Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Débat sur la révision de la Constitution : Léhady Soglo n’a pas convaincu sur Canal 3, en panne d’arguments, il a fait du dilatoire sur tous les sujets abordés
Publié le lundi 13 avril 2015  |  Notre Voix
Léhady
© Autre presse par dr
Léhady Soglo, Premier adjoint au maire de la ville de Cotonou




L’invité de l’émission «Zone Franche» de Canal 3 Bénin de ce dimanche 12 avril 2015 a déçu téléspectateurs et auditeurs. Il est complètement passé à côté de la plaque. Il a parlé pendant plusieurs minutes sans convaincre personne, pour ne rien dire tout simplement. Même les deux éminents confrères sur le plateau étaient visiblement non satisfaits de ses prestations, des réponses apportées à leurs questions pertinentes. La montagne a accouché d’une souris.



Annoncé à grands renforts publicitaires sur les réseaux sociaux, le passage de Léhady Vinangnon Soglo n’a rien apporté de nouveau au débat politique. Bien au contraire, il l’a fait reculer. Du début jusqu’à la fin de l’émission, il n’y a pas cette question à lui poser pour qu’il ne parle pas de «révision opportuniste, 3ème mandat, gestion catastrophique… sans pour autant apporter des éléments d’appréciation probants». Pour dire la vérité, l’émission était «ennuyeuse» du fait de l’incohérence des propos de l’invité qui allait du cop à l’âne. C’est le lieu de remercier, féliciter et encourager les deux éminents confrères qui ont conduit le débat pour leur professionnalisme. Les bonnes questions ont été posées au bon moment et au bon endroit à Léhady Soglo. Mais en panne d’arguments pour convaincre, il était obligé de verser chaque fois dans le dilatoire, en faisant un faux procès au chef de l’Etat sur les questions de la révision de la constitution et de la lutte contre la corruption et l’impunité. Voici quelques uns de ses morceaux choisis : «Le chef de l’Etat veut réviser la Constitution pour aller sur des avenues qu’on ne souhaite pas. Nous nous opposons catégoriquement à toute révision opportuniste de la constitution pour lui donner un troisième mandat. Un président sortant n’a pas besoin de majorité a l’Assemblée. Les cas du Niger, du Sénégal et du Burkina Faso sont là... Nous n’en voulons pas au Bénin. Car, notre système démocratique est menacé, en danger». Et lorsqu’on lui pose la question de savoir comment le président Boni Yayi peut à lui seul réviser la constitution pour se maintenir au pouvoir alors qu’il y a trois décisions de la Cour Constitutionnelle qui ont déjà sifflé la fin de la récréation, il était incapable de sortir des arguments convaincants. Pour Léhady Soglo, le chef de l’Etat veut faire «une révision opportuniste» parce qu’il «bouge» trop sur le terrain et ses partisans ne cessent de dire «après nous, c’est nous…». «On n’a jamais vu ça, l’hyperactivité du chef de l’Etat, il est partout et fait tout à la fois. C’est pourquoi les forces démocratiques se mobilisent pour barrer la voie à son projet funeste», a-t-il affirmé. Donc parce que le chef de l’Etat est en fin de mandat, il ne doit plus mener des actions de développement sur le terrain ? En quoi les slogans de campagne de ses partisans peuvent-ils conduire à une révision opportuniste de la constitution pour dresser le terrain à un troisième mandat ? Comment le président Boni Yayi peut-il réviser la constitution pour créer une nouvelle République malgré les trois décisions de la Cour Constitutionnelle qui interdisent le toilettage des options fondamentales de la Constitution ? Comment Boni Yayi peut-il réviser la loi fondamentale sans un minimum de consensus qui n’existe pas encore ? Les députés de la 7ème législature seront-ils tous des godillots pour voter un tel projet, si l’intention de Yayi était de rester au pouvoir ? Voilà autant de questions qu’on est en droit de se poser au regard des affirmations gratuites du président de la Renaissance du Bénin (Rb) sur le plateau de Canal 3 Bénin. Léhady aurait dû répondre à chacune de ces questions pour permettre au peuple de comprendre par quelle alchimie une révision opportuniste pourrait être opérée dans le contexte actuel, en dépit des engagements personnels pris par le Président de la République de quitter effectivement le pouvoir en 2016 et des nombreuses décisions de la Cour. Mais n’ayant aucun argument convaincant, il ne pouvait qu’utiliser la voie de l’intoxication, de la désinformation et de la manipulation pour justifier ses retournements de veste spectaculaires. Car, la révision de la constitution est dans le projet de société du candidat Boni Yayi en 2006. C’est aussi dans l’accord politique «Wologuèdè» signé entre lui et plusieurs partis politiques.

