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La contribution de Jean Roger Ahoyo pour une nouvelle Gouvernance politique
Publié le vendredi 9 aout 2013   |  24 heures au Bénin




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Depuis le 26 Mai dernier, l’Assemblée Générale des Adhérents Directs de l’U.N m’a élu pour présider leur regroupement – Donc c’est le Président du Collectif des Adhérents Directs de l’U.N qui s’adresse à vous aujourd’hui.

Avant d’aller plus loin pour aborder le sujet que vous m’avez proposé, permettez-moi d’ouvrir une petite parenthèse pour vous expliquer le concept d’adhérent direct.

Comme vous le savez, l’Union fait la Nation est une Alliance de Partis née pour simplifier notre paysage politique. La Conférence des Forces Vives de la Nation de Février 1990 a opté pour la démocratie multipartite intégrale. Elle a ouvert ainsi une ère de Renouveau Démocratique qui a engendré une foultitude de partis politiques. Actuellement on peut en décompter plus de cent et, plus exactement 127 à la date du 10 Juillet 2001 ; sans compter le Parti pour l’Espoir du Bénin (P.E.D), né par scissiparité de la RB le Samedi 20 Juillet 2013 à Djidja. Et d’autres sont annoncés !


C’est pour remédier à cet émiettement politique que des Acteurs Politiques Majeurs de notre pays ont signé un protocole d’alliance en 2010 pour créer l’UNION FAIT LA NATION (U.N). Avec la volonté proclamée de conduire leurs partis, à terme, à la fusion, au sein d’un grand Parti National. Entreprise éminemment audacieuse et certainement difficile – La crise que traverse l’U.N actuellement en est la preuve évidente.


Mais les fondateurs de l’U.N ont maintenu le cap et, pour consolider leur Alliance, ont décidé, à la Convention d’Avril 2012, de l’ouvrir, non seulement à de nouveaux partis qui auront fait l’option de la fusion, mais aussi à des adhérents directs.
Les adhérents directs sont donc des militants qui ont fait le choix d’adhérer directement à l’U.N sans passer par ses partis membres. Le Collectif des Adhérents Directs est donc une préfiguration de l’aboutissement de l’U.N. Au Congrès de la création du Parti U.N., les militants des Partis Membres et du Collectif deviendront tous des adhérents directs.


Cela dit, quelle gouvernance politique pouvons nous proposer, aujourd’hui, pour notre pays ? Je vous propose une démarche en trois étapes :
- Nous commencerons par tirer les leçons du passé en revisitant :
• Les régimes de démission nationale, de 1960 à 1972
• Le régime militaro technocratique, de 1972 à 1990
• Le Renouveau Démocratique à partir de 1990
- Ensuite nous parlerons de la gouvernance calamiteuse de Boni YAYI à partir de 2006
- Enfin, nous allons nous poser la question : Que faire ; Quelle gouvernance politique pour notre pays.


LES LECONS DU PASSE


1- Les régimes de démission nationale- 1960-1972
Lorsque le Dahomey a accédé à la souveraineté internationale en devenant indépendant le 1er Août 1960, trois forces politiques dominaient le paysage politique :
- Le PRD de Sourou-Migan Apithy, implanté au Sud et surtout dans l’Ouémé
- L’UDD de Justin Tometin AHOMADEGBE qui avait une assise nationale et qui, pour cette raison, attirait beaucoup de jeunes. Je me souviens que beaucoup de mes aînés au Lycée Victor Ballot avaient leurs cartes de l’UDD
- Enfin le RDD de Hubert MAGA, d’abord groupement des intérêts ethniques du Nord, puis MDD, suscité par l’administrateur colonial PEPERTI qui a été Commandant de Cercle à Natitingou. C’est la tactique coloniale bien connue du ‘’diviser pour régner’’. Bien entendu le RDD était exclusivement implanté au Nord.
Ces pères fondateurs n’ont pas su s’étendre pour doter notre pays d’une bonne gouvernance politique. Ils se sont lancés dans un jeu d’alliance et d’exclusion, qui a engendré ce que nous avons appelé les régimes de démissions nationales.
- L’alliance MAGA/APITHY pour exclure et réprimer AHOMADEGBE – C’est le Parti Dahoméen de l’Unité (PDU) créé le 13 Novembre 1960. Puis c’est l’échec du PDU balayé le 28 Octobre 1963 par la révolution du 28 Octobre 1963, impulsée par les Syndicalistes
- Ensuite l’Alliance AHOMADEGBE/APITHY qui a donné naissance au Parti Démocratique Dahoméen, né en Décembre 1963 et balayé à son tour le 22 Décembre 1965 par le coup d’Etat du Général SOGLO.
Après les régimes du PDU et du PDD, il faut noter quelques intermèdes militaires :

