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Scrutin du 26 avril : Un socle national pour Abt et Nago
Publié le jeudi 23 avril 2015  |  Le Matinal
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© APA par El Hadj Assane
Visite du président de l`assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago au Sénégal
Vendredi 22 Fevrier 2014. Dakar. Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Mathurin Coffi Nago, arrivé à Dakar, pour une visite de travail de cinq jours, a rencontré son homologue du Sénégal, Moustapha Niasse pour une séance de travail. Photo: Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Mathurin Coffi Nago




Dans 3 jours, les Béninois éliront leurs représentants à l’Assemblée nationale. La campagne bat son plein à travers le pays et chacune des 20 listes en jeu rivalise d’ardeur et d’imagination pour séduire les populations afin d’obtenir leurs suffrages. Au-delà de la valeur constitutionnelle du scrutin, plusieurs enseignements devront être tirés des résultats du vote qui aura lieu le dimanche 26 avril 2015.


C’est une question essentielle posée, il y a quelques semaines, par l’hebdomadaire Jeune-Afrique qui titrait : « Bénin qu’as-tu fait de ta démocratie ? » Il est vrai qu’au cours des neuf dernières années, la démocratie béninoise qui, était l’une des vitrines de la démocratie en Afrique, a connu des difficultés qui ont pour noms : la non organisation des élections à bonne date, les diverses tensions constatées dans les processus électoraux, les fichiers électoraux mal ficelés, etc. A l’heure où le Nigéria voisin vient d’organiser une élection saluée, de par le monde, à cause de sa qualité et sa transparence, la capacité de notre pays à organiser une élection crédible et transparente sera largement scrutée. Le premier enseignement qui sera tiré de ce scrutin sera indéniablement lié à la qualité du processus électoral, à la mobilisation des électeurs et, surtout, à la transparence des opérations de vote.

Les Fcbe vont-ils atteindre leur objectif de 50 députés ?

Les objectifs de la famille politique du chef de l’Etat ont été clairement énoncés le 15 février 2015 lors du Congrès des Fcbe : obtenir 50 députés et être en mesure de modifier la Constitution béninoise. S’il est vrai qu’avec 50 députés il n’est pas possible de modifier la Constitution, car il faut une majorité qualifiée de 3/4 soit 63 députés pour passer par la voix référendaire et de 67 députés pour une adoption au niveau de l’Assemblée, il n’en demeure pas moins de constater que le parti au Pouvoir pense pouvoir conquérir facilement, avec 50 députés, la majorité qualifiée qui lui permettra de réaliser la modification constitutionnelle qui est la clé de voûte de son projet législatif. Dans le contexte béninois caractérisé par de multiples transhumances politiques et la force de l’argent, ce projet pourrait être réalisable si les Fcbe obtiennent les 50 députés visés. Il faut reconnaître que la majorité au Pouvoir y a mis les moyens : une pré-campagne présidentielle depuis un mois, ponctuée par de nombreuses descentes sur le terrain et d’innombrables poses de premières pierres, une vingtaine de ministres candidats/tête de liste et un nombre élevé de hauts fonctionnaires sur les listes Fcbe et, enfin, un engagement personnel du Chef de l’Etat qui ne ménage pas ses efforts pour faire élire ses partisans et atteindre son objectif. Avec toute cette armada, il est évident que si les Fcbe n’atteignent pas leur objectif de 50 députés, ce sera un échec. Cet échec sera considéré comme cuisant si le nombre de députés Fcbe est inférieur à la majorité absolue, soit 42 députés.

Quelles sont les forces en présence pour la Présidentielle de 2016 ?

