Léhady Soglo parle de ses ambitions pour le Bénin

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Publié le mardi 14 avril 2015 | 24haubenin.info

© Autre presse par dr
Léhady Soglo, Premier adjoint au maire de la ville de Cotonou

Le président de la Renaissance du Bénin (Rb), Léhady Vinagnon SOGLO (Lvs) était hier l’invité de l’émission « Zone franche » de la télévision Canal 3 Bénin. Au menu des échanges, il y avait l’actualité nationale, le départ de la Rb de la majorité présidentielle plurielle et surtout le bilan d’activités de la municipalité de Cotonou. Il a donné son point de vue sur ces différentes questions et exposé les fondements de l’alliance Rb-Rp en faveur de laquelle, il a demandé un vote massif aux prochaines élections législatives.

« Nous avons réussi à confectionner une bonne et belle liste… ». Ainsi parlait hier Léhady Vinagnon SOGLO, président de la Renaissance du Bénin, sur le plateau de l’émission dominicale « Zone franche » au sujet de l’alliance Rb-Rp. Invité à donner son point de vue sur l’actualité électorale, le leader des Houézèhouè a partagé avec ses compatriotes, les idéaux et les objectifs de l’alliance Renaissance du Bénin-Réveil Patriotique dont il défendra avec ses colistiers, les couleurs aux élections législatives à venir. En ce qui concerne cette alliance Rb-Rp née à l’occasion de ces élections législatives, Léhady Vinagnon SOGLO a expliqué qu’elle a été inspirée par la situation que traverse actuellement le Bénin. « Mes chers compatriotes, l’heure est grave. Ce qui se joue aujourd’hui, ce n’est ni plus, ni moins que l’avenir de notre démocratie parce que quand nos amis des Forces cauris pour un Bénin émergent veulent coûte que coûte, vaille que vaille, réviser notre constitution, je crains que cela ne crée à nouveau des tensions et que si on n’y prend garde, cela risque de nous amener dans des avenues que nous ne souhaitons pas » a-t-il laissé entendre, pour expliquer la séparation de sa formation politique avec la majorité présidentielle plurielle. Ainsi, à l’en croire, si la Rb s’est mise en alliance avec le Réveil patriotique de Janvier Yahouédéhou, c’est parce que les deux formations politiques partagent les mêmes points de vue et ont une vision commune, celui de barrer prioritairement la route à la forfaiture qui se profile à l’horizon parlant, de la révision de la constitution. Ce qui, selon le président Léhady Vinagnon SOGLO sur l’émission, se justifie par la pertinence des idéaux de l’alliance (respect des normes démocratiques) et du combat qui est la sienne à savoir lutter contre toute révision
opportuniste de la constitution, un troisième mandat en faveur de l’actuel Chef de l’Etat, et l’exercice du pouvoir par les héritiers politiques du Chef de l’Etat ; puis contrôler véritablement l’action du gouvernement et initier des lois pour améliorer les conditions de vie des populations.

Alliance Rb-Rp : une meilleure liste

A la question de savoir si la liste Rb-Rp n’est pas devenue un réceptacle des « bannis » des autres listes, le président de la Rb répond : « Je rejette ce qualificatif qui s’adresse à des personnalités de très grande qualité parce que l’Honorable Benjamin Ahounou était, il n’y pas si longtemps, coordonnateur Fcbe du Littoral, le ministre Tidjani Serpos a été plusieurs fois député et a une grande expérience parlementaire, l’Honorable Djaouga est député de la 6ème législature, le député Célestin Goutolou a une assise réelle dans la 24ème circonscription notamment à Ouinhi et Mme Koubéty qui conduit notre liste dans la 3ème circonscription est à la tête d’un puissant mouvement de plus de 15 mille âmes ». Des renforts de qualité qui viennent remettre en cause, la perception que certains ont de la Renaissance du Bénin « nouvelle version » comme l’a désignée son président. Le parti reste et demeure une grande
force politique aujourd’hui au Bénin. Et c’est donc fort de toutes ses arrivées de personnalités que l’alliance RB-RP nourrit légitimement l’ambition d’avoir au moins 15 députés à la 7ème législature.

