Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Entretien avec un candidat de la liste Un dans la 16ème circonscription : Joseph Djogbénou prône la gouvernance par l’exemple
Publié le jeudi 23 avril 2015  |  Le Matinal
Me
© aCotonou.com par DR
Me Joseph Djogbénou, président d`honneur du Parti « Alternative Citoyenne », candidat potentiel à la présidentielle de 2016.




Le candidat pour les législatives, 2ème sur la liste Union fait la Nation (Un) dans la 16ème circonscription, a décortiqué les sujets brulants de l’actualité politique au cours d’un entretien avec votre journal. Au nombre de ceux-ci, la question de la mauvaise gouvernance par le président Yayi Boni. Faisant le diagnostic selon lequel le Bénin a considérablement reculé sous le régime en place, Joseph Djogbénou propose aux Béninois « la gouvernance par l’exemple ». Lire ci-dessous l’entretien.


Le Matinal : Vous êtes candidat, 2ème titulaire sur la liste Union fait la Nation dans la 16ème circonscription. Quels sont vos chantiers ?

Joseph Djogbénou : J’ai beaucoup de chantiers. Le plus important, c’est de servir d’exemple, de servir de modèle. Si nous ne réussissions pas à faire cela, nous serons là en train de tourner en rond. Or, il faut que nous avancions.

Sur le sujet de la corruption. C’est une loi qui combat la corruption et non les Institutions. Avez-vous vu une autorité publique, je veux dire chef d’Etat, ministre, réunir les prestataires de service et leur dire publiquement de ne rien amener à la maison, de n’offrir aucun présent et que, eux, ils n’envoient personne pour négocier, pour prélever, pour prendre 10%, 13% ? Or, faire cela, c’est servir d’exemple. Si le ministre ne le fait pas, comment le Directeur de cabinet saura que le ministre ne s’est pas tu dans un silence qui devient instruction ? Comment il le saura ? Comment le planton le saura ? Donc le ministre prend, le directeur de cabinet prend et le planton va aussi prendre et tout le monde prend. Pourtant, il y a la loi portant lutte contre la corruption. Pourtant, il y a les Institutions. Pourtant, il y a cette loi. Il y a les Institutions, mais la campagne est remplie de corruption. Vous n’avez pas entendu parler des sacs de riz, des sacs de maïs, de l’argent que l’on distribue, des écoles de notre pays de cette 16e circonscription de ces collèges dans lesquels l’on rentre et l’on suspend les cours pour parler aux jeunes de la Terminale. Aucune Institution ne prononce la moindre protestation contre ça. Et pourtant, on dit qu’on veut lutter contre la corruption. Voilà. Il faut agir par l’exemple. Me semble-t-il que c’est parce que je suis enseignant. C’est la meilleure pédagogie : agir par l’exemple. Si vous êtes un enseignant, vous voulez que l’étudiant vienne à l’heure. Mais, il faut que vous-mêmes vous soyez à l’heure. Il n’y a pas autre chose pour faire respecter les lois que l’on édite ou que l’on fait éditer. Il faut que soi- même, on serve d’exemple. Je considère que ce n’est pas seulement le message qui est compris. Ce sont surtout les défis qui sont bien appréhendés, au-delà du message, parce que nous n’avons pas d’autres mots pour alerter la tension que vit chacun de nos compatriotes. Ils savent que l’être humain qui recule disparaît progressivement, que si le Bénin recule autant, c’est que nécessairement il va disparaître et que le défis, c’est que le Bénin ne recule plus. Et donc, à partir du moment où certain parmi nous se mettent à la disposition de notre pays, mais dans cet esprit, dans l’esprit de ce que je vous ai exposé comme étant la philosophie qui nous met en mouvement, la gouvernance par l’exemple, je pense que les populations ne peuvent qu’être heureuses. Déjà, par exemple aux réunions que nous dirigeons, c’est la ponctualité. Le problème n’est pas d’avoir toute la presse avec soi. Les peuples africains gagneraient, je ne sais pas combien de point de croissance, si seulement nous décidons de faire respecter, ne ce serait-ce que la ponctualité. Donc voilà, sur ces questions-là, ce sont des enjeux majeurs sur lesquels nous travaillons et sur lesquels nous ferons décider un certain nombre de choses. Quand vous aviez un Parti qui est au Pouvoir et qui dit qu’il va réviser la Constitution, qu’il veut avoir 50 députés, qu’il veut régner plus du siècle, ne restez pas dans votre chambre et dire après quand ils auront régné après le siècle, vous allez venir. Demandez à notre chef d’Etat combien de fois il est allé voir le président tchadien Idriss Déby en un an. Plus d’une dizaine de fois ! Et, pour demander quoi ? Demandez combien de fois il est allé en Afrique centrale ? Je trouve que l’enjeu majeur, c’est à l’Assemblée nationale. Cotonou doit être en cohérence. Cotonou, c’est la ville qui ouvre sur le Bénin. Cotonou ne peut pas choisir ceux qui disent qu’ils veulent réviser la Constitution, ceux qui veulent régner plus du siècle et demander aux autres circonscriptions de faire le contraire. Ce n’est pas possible. Donc, c’est pour cela que nous sommes dans ce combat pour faire le débat. Nous sommes dans ce combat pour interpeler chaque citoyen de Cotonou et pour contribuer à faire en sorte que le Parlement ne devienne pas l’instrument de dérision de notre pays, l’instrument d’indignité de notre pays. Voilà ce qui nous a engagés à être sur la liste de l’Union fait la Nation avec Candide Azannaï, Orden Alladatin et bien d’autres.

Le risque est quand même grand dans Cotonou. Est-ce que vous n’avez pas l’impression que vous êtes entourés de grandes forces politiques ?