- Le gouvernement de Général SOGLO du 24 Décembre 1965 au 18 Décembre 1967
- Le gouvernement provisoire des Jeunes Cadres de l’Armée du 18 Décembre 1967 au 18 Juillet 1968 ; puis ce fut le passage du Président ZINSOU de Juillet 1968 au 12 Décembre 1969, remplacé par le gouvernement du Directoire du 12 Décembre 1969 au 07 Mai 1970.
Enfin, vient le Conseil présidentiel, le Monstre à Trois Têtes, du 07 Mai 1970 au 26 Octobre 1972.
Les régimes de démission nationale se sont caractérisés par :
- Le règne des Partis Uniques – C’est l’ère du Parti Unique dans toute l’Afrique. L’immensité des tâches de construction nationale commanderait l’unification de toutes les forces politiques dans un creuset unique.
- La régression des libertés démocratiques
- L’instabilité chronique et la soumission au diktat néocolonial français.
C’est pourquoi nous les avons appelés régimes de démission nationale. Le dégoût de l’instabilité et la mauvaise gouvernance économique de ces régimes nous ont conduit au coup d’Etat d’Octobre 1972.

2- La ‘’révolution’’ ou la dictature militaro technocratique de 1972 à 1990
Le dégoût de l’instabilité et de la stagnation nous ont fait accueillir le coup d’Etat comme une délivrance. Nous avons été jusqu’à parler de ‘’Révolution’’ !

Et lorsque le GMR a adopté le ‘’Nouveau Programme d’Indépendance Nationale’’, cela a soulevé l’enthousiasme des populations.


Mais en réalité, avec l’imposition du Parti Unique qu’est le PRPB en 1974, nous n’avons fait qu’échanger une dictature contre une autre, la dictature militaro technocratique. L’habillage progressiste que constitue la proclamation opportuniste de l’idéologie marxiste-léniniste n’a changé en rien cette réalité – Au contraire elle l’a renforcé, grâce à l’instauration du Syndicat Unique UNSTB ; et l’interdiction de toutes les organisations démocratiques.
Le double verrouillage politique et syndical opéré par le PRPB lui a assuré une longévité certaine (1972-1989) ; surtout que la jeunesse progressiste qui aurait pu constituer une force de contestation et d’opposition, était profondément divisée. Vous vous souvenez sans doute de la grande querelle Ligue/JUD.


Mais les luttes populaires, qui n’ont jamais cessé, ont fini par affaiblir le régime du PRPB pour le contraindre à la Conférence des Forces Vives de la Nation en Février 1990. La meilleure preuve que ces luttes n’ont jamais cessée, c’est que lorsque le PRPB, déjà essoufflé, a pris le risque de convoquer la Conférence des Cadres en 1979, ces cadres en fidèles représentants du peuple, ont fait son procès en règle. Lorsqu’on lit les résolutions, motions et recommandations des deux conférences, on ne peut qu’approuver l’appréciation de feu Cyprien GNANVO, qui considère que la première a été une répétition générale de la seconde.
L’échec des régimes de démission nationale et du PRPB n’est autre chose que l’échec des Partis Uniques imposés par des gouvernements déjà en place.


Les partis politiques créés dans ces conditions ne peuvent que se remplir et se remplissent effectivement d’opportunistes de tous poils et de tous acabits. Ils ne sont et ne seront jamais des partis de militants. Ils ne peuvent être que des paniers à crabes. Même s’ils s’habillent d’oripeaux progressistes, voire révolutionnaires.
L’échec du PRPB nous conduit donc en 1990 au Renouveau Démocratique.


