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Le Matinal N° 4158 du 5/8/2013

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Face au projet de Révision imposé par le pouvoir : les syndicats engagés à faire plier Yayi
Publié le mardi 6 aout 2013   |  Le Matinal


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© Présidence par DR
Le Bénin primé à la 38ème Session de la FAO
Mercredi 19 Juin 2013 : L`Organisation des Nations Unies pour l`Alimentation et de l`Agriculture (FAO) prime le Benin pour ses actions contre la faim en 2012 Photo : Son Excellence M. Boni Yayi, Président de la République du Bénin


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Les prochains jours risquent d’être durs pour Yayi Boni et son régime. Les Centrales syndicales l’ont promis hier lundi 05 août 2013 au cours d’une conférence de presse conjointement animée à la Bourse du travail. La Cstb, la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cosi-Bénin et la Cspib ont décidé de mener une lutte groupée et acharnée contre le gouvernement qui est visiblement déterminé à imposer le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990.

Dopés hier par le soutien de leurs membres, les responsables syndicaux ont tous dénoncé les manigances qui entourent le projet « envoyé en catimini » au Parlement. Le nouvel article 31 proposé par le gouvernement préoccupe particulièrement les Confédérations et les Centrales syndicales. A en croire leurs responsables, cette nouvelle disposition qui porte sur l’exercice du droit de grève au Bénin, si elle est adoptée, constituera une atteinte grave à la liberté des personnes et « à la démocratie qui se trouve anesthésiée depuis l’avènement du régime de Yayi Boni ». C’est un danger, ont-ils fustigé, qui plane sur le Bénin qu’on ne peut tolérer sous aucun prétexte. Outre ce point fondamental qui alimentera le bras de fer naissant entre les forces sociales et le gouvernement, c’est la procédure adoptée par Yayi et son entourage qui suscite l’indignation des travailleurs. Les cinq organisations syndicales ont fustigé la non concertation des forces sociales, l’absence de consensus et l’instrumentalisation d’une franche de la population. « Le gouvernement surfe sur la naïveté des populations analphabètes », ont-elles alerté dans leur déclaration conjointe. C’est dire également que l’initiative populaire proposée par le gouvernement et chantée par les partis politiques membres de la majorité présidentielle est très mal accueillie. Ce qui fait dire à plusieurs observateurs que la légitimité de l’entreprise de Yayi est fortement contestée. Et le Chef de l’Etat devra faire fort pour convaincre tout le peuple de la nécessité de ce projet décrié. Or ceci reste une gageure. Car, les Confédérations ont affiché ce lundi la farouche volonté de barrer la route aux « imposteurs ». Elles ont en effet annoncé s’être réservé le droit d’utiliser en temps opportun, tous les moyens légaux dont elles disposent pour faire échec au projet de Yayi Boni « au cas où il passerait en force au mépris de la volonté populaire ». On comprend sans doute que les mouvements syndicaux n’hésiteront pas à déclencher une grève générale pour obliger le gouvernement à abandonner l’initiative opportuniste. D’ailleurs, pour ne pas être surpris par la stratégie conçue par le gouvernement pour atteindre ses objectifs, les travailleurs ont annoncé que désormais chacune de leur conférence de presse sera suivie de marche contre la révision de la Constitution. Les révisionnistes sont donc avertis.
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Noël Chadaré, Sg Cosi-Bénin

« Nous nous battrons pour les libertés »

