher qu’un président qui n’est plus constitutionnellement éligible puisse s’éterniser au pouvoir par le bon vouloir de certains de ses collaborateurs. Or aujourd’hui, il est difficile de jurer que dans le rang de la majorité autour du président de la République, certains n’ont pas la même ambition que ceux de 2006. D’ailleurs, plusieurs barrons de la majorité présidentielle, lors de récentes marches de soutien à ce projet de révision de la constitution, n’ont pas caché leur envie de voir le Chef de file de la majorité entamer un autre mandat après 2016. Que valent les propos de la ministre de la justice devant les ténors de la coalition supportant les actions de Boni Yayi ? Que peut-elle faire si demain les donnes changent ? Quelle assurance la ministre a-t-elle reçue au sujet d’une révision opportuniste ou non? Réckya Madougou a plaidé sa bonne foi hier à la télévision. Seulement, cette bonne foi pourrait ne pas peser lourd dans les intentions de certains cadres de la majorité présidentielle. Ces réalités, la ministre de la justice devrait les connaître. Ou alors, elle feint de ne pas les connaître.

Jean-Marie Sèdolo et Monaliza Hounnou (Stg)

 Commentaires