3- Le Renouveau Démocratique – Février 1990 – Avril 2006


La Conférence Nationale a opté pour le multipartisme intégral. Il ne pouvait en être autrement, après pratiquement deux décennies de répression et de bâillonnement. La liberté retrouvée a entraîné un bouillonnement de la vie politique qui s’est traduit par la création de dizaines de partis et de particules politiques.
Mais tous ces partis avaient une coloration ethnique prononcée, même si les plus forts ont essayé de se donner une assise nationale.
Nous avons donc adopté la Charte des Partis pour limiter les dégâts. La Charte fait en effet obligation au parti qui naît d’avoir des membres fondateurs dans tous les départements de notre pays. J’ai créé en 2005 l’UFD-GBEDOKPO pour préparer les élections présidentielles de 2006. Je sais d’expérience comment cette clause de la Charte est habilement contournée. C’est dire que malgré la Charte, cette tendance lourde ethnocentrique s’est maintenue. Ce n’est pas par hasard que le député HOUANGNI, a choisi Djidja pour créer le P.E.B !


Quelles leçons pouvons nous tirer des Partis Politiques qui sont apparus sous le Renouveau Démocratique, dans un contexte de liberté démocratique pendant les quinze années qu’ont durés les régimes SOGLO et KEREKOU II ?


Je m’en tiendrai à l’expérience des Partis qui sont nés et ont réussi à se donner une certaine envergure – Dans mon analyse, je me limiterai donc au cas des Partis suivants :
- La R.B de SOGLO
- Le PRD de HOUNGBEDJI
- Le PSD d’AMOSSOU
- Le MADEP de FAGBOHOUN
Les alliances de partis que sont l’UBF autour de KEREKOU et le FCBE autour de YAYI nous donnent d’autres leçons.


L’ère du Renouveau Démocratique a ouvert la saison des Entrepreneurs Politiques – Un entrepreneur politique est un acteur politique qui dispose d’une fortune et qui l’investit pour créer un parti politique. Il ne s’arrête pas là ; il finance le fonctionnement et le développement du Parti – Quand les élections arrivent il fait face, mais cette fois-ci, pas seul. Il fait appel à ses partisans riches pour partager avec eux les frais – Ce mode de financement entraîne plusieurs conséquences :


1- C’est le Chef du Parti qui prend les grandes décisions, pour l’essentiel. Bien entendu il s’entoure d’un Bureau Exécutif, voir d’un Bureau Politique. Mais cela, c’est pour le décorum démocratique


2- Au moment des positionnements pour les différentes élections, c’est toujours le Chef qui prend les grandes décisions ; mais ici, il demande l’avis des bailleurs de fonds du Parti


3- Que deviennent les militants dans ce contexte ?


a) D’abord on hésite à les appeler militants, car on milite pour une cause et non pour un homme. Or, leur motivation principale, en l’occurrence, c’est de soutenir le fils de leur terroir d’origine


b) Comme ils ne cotisent pas, (dans leur grande majorité) on ne demande pratiquement jamais leur avis. Il n’y a pratiquement pas de réunions pour débattre des problèmes qui se posent. On les réunit quand on a besoin d’eux, c’est-à-dire aux périodes des élections – Ils constituent le ‘’bétail électoral’’ de leur parti.


Je ne dis pas cela pour dénigrer les Camarades qui ont créé leur parti, comme AMOUSSOU Bruno et HOUNGBEDJI Adrien – Au contraire je les félicite d’avoir tenté ces expériences, c’est-à-dire créer des partis politiques dans un contexte de multipartisme intégral


– Je les félicite parce que le terrain sur lequel ils sont intervenus, les milieux au sein desquels ils ont essayé de prospérer, présente trois handicaps majeurs :