« Je crois que ce qui se passe dans notre pays est suffisamment grave. C’est gravissime. Pour une révision de la Constitution, on organise des marches. Les gens sont libres d’organiser des marches. Mais en même temps que vous organisez des marches, la logique, la cohérence veut qu’on autorise d’autres à exprimer leur point de vue. Nous sommes dans un Etat de droit. Que des gens s’expriment et disent qu’ils sont contre une révision opportuniste et qu’ils se mettent en rouge et qu’on trouve que cela constitue un problème et qu’on encercle le domicile des gens, nous ne sommes pas dans une République bananière. Et notre République ne saurait être bananière. Nous nous battrons pour les libertés autant que nous sommes. Vous avez votre position sur la révision, nous avons la nôtre. Les cinq centrales disent ‘’nous ne sommes pas contre une révision. Mais nous sommes contre une révision opportuniste qui ne respecte pas la procédure parce que la constitution a prévu elle-même son mécanisme de révision et il faut la respecter’’. Encore qu’autour de cela, il n’y a pas consensus et qu’il y a un climat de suspicion légitime, parce que nous avons vu ce qui s’est fait dans d’autres pays. D’autres pays se préparent à réviser. Le Sénégal l’a tenté. Le Burkina Faso se prépare, le Rdc aussi. C’est devenu une vogue. C’est bien triste pour l’Afrique. Et par rapport à cela, nous devons être très prudents. Le Chef de l’Etat parle de la constitutionnalisation de la Cena, de la Cour des comptes, de l’imprescriptibilité de crimes économiques. Si tant est que c’est ce qu’on veut faire et qu’on n’est pas en train de vouloir changer de République, nous invitons le pouvoir à suivre la procédure normale. Et en entendant que la procédure normale soit suivie, on lui propose de prendre des lois pour instaurer ces choses-là. On a pris des lois dans ce pays pour créer des institutions. Il faut qu’il en fasse de même s’il n’a pas des intentions cachées derrière la révision de la Constitution. Dans notre constitution, il y a la Haute Cour de justice. Mais celle-ci a jugé qui depuis quand ? On dit non, qu’il faut en faire un instrument de développement. Ce n’est pas par une baguette magique qu’on va régler la question de corruption. C’est une question de volonté. Si on le veut, ce n’est pas les beaux textes, c’est la volonté ».

Dieudonné Lokossou, Secrétaire général de la Csa-Bénin :« Ce sont les délinquants… autour du pouvoir qu’il faut traquer »

« La mésaventure arrivée au ministre Zossou notre ami. Mais nous aussi, ces mésaventures peuvent nous arriver. Moi on a encerclé mon domicile. On a arrêté Todjinou. Il a gouté aux misères de la prison. La série noire continue. On ne peut pas arrêter quelqu’un pour son opinion, nous ne sommes pas au Togo. C’est pour cela que nous devons nous mobiliser. Chacun de nous. Les journalistes, les syndicats, les organisations de la société civile, nous ne pouvons pas accepter qu’on nous choisisse la couleur du slip qu’on doit porter. La Csa Bénin a toujours le rouge dans son logo. Et on ne peut pas dire à quelqu’un pourquoi il porte la couleur rouge. La couleur rouge pour moi c’est la vérité. Dans le drapeau, il y a le rouge. Le tapis qu’on déroule au Président c’est le rouge. Le 1er août, il a porté du rouge. Qu’on aille encercler le domicile d’un citoyen, c’est inconcevable. Et c’est pour cela que nous devons nous lever pour dénoncer tous ces actes là. Moi, je ne voulais pas porter du rouge. Mais compte tenu de tout ce qui se dit autour du rouge, c’est le rouge que je vais porter désormais. C’est la semaine rouge. Eux, ils ont la possibilité de porter du vert avec leur logo. Est-ce que quelqu’un les a inquiétés ? Donc c’est un abus d’autorité. Une atteinte aux libertés. On ne peut pas la veille d’une fête parler d’Etat de droit de liberté de démocratie et le lendemain, qu’on aille inquiéter un citoyen dans son domicile. Mais ce qu’ils font aux gens aujourd’hui, on leur fera cela demain. Il ne faut pas qu’ils le perdent de vue. Ceux qui briment le peuple aujourd’hui vont payer. On ne va rien passer en perte et profit surtout lorsqu’il s’agit des libertés. C’est la seule chose qui nous reste. Les gens ont faim, ils ne mangent pas. Il y a des détournements géants. On a dénoncé et on ne dit rien. A la Caisse nationale de sécurité sociale, ce qui se passe là est grave".