En résumé, la question de «révision opportuniste» que ne cesse de chanter Léhady Soglo est un faux débat, un faux procès, qui montre à suffisance qu’il n’a pas d’arguments sérieux pour justifier son opposition au régime en place. D’où le dilatoire observé.



Bonne gouvernance



Sur la question de la bonne gouvernance, Léhady Soglo n’a rien dit de concret, sinon des accusations sans aucun début de preuves irréfutables. Il a oublié de dire que depuis 2006, le Président de la République a affiché sa volonté manifeste de lutter contre la mauvaise gouvernance sous toutes ses formes, la corruption et les autres infractions connexes, ainsi que l’impunité. Il a oublié les limogeages de hauts fonctionnaires de l’Etat pour faits de corruption ou de mal gouvernance, la mise en place de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, les dossiers d’anciens ministres envoyés à l’Assemblée Nationale pour le compte de la Haute cour de justice mais qui a été finalement bloqué... Le Président de la Rb a également manqué de rappeler que le Chef de l’Etat est allé plus loin, très loin, en livrant certains de ses plus proches collaborateurs à la justice. Des membres de sa propre famille n’ont pas été épargnés. Lui-même s’est dit prêt à répondre devant les juridictions compétentes en cas de besoin. Comme pour dire que nul n’est au dessus de la loi. En son temps, qu’est-ce que les députés Rb ont eu à faire au Parlement pour faire aboutir les dossiers des anciens ministres pour la Hcj ? C’est là toute la question. Ils n’ont rien fait, puisque les dossiers n’ont pas abouti. Alors, pourquoi Léhady accuse aujourd’hui le chef de l’Etat qui a au moins eu le mérite de poser ces actes historiques ? Si le régime se propose d’avoir 50 députés, c’est justement pour régler entre autres ces questions. Les 15 députés que la Rb entend avoir à l’issue du scrutin du 26 avril prochain apporteront quoi à la question de lutte contre la corruption et l’impunité ? Quel est le projet de la Rb sur le sujet ? Inexistant. Sinon, Léhady allait déjà en parler. Ce qui est paradoxal dans son intervention, c’est qu’il refuse d’assumer ses responsabilités. «Nous n’avons jamais été associés à aucune prise de décision. Nous sommes allés au gouvernement pour préserver la paix et l’unité nationale. La Rb n’est pas comptable du bilan du régime…», a-t-il déclaré. Mais il a oublié de dire que depuis 2006 à nos jours, son parti a toujours participé à la gestion du pouvoir. Galiou Soglo, Abraham Zinzindohoué, Blaise Ahanhanzo-Glèlè et Christian Sossouhounto ont été ministres dans différents gouvernements de Boni Yayi au nom de la Rb. D’autres militants Rb sont promus à d’autres postes de responsabilité, à commencer par la femme de Léhady Soglo et l’ancienne secrétaire générale de la mairie de Cotonou. Alors, que reproche-t-on concrètement à Boni Yayi ? «Dans le privé, le chef de l’Etat est agréable et même sympathique. Je n’ai aucun problème avec lui, personnellement. Mais il ne respecte pas ses promesses», estime Léhady Soglo. Mais de quelles promesses parle-t-il ? Qu’il le dise haut et fort pour que le peuple comprenne s’il s’agit de promesses relatives au développement et à la prospérité du pays ou à la prospérité de la Rb. Et puis, Blaise Ahanhanzo-Glèlè, ancien ministre de l’environnement, a été gardé à vue pendant plusieurs jours dans le cadre du dossier relatif à la construction du siège du parlement. Au nom de l’éthique ou des valeurs, pourquoi n’avait-elle pas demandé à Ahanhanzo de quitter le gouvernement pour son honneur et sa crédibilité ?

De toute façon, ce qui est heureux, le peuple béninois n’est pas dupe.

Bruno OTEGBEYE(Cell.Com/PR)
Commentaires