Il s’agit probablement du plus grand enseignement qui sera tiré du scrutin du 26 avril 2015. Jusque-là, ils étaient plus d’une vingtaine à vouloir concourir à la présidentielle de 2016, chacun tentant de démontrer qu’il est l’homme de la situation. Chaque potentiel candidat s’appuie sur son sondage personnel. Sondage selon lequel, bien évidemment, l’intéressé arriverait largement en tête. Dans ce contexte, l’organisation des élections législatives se présentait comme une aubaine pour mesurer les forces et les faiblesses de chacun des présidentiables. De toute évidence, les candidats à la Présidentielle qui ont été absents de la période de campagne du mois d’avril auront tout le mal du monde pour convaincre de leur potentiel électoral. Ils pourront toujours parler de leurs soi-disant sondages d’opinion, mais le vrai sondage grandeur nature est bien évidemment les élections législatives. Aucun autre sondage, aucune autre étude ne vaut l’onction directe du peuple. Ces candidats absents de la ligne de départ des Législatives pourront toujours dire qu’ils ont soutenu des femmes et/ou des hommes sur différentes listes. Mais, la réalité évidente restera que les populations, les électeurs, à moins d’un an de la présidentielle, ne les auront pas clairement identifiés comme étant des leaders politiques. A contrario, ils sont plusieurs à avoir décidé de se présenter devant le peuple ou de présenter une liste pour solliciter les suffrages de leurs concitoyens. Ils ont pour noms : Léhady Soglo, Janvier Yahouédéhou, Mathurin Coffi Nago, Eric Houndété, Sacca Lafia, Issa Salifou, Robert Gbian, Abdoulaye Bio-Tchané ou encore Joseph Djogbénou. Au soir du 26 avril, il sera bien entendu aisé de dire que les voix obtenues par le Fdu de Mathurin Coffi Nago ou l’Alliance Abt d’Abdoulaye Bio-Tchané correspondent à leur socle électoral, leur base nationale pour la présidentielle de 2016. Chacun de ces deux leaders pourra alors analyser l’écart qui le sépare du seuil qui permettra d’atteindre le second tour de la Présidentielle. Pour un présidentiable comme Abdoulaye Bio-Tchané qui n’était pas candidat lui-même, mais qui a présenté une liste à son nom (Liste Abt) et qui a de ce fait mené une campagne nationale, le nombre de suffrages obtenus offrira une lecture claire de sa progression par rapport à 2011. Le score de l’Alliance Abt sera le socle sur lequel M. Bio-Tchané pourra s’appuyer pour aborder la Présidentielle de 2016. Pour les autres présidentiables, candidats aux législatives, la lecture des résultats des alliances auxquelles ils appartiennent, sera moins claire et l’extrapolation pour la Présidentielle quasi-impossible. Ils auront une base électorale, un fief local identifié mais, peu de perspectives nationales. En effet, s’il est envisageable de considérer qu’une part importante des suffrages obtenus par la liste Rb-Rp pourrait se reporter sur Lehady Soglo en 2016, il n’en sera pas de même pour Robert Gbian, Joseph Djogbénou, Éric Houndété, Sacca Lafia ou encore Issa Salifou. Leur force de frappe réelle ne pourra se mesurer qu’au niveau local. Ceci, en fonction de leur performance dans leurs circonscriptions respectives. Robert Gbian, par exemple, ne pourra pas s’attribuer les suffrages de l’Alliance Soleil puisqu’au sein même de cette Alliance cohabitent 2 à 3 présidentiables. Au soir du 26 Avril, Ggr saura s’il est le maître de Bembèrèkè, Kalalé, Nikki et Sinendé mais, difficilement au-delà ! Car, de façon légitime, Sacca Lafia, Antoine Dayori ou encore Issa Salifou, potentiels candidats en 2016, pourraient s’arroger également ce score. Il en est de même pour l’honorable Éric Houndété qui pourra difficilement considérer que la performance nationale de l’Un sera son socle de base pour la Présidentielle de 2016. Pour ces présidentiables hébergés sur des listes, la lecture de leur performance et de leur force sera d’abord locale, avec peut-être des possibilités d’élargissement par la suite.

AT
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