"On n’a pas peur"

"Quand on a fait pression sur les travailleurs pour qu’ils répondent aux administrateurs, les travailleurs ayant compris le danger sont venus répondre en lieux et place du directeur qui n’a pas d’argument. Maintenant, on amène des Camerounais pour dire que le Dg a raison dans un débat qui n’est pas clos. Pourquoi ils ne nous ont pas invités pour porter la contradiction. Pour revenir à la question des libertés, je dirai qu’elle est fondamentale. On ne peut pas accepter cela. Ce sont les délinquants, les bandits qui tournent autour du pouvoir, c’est eux qu’il faut traquer et non des gens qui défendent leurs idées. Nous soutenons le ministre Zossou. Il a notre soutien. Ce jour là, Iko et moi, on s’est rendus à son domicile. Les autres étaient hors de Cotonou. Partout où les libertés sont attaquées, ils nous trouveront. Nous sommes allés au domicile du Juge Angelo. La Constitution a dit que quand on vous confie un travail, il faut le faire correctement. Il a fait son travail et on a encerclé sa maison. C’est la méthode maintenant. Mais on n’a pas peur de ça. Les journalistes de Canal, on les a insultés pour les faire entrer dans le rang…Ils vont et viennent. Mais vous faites un travail formidable. La nation vous sera reconnaissante. Donc aidez-nous à répendre la bonne nouvelle. La bonne nouvelle, c’est du côté des syndicats. Mais le message du Chef de l’Etat est creux. C’est le même refrain qu’on a assaisonné. C’est la même chose que nous entendons depuis 7 ans, bientôt 8 ans. Lutte contre la corruption. Mais la lutte contre la corruption n’est pas dans la constitution. Il y a la loi portant lutte contre la corruption et autres infraction connexes en République du Bénin. Cela seule ne suffit pas ? Même si c’était dans la constitution cela ne sera pas appliqué. Ce qui est dans la constitution n’est pas appliqué. Donc le message là est passé comme celui de l’année dernière. S’agissant de la déclaration du ministre de la Justice sur la révision de la constitution, je dirai qu’elle est en train de défendre son bifteck. Ce n’est pas à Canal 3 qu’il faut populariser le document. Le Professeur Ahanhanzo-Glèlè a dit dans les journaux que la démarche est anti constitutionnelle. Il fait partie des pères fondateurs ayant rédigé la constitution. Ce sont des voix qu’il faut entendre et non ce qu’on a écouté hier là. Hier, quand on a dit qu’on a encerclé la maison de Zossou, elle a dit que c’est aujourd’hui qu’elle a entendu cela. Quand les magistrats faisaient la grève, elle a dit qu’elle a entendu. Donc elle ne lit pas les journaux. C’est le journaliste qui a ouvert la parenthèse et il lui a dit de la fermer. Et elle l’a rapidement fermé. Les questions embarrassantes, on les évacue".

"C’est le même discours"

"Quand vous suivez la ministre sur la question de la révision, vous constaterez que c’est pratiquement le même discours qu’ils tiennent. Ils ne peuvent pas dire autre chose. Ils sont en harmonie mais ils sont en désharmonie avec le peuple. « Il vaut mieux faire un pas avec le peuple que d’en faire cent sans le peuple ». Cela c’est Sankara qui l’a dit. Ils sont en avance sur le peuple, mais cela va les rattraper. Il faudrait qu’on sache ce qu’on veut changer, ce qu’on veut réviser. Il ne faut pas fermer la mallette et aller la déposer là bas. La ministre a dit que la révision de la Constitution est une question technique. Mais je lui dirai qu’elle est en premier une question hautement politique. Elle a dit que la France a déjà révisé 33 fois. Mais est-ce que la Constitution a prévu que pour réviser, il faut abandonner le travail pour aller marcher, s’il n’y a pas quelque chose derrière. C’est du jamais vu. Nous pensons que tout ce qui se fait, ce sont des démarches méthodiques contre le peuple. On n’a pas peur. Moi j’ai déjà frôlé la prison. Todjinou a déjà gouté et a vu ce qui se passe là bas. Nous sommes prêts. Si on attrape jamais quelqu’un d’entre nous, si on tire le cheveu d’un seul parmi nous, nous irons tous en prison et nous constituer prisonniers de Yayi ».