De la gestion « catastrophique » des affaires du pays par le régime
S’agissant de la gestion de l’actuel locataire de la Marina, la position du président de la Renaissance du Bénin a été claire. « Elle est catastrophique » a-t-il martelé. « On nous avait dit dans ce pays que ça pouvait changer, que ça devait changer, que ça allait changer. Mais en neuf ans, rien n’a changé à part pour les copains et éventuellement les coquins. Quand je vais sur le terrain et que je pose la question aux populations, elles me répondent invariablement que rien n’a changé », a déclaré Léhady Vinagnon SOGLO. Selon lui, ce qu’on retient du passage de Boni Yayi à la tête du Bénin, c’est une grosse ardoise d’au moins 372 milliards issue des différents scandales qui ont secoué le pays depuis 2006 à savoir les affaires Cen-sad, machines agricoles, Maria Gléta, Icc, pour ne citer que celles-là.

Un montant suffisamment considérable qui, selon l’invité de Canal 3 Bénin, aurait pu permettre de construire des écoles, des dispensaires, des routes etc. L’autre chose qu’on retient des propos de LVS, c’est qu’il y a une grande divergence entre les discours de Boni Yayi et ses actes. Et, c’est, selon l’invité de Malick Gomina et André Dossa, l’une des raisons pour lesquelles son parti la Renaissance du Bénin a pris ses distances avec le régime du changement et de la refondation. Et par rapport à la question relative à la part de la Rb dans le bilan de Yayi, la réponse de son président a été claire. « Nous disons clairement que nous ne sommes pas comptables de cette gestion catastrophique » a-t-il martelé, car, a-t-il poursuivi, aucun militant de la Renaissance du Bénin n’a jamais été reconnu coupable ou complice des différents scandales qui ont éclaboussé le régime Yayi. « Nous avons accepté de collaborer avec le président Boni Yayi au lendemain des élections de 2011 pour éviter que notre pays bascule dans la violence. Nous pensions, comme il nous l’a dit d’ailleurs, que le Chef de l’Etat allait mettre son deuxième et dernier mandat au service du développement » a laissé entendre Léhady Vinagnon SOGLO. Une décision mue, selon lui, par les idéaux de son parti la Renaissance du Bénin que sont la paix, l’unité nationale, la stabilité et la défense des acquis démocratiques.

Malheureusement, a-t-il regretté, « très vite, les mauvaises habitudes ont repris le pas sur les actions de développement. Le président de la République a inutilement créé des situations de tension dont l’illustration parfaite est le maintien coûte que coûte, vaille que vaille du projet de révision de notre loi fondamentale qui est un projet clivant ». Toutes choses qui, selon Léhady Vinagnon SOGLO, ont poussé la Rb à rompre son partenariat avec la majorité présidentielle.

De la gestion de la ville de Cotonou
L’un des temps forts de cet entretien a été la gestion de la ville de Cotonou. Et sur le sujet, Léhady Vinagnon SOGLO, fidèle à son honnêteté et à son franc parlé, a reconnu que la municipalité n’a pu combler toutes les attentes des Cotonoises et des Cotonois. « Je reconnais que nous n’avons pas pu faire tout ce que nous avions dit, au cours des deux mandats » a reconnu Léhady Vinagnon SOGLO, avant d’expliquer que « c’est principalement dû au fait qu’il n’y a jamais eu une synergie entre le pouvoir central et l’équipe municipale ». Ainsi, c’est le refus de l’Etat central d’accompagner les collectivités locales qui cause aujourd’hui l’échec de la décentralisation.

Pour sa part, Léhady Vinagnon SOGLO ne se décourage pas, bien au contraire. Il espère que les choses changeront. « Ce que je souhaite est que l’on passe moins de temps à faire de la politique politicienne et qu’on se consacre au développement et à l’amélioration des conditions de vie de nos populations » a-t-il déclaré. Ce qui, selon lui, n’est pas impossible. Il en veut pour preuve, le cas de la ville de Dakar où malgré le fait que le maire de la ville était d’une obédience politique différente de celle du Président de la République, le gouvernement ait toujours octroyé à la mairie de Dakar, l’équivalent de tout le budget de la mairie de Cotonou, pour nettoyer la ville et ses environs. « Ici, nous peinons à boucler notre budget et nous avons plusieurs fois tenté d’expliquer aux différents gouvernements successifs, l’intérêt pour eux d’accompagner la ville parce que quand quelqu’un vient au Bénin, son appréciation du pays dépend en grande partie de son regard sur Cotonou » a déclaré le Président de la Rb.

Eidh Gaglazoun