- Primo : Nos populations sont pauvres – La grande majorité vit dans une misère réelle. Il s’en suit que très peu de membres recrutés au sein de ces populations, peuvent payer une cotisation conséquente. Il s’en suit aussi que ces populations sont sensibles aux cadeaux (sacs de riz, de sel, argent frais….etc.) distribués par les partis dans le cadre des compétitions électorales


- Secundo : Nos populations sont analphabètes dans leur grande majorité. Ici aussi il s’en suit deux conséquences :
• La première est qu’elles ne courent pas derrière les programmes ! Ils ne constituent pas pour eux une priorité – De toutes les façons ils n’en perçoivent pas bien l’intérêt, ne sachant pas lire, ni écrire
• La seconde est que leur horizon naturel ne dépasse pas leur terroir d’origine. Le paysan de l’Ouémé ou d’Abomey est goun ou fon avant d’être Béninois. Un niveau de culture, donc d’éducation, est nécessaire pour comprendre le concept de Nation et y adhérer.


- Tertio : Le troisième handicap n’est pas le moindre – C’est la structure ethnique de nos populations – En effet nous sommes une nation à devenir, en voie de constitution ou d’édification. Pour le moment, notre Etat fait cohabiter des ethnies en cours d’interpénétration, de fusion – Comme vous pouvez le constater, les deuxième et troisième handicaps s’entremêlent dans leurs effets.
En conclusion sur les Entrepreneurs Politiques, nous pouvons dire qu’ils interviennent sur un terrain complexe, voire miné. C’est cela qui explique les résultats :


- Le PRD, dans sa plus grande extension, a pu obtenir un député à Djougou et un autre à Parakou ; et donner l’illusion d’un Parti à envergure nationale !


- Le PSD, avant sa phase actuelle de décrue, avait réalisé le monopole dans le Couffo, et gagné une grande partie du Mono !


- La RB n’a jamais pu sortir des départements du Littoral, de l’Atlantique et du Zou !


- Quant au MADEP, il est maître sur le Plateau, mais a du mal à en descendre !


Les partis ainsi constitués apparaissent comme des ‘’partis uniques régionaux’’, qui dictent la loi dans leur terroir, mais ne parviennent pas à se hisser à un niveau national. Ils sont condamnés à un jeu d’alliance.


C’est une alliance de partis qui a soutenu le régime du Président SOGLO avant la création de la RB. C’est encore une alliance de partis qui a porté KEREKOU II. Elle s’est formalisée sous l’appellation d’UBF. Cette alliance a volé en éclats à la fin du règne de KEREKOU II, en ouvrant ainsi la voie à un novice politique : j’ai nommé Boni YAYI.


DU CHANGEMENT A LA REFONDATION – 2006-2013


Avec Boni YAYI, nous sommes dans l’actualité. Vous savez tous dans quelles conditions il est arrivé au pouvoir et ce qu’il y fait.
La gestion calamiteuse de KEREKOU et le discrédit qui a rejailli sur lui et ses collaborateurs ont ouvert la voie au banquier de LOME.
Les mauvaises relations entre les ‘’partis uniques régionaux’’ et les manœuvres sournoises de KEREKOU lui ont permis d’accéder au pouvoir.
L’opinion dégoûtée, voulait un homme neuf – C’est un incompétent qui est parvenu à s’installer à la tête de notre Etat ; qui s’y est maintenu par le fameux KO de 2011, et qui manœuvre pour s’y incruster.


En fait d’’’homme neuf’’, nous avons oublié qu’il était encarté à la RB et qu’il a été Conseiller du Président SOGLO comme membre de la cellule macro-économique de la Présidence.
Qu’est ce qu’il a fait en arrivant au pouvoir ? Après avoir berné les Partis Politiques Régionaux en signant avec eux, entre les deux tours, un protocole d’accord bidon (Alliance PSD, RB, MADEP) il a écarté résolument et systématiquement les anciens leaders politiques pour s’entourer d’un panier à crabes appelé FCBE : Un ramassis de menu fretin politique où rivalisent les opportunistes de tous poils et de tous acabits. Leur prototype est Mr Amos ELEGBE, qui joue à l’éminence grise à la Marina.