Paul Essè Iko, Sg par intérim de la Cstb :« Yayi n’a pas la confiance du peuple »

« Je vais dire un petit mot sur la séquestration de l’ancien ministre Zossou. Effectivement Lokossou et moi sommes allés le voir. Par rapport à Zossou, il y a eu des cas similaires. Généralement, on court pour aller assister celui qu’on prive de liberté. Si cela se passe encore, il faut qu’on fasse une ruée sur celui qui a osé violer l’intimité, violer l’espace privé de quelqu’un. C’est quelqu’un qui a décidé d’arriver chez Zossou. Il me semble qu’ils sont une centaine. Mais quel est le policier qui a commandité cela ? Est-ce le Préfet ou le Commissaire ? Il faut qu’on exige la démission de celui-là qui viole de façon pratique la Constitution. Et il est dit dans la Constitution que lorsqu’on te commande des actes qui vont à l’encontre de la Constitution, si tu les appliques, c’est toi qui emporte la responsabilité".

La révision de la Constitution
"A propos de la révision de la Constitution, je vais dire que Yayi a déjà violé plus d’une fois la même Constitution. Qu’est-ce qu’il veut réviser encore ? Tout le monde sait qu’il viole constamment et impunément la Constitution. Qu’est-ce qu’il veut réviser encore à moins de trois ans de son départ ? On n’a pas confiance en Yayi. La révision peut être faite par n’importe qui mais pas par Yayi. Il n’a pas la confiance du peuple pour passer à la révision. Aussi Yayi a trop fait de passer de caïd à silla. Il n’a qu’à aller rester tranquille. Ce que je voudrais proposer, c’est d’exiger le départ du réviseur et la révision va rester tranquille. Si le réviseur s’en va, il n’aura plus de révision. Par rapport à la Constitution, ils veulent encore utiliser de gros budgets pour aller dire qu’ils veulent sensibiliser. Cela va coûter quoi ? Une sensibilisation qui va se faire sur le dos du contribuable. Il y a un prêtre qui a dit que lui il mange trois fois par jour, mais je dis à sa suite que nous estimons qu’il y a des gens qui mangent à peine une fois par jour. Est-ce que cela n’est pas supérieur à la Cour des comptes, à la Cena ? La Cena qui a trop tripatouillé et qui a violé les textes. Non. Il faut arrêter cela. Il faut s’occuper de l’amélioration de conditions de vie des populations et de laisser la Constitution".

A propos de l’interdiction de la tenue rouge

"Il nous demande de nous habiller en quoi ? C’est ce que nous voulons que nous allons porter. Alors Yayi veut quoi ? Il veut qu’on porte quelle couleur ? Mais nous aussi nous devons lui demander pourquoi il porte des vestes bleues. Nous, on veut porter du rouge et il nous l’interdit et lui il porte la cravate rouge. Il faut arrêter cela".

Pascal Todjinou, Secrétaire général de la Cgtb :« Nous aborderons désormais tous les dossiers »

"Moi je crois que ce qu’on a fait aujourd’hui, sort de l’ordinaire parce qu’on n’a pas l’habitude de prendre plusieurs sujets à la fois. Mais puisque le gouvernement prend plusieurs sujets à la fois, nous aussi nous l’imitons. Il lui arrive de parler du Ramu, de la révision de la Constitution, des libertés. Il parle même des syndicats lors de sa campagne. Donc nous l’imitons. Ne soyez pas surpris que nous abordons dans notre développement, d’autres points. Attention on n’a pas tout dit. Par rapport à l’histoire des plus de 1600 éjectés de la Fonction publique. L’Ige qui a fait son travail a constaté qu’elle a mal fait son travail et sort une autre décision pour dire ‘’je vais corriger’’. Mais lorsqu’on sait qu’on a mal fait son travail et que sur la base d’un travail mal fait on suspend le salaire des gens, est-ce normal ? Le ministre qui a pris cette décision est en train de créer un trouble à l’ordre public. En principe, le Directeur général de la police nationale devrait se saisir de cette préoccupation. Souvent quand il y a trouble à l’ordre public, Houndégnon intervient rapidement et crée d’autres situations. Maintenant que les ministres créent un trouble à l’ordre public, le Directeur de la Police nationale devrait dépêcher des gens sur le terrain au lieu d’empêcher des gens parce qu’ils ont porté de tee-shirt rouge. Vous avez vu, nous avons porté du rouge. On l’a porté et on va le porter toute la journée d’aujourd’hui ».

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