Suspension des membres du gouvernement: Remaniement stratégique ou déguisé de Boni Yayi #aCotonou

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Suspension des membres du gouvernement: Remaniement stratégique ou déguisé de Boni Yayi

Publié le samedi 10 aout 2013 | sonangnon.org

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La nouvelle a surpris hier, jeudi 08 août 2013, tous les Béninois. Le Président de la République, Boni Yayi a suspendu tous les membres de son gouvernement. Quelles que soient les raisons évoquées, cette décision, au vu des critiques essuyées ces derniers mois par le gouvernement,
n’est plus ni moins qu’un remaniement ministériel stratégique...
C’est pour se débarrasser de ceux qui n’ont pas comblé ces attentes, des ministres défaillants ou devenus politiquement trop gênants que le chef de l’Etat a adopté cette formule. Son objectif c’est de jouer également sur l’opinion publique qui ne lui est pas tellement favorable depuis quelques mois. Au lieu donc de procéder comme d’habitude, il a décidé cette fois-ci d’aller par étape. Il a d’abord, l’étape de la suspension de tous les membres du gouvernement. Une étape qui donne l’impression que le Président de la République n’est contre personne ou n’a particulièrement rien contre un ministre. Mais sa décision tend à faire croire qu’il suspend tous ses collaborateurs, le temps de réfléchir, pour mieux sauter ou corriger le tir.
Mais en réalité, c’est stratégique et on peut se dire que ce processus cache les vraies motivations du chef de l’Etat car ce sont des membres du gouvernement qui ont été bien ciblés pour être limogés. Et la seconde étape donnera la preuve de cette analyse car naturellement, certains ministres perdront leur poste. Il n’est pas évident qu’ils soient tous rappelés au gouvernement. Le jeu sera ainsi fait comme ce fut le cas quand le chef de l’Etat avait, il y a quelques années, limogé tous ses Conseillers techniques et chargés de mission. Tout le monde ne revient jamais. C’est dur, c’est difficile, la pilule sera amère à avaler mais nous sommes obligés de le dire. Si certains membres du gouvernement restent encore sereins et tout confiants, d’autres ont des raisons d’être en deuil. Et ils y resteront peut-être pendant des jours, des semaines ou des mois, le temps que le chef de l’Etat fasse les réglages nécessaires pour les remplacer, stratégie politique oblige sans oublier qu’il a besoin de nouvelles ressources pour faire face aux échéances électorales prochaines.
Les critiques vont bon train ces derniers mois et les accusations fusent de toute part sur la gestion des affaires de l’Etat. Le Président Boni Yayi, malgré la sérénité et l’assurance qu’il affiche, en est bien conscient et sait très bien que c’est son gouvernement qui est ainsi déprécié ou décrié. A moins de trois ans de la fin de son deuxième et dernier mandat présidentiel, les défis seront difficiles à relever. Boni Yayi par cette décision, pense peut-être redresser la situation, sans réveiller l’attention de ses détracteurs, toujours aux aguets pour étaler ou dévoiler à l’opinion publique, ses insuffisances, ses erreurs et ses maladresses. Cette suspension des ministres, comme un remaniement stratégique ou déguisé, pourrait permettre au chef de l’Etat, d’arranger un peu les choses dans l’espoir de rassurer l’opinion publique. Mais la vraie préoccupation demeure : celle de savoir si cette formule permettra vraiment au Président Yayi de combler le fossé, de résoudre les problèmes socio-économiques et politiques qui persistent et qui éprouvent son pouvoir qui s’achève dans un climat de tension et de turbulence.

Euloge R. GANDAHO

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