Du changement qui n’a rien changé, à la refondation en cours qui sape les fondations de la Nation, nous avons déjà vu de quoi cette coalition est capable :
• Echec cuisant sur le plan économique – selon le dernier classement de la Banque Mondiale notre pays a régressé au 8ème rang avant le dernier de la liste – Il est avant dernier parmi les pays de l’U.E.M.O.A
• Un démantèlement méthodique des acquis de la Conférence Nationale
• Une gouvernance politique caractérisé par un pilotage à vue, sans programme défini ; et un régionalisme systématisé comme mode de gestion des affaires de l’Etat.


Si nous n’arrivons pas à le chasser en 2016, il nous conduira certainement dans le mur, sans exclure qu’une guerre civile peut éclater à tout moment, du fait des frustrations qui s’accumulent dans le Sud de notre pays- La tâche urgente qui s’impose à nous est de contraindre Mr Boni YAYI à s’en aller après son deuxième mandat, comme le prévoit et le prescrit du reste de notre Constitution.


QUE FAIRE ?


Pour répondre à cette vieille question qui remonte à Lénine, il suffit de faire le contraire de ce que YAYI fait sur le plan de la Gouvernance Politique. Il suffit ainsi de :


1- Rompre avec le régionalisme comme système de direction ou mode de gestion des affaires de l’Etat
2- Renoncer à la révision biaisée de la LEPI et opter résolument pour l’adoption consensuelle d’une liste et d’une loi électorales. Qui ne se rend pas compte, en effet, que la révision de la LEPI, telle qu’elle est engagée par le C.O.S dirigée par Sacca LAFIA, qui travaille en collaboration avec l’INSAE, à la tête duquel on a pris soin de placer un BIAOU ; qui ne se rend pas compte que, dans ces conditions, c’est un nouvel instrument de fraude qu’on nous prépare !


3- Mettre fin aux affaires judiciaires inventées par Boni YAYI et qui vicient l’atmosphère politique nationale : L’affaire d’empoisonnement et l’affaire de la tentative de coup d’Etat


4- Mettre fin aux violations permanentes de la Constitution et au piétinement des lois et règlements qui ont provoqué le long conflit avec les Magistrats


5- Mettre fin à l’immixtion des religions dans les affaires publiques – Il suffit pour cela de respecter le caractère laïc de notre Etat
Voilà, brièvement (la liste est loin d’être exhaustive !) ce qu’il ne faut pas faire.
Mais alors que faire ? Permettez-moi de citer l’UNION fait la NATION qui écrit, dans le document issu de ses journées des 27 et 28 Juillet 2012 et intitulé : Rénover le système politique pour mieux gérer le Bénin, ce qui suit :
« Pour l’UNION fait la NATION, la source principale des maux qui empêchent une saine gestion de notre pays et son progrès économique et sociale est l’incapacité des forces politiques nationales à constituer des organisations politiques suffisamment fortes et cohérentes pour donner un contenu réel et concret à notre indépendance, à notre souveraineté et à notre option pour la démocratie.


De telles organisations, qui disposeraient d’une base sociale étendue à l’inverse de groupes régionaux, sont seules capables de définir et de mettre en œuvre une politique de développement et de satisfaction des besoins de la majorité des béninois. Leur absence n’a pas permis de former des leaders politiques aguerris et compétents pouvant conduire des actions cohérentes dans la durée, en phase avec les réalités de notre temps ».

L’UN avance ensuite :

1- Huit (08) propositions pour ‘’éviter le naufrage imminent’’ c’est-à-dire pour empêcher l’instauration d’une dictature rétrograde dans notre pays

2- Six (06) propositions pour ‘’améliorer le système électoral’’

3- Douze (12) propositions pour ‘’rénover notre système politique’’
Au total, l’UN soumet aux populations 26 propositions pour rénover notre gouvernance politique afin de remettre notre pays sur les rails du développement.

Rassurez-vous, je ne vais pas vous infliger la lecture de ces 26 propositions, même si personnellement je les trouve plus intéressantes et plus pertinentes les unes que les autres.
Je me contenterai de soumettre à votre examen une conditionnalité et une démarche. Pour rénover la gouvernance politique dans notre pays nous devons :

- Primo : Rénover nos partis politiques, c’est la conditionnalité. Nous ne pouvons pas continuer à animer la vie politique nationale avec ce que j’ai appelé ‘’les partis uniques régionaux’’ dont la mésentente nous a amené Boni YAYI – Encore moins avec des partis du type des anciennes formations politiques qui ont organisé la démission nationale dans la première décennie de l’Indépendance. Nous ne pouvons pas construire notre pays en continuant le jeu malsain des alliances politiques de circonstance, que nous montons et défaisons au gré des intérêts de leaders qui placent leurs intérêts particuliers au dessus des intérêts de la Nation. A l’exemple de l’UN nous devons entreprendre de bâtir des partis de type nouveau, à envergure nationale et ayant les intérêts généraux du pays comme boussole. Depuis le Renouveau Démocratique, nous avons fait la malheureuse expérience de personnalités qui s’affirment ‘’indépendantes’’ pour diriger notre pays. Ils finissent toujours par s’entourer de collaborateurs qui se révèlent, dans leur grande majorité, un ramassis hétéroclite de courtisans et d’opportunistes. Nous ne voulons plus des oiseaux rares, des ‘’hommes neufs’’ pour diriger notre pays. Il nous faut désormais des dirigeants patriotes, qui ont mené avec nous la lutte sur le terrain, qui connaissent nos problèmes et qui ont su mettre sur pied, patiemment, de vrais partis politiques d’envergure nationale. Je crois pour ma part que l’UN est dans cette dynamique et dans cette logique.

- Secundo : La démarche que je propose, c’est l’organisation des Assises Nationales, à l’instar de celles que nos frères Sénégalais ont réalisé sous la conduite éclairée du Professeur Makhtar M’BOW, ancien Directeur Général de l’UNESCO.
Dans son document issu des journées de Juillet 2012, ‘’l’UN rappelle que ceux qui affirmaient vouloir faire du développement sans la politique ont conduit notre pays dans l’abime. Tout le monde s’est rendue compte que sans une bonne gouvernance politique, il n’y a pas de développement, il n’y a pas de paix !!’’
Suite à cette déclaration, l’UN fait une série propositions pour rénover notre système politique- Ces propositions sont toutes axées sur le fonctionnement de nos partis politiques qui sont les instruments de la gouvernance politique.

Je suggère que toutes les forces de progrès de notre pays se mettent d’accord pour organiser les Assises Nationales que je propose. Nous n’avons pas besoins de l’accord du gouvernement qui les percevra, avec raison, comme ce fut le cas au Sénégal sous WADE, comme une entreprise dirigée contre lui. Il s’agira pour nous de rassembler, en un grand Forum, les Syndicats, les Organisations de la Société Civile, les Partis Politiques ayant opté pour le progrès, les Forces religieuses saines, les structures des Têtes couronnées qui acceptent de jouer le jeu – Comme au Sénégal, les Assises Nationales peuvent être accompagnées par des Assises Régionales. Si nous parvenons à réunir les moyens, elles peuvent durer un mois et bénéficier d’une couverture médiatique adéquate. L’avantage de cette démarche est double :

- Primo : Le programme de relève qui sera retenu aura été amplement discuté et diffusé. Pour réparer le dégât que Boni YAYI laissera dans tous les domaines, il nous faudra un pareil instrument, bien articulé et bénéficiant d’un large consensus au départ.


- Secundo : Les forces qui auront travaillé et discuté ensemble pendant un mois, pourront facilement dégager en leur sein l’équipe capable de réussir la relève, après la catastrophe qu’aura été le règne de YAYI.

Voilà chers amis, mes propositions pour rénover la gouvernance Politique dans notre pays.
La relève du régime de Boni YAYI sera une tâche ardue. Mais nous sommes condamnés à l’assurer. Nous devons nous préparer et nous organiser en conséquence.
Je vous remercie pour votre attention.

Fait à Cotonou le Mardi 30 Juillet 2013

J.R.AHOYO
Daà GOUDJEMAN
Président du Collectif des Adhérents directs de l’U.N.

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