Je ne regarde pas les autres. Je regarde les faits. Si Cotonou a fait cette manifestation le 11 décembre, si Cotonou a vécu l’enlèvement de Dangnivo, si Cotonou a vécu Icc-Servicess, si Cotonou est dans les trous. Si Cotonou est sous les eaux, si Cotonou a entendu ce qu’on a dit au Palais de Kouhounou, si Cotonou entend ce qu’on dit au Palais de la République, si Cotonou entend ce qui est dit dans les champs de coton de Banikoara et que Cotonou dit que, entre Chabi Yayi et moi, elle préfère Chabi Yayi, qu’est-ce que j’aurai à faire ? Je n’aurai rien à faire. Je vais tirer les conclusions. J’appelle chacun à être son propre sauveur. Nous ne demandons pas d’aller manifester dans les rues pour le moment, pourtant on a fait près de 50 mille personnes dans les rues, le 29 octobre avant les Burkinabé. Le 11 décembre, on l’a fait. On nous demande maintenant d’aller manifester dans les urnes et, vous me demandez de craindre celui qui a eu deux sièges et qui aura encore deux sièges, dans ces conditions, par le suffrage des Cotonois de la 16ème circonscription. Il faudra que nous puissions attendre le soir du 26 avril pour en faire la meilleure lecture. Mais, pour le moment, chacun doit faire un vote utile, un vote très franc. Il ne faut pas laisser le soin à une Institution juridictionnelle le choix de désigner. Nous ne serons pas en cohérence avec nous-mêmes si nous portons nos suffrages au profit d’une force politique constituée pour accompagner un gouvernement à la fin de son mandat. Si nous portons nos suffrages sur cette force politique Fcbe, nous la légitimons pour réviser la Constitution. Nous la légitimons pour que le gouvernement reste au-delà de 2016. Chacun doit assumer. Il n’y pas dans la société certains qui sont des héros. C’est le citoyen qui est son propre héro. C’est le citoyen qui construit sa vie, c’est le citoyen qui construit sa ville. C’est le citoyen qui est son devenir. Nous avons l’occasion de faire le choix.

Quels sont vos thèmes de campagne sur le terrain ?

Les législatives sont devenues un référendum pour la révision de la Constitution. Êtes-vous pour ou contre ? À chacun de choisir. Si chacun choisit et que nous allons tous tomber dans l’abîme, nous allons partager l’abîme. Mais si chacun choisit pour que nous sortions tous de l’ornière, recouvrer notre dignité, nous allons tous en profiter. Donc, chacun doit choisir pour ou contre la révision de la Constitution, pour ou contre ceux qui sont venus installer Icc-services, pour ou contre ceux qui ont fait le nouveau siège de l’Assemblée nationale, pour ou contre ceux qui ont fait Cen-sad, pour ou contre ceux qui savent ce qui s’est passé avec l’affaire Dangnivo. Si on ne prend pas position maintenant dans le secret des urnes, si on ne transforme pas cela en une manifestation très forte, en une colère très forte, en une sanction très forte, alors nous allons nous poser la question de savoir si nous sommes vraiment dans un pays, si nous sommes des citoyens d’un pays et si nous savons ce que nous voulons. Ce débat, on va le faire.

Est-ce que vous pensez qu’avec l’Union fait la nation, vous pouvez parvenir à votre résultat ? Et pourquoi c’est sous cette bannière que vous choisissez pour aller à l’Assemblée ?

Il faut toujours un regroupement. L’essentiel, c’est de ne pas faire éclater les voix. Mais, ce sont des situations sur lesquelles il n’est pas utile de se prononcer. Nous avions choisi en toute connaissance de cause. Nous sommes très fiers d’être sur cette liste. Ce que je demande à chaque citoyen, c’est de choisir simplement. C’est de faire le choix, le meilleur. Nous disons que c’est une contribution citoyenne. C’est une alternative que nous proposons. Dans tous les cas, il faut faire en sorte que les Fcbe ne puissent encore dicter leur loi à Cotonou. Si cela se faisait, ceux qui sont venus par bus le 11 décembre auront raison de nous. Et, on aurait eu raison de les faire venir par bus. Je sais que Cotonou dira aux autres circonscriptions qu’elle assume sa qualité d’être la porte océane du Bénin.

Si vous êtes élu au soir du 26 avril prochain, qu’est-ce que vous changerez au Parlement ?

Nous allons contribuer à l’élaboration des lois de qualité, résister contre toute tentative de révision de la Constitution, contribuer à la composition d’un bureau de qualité, Contribuer à la constitution de groupes parlementaires de qualité, contribuer à commencer par faire recouvrer au pays sa dignité. C’est ce que nous ferons et cela nous paraît nécessaire. C’est au Parlement qu’il faut faire ça. Nous allons le faire.

Souvent la campagne électorale est très onéreuse. Est-ce qu’au niveau du parti Alternative citoyenne, vous avez vraiment les moyens ?

Je fais la campagne qui interpelle chaque citoyen. Je vais dans chaque maison, dans chaque foyer. Ça ne me coûte que mon déplacement. Les sacs de riz, certains les ont pris en 2006. Les sacs de riz, certains les ont pris en 2011 et le pays est là où il est. Les enfants n’ont pas accès aux fonctions auxquelles ils ont droit. C’est peut-être l’une des rares élections où les forces qui seront élues ne vont pas dépenser beaucoup d’argent. Nous n’allons pas dépenser beaucoup d’argent. L’essentiel, c’est de nous faire comprendre, de faire aimer ce pays par le plus grand nombre, de faire décider par le plus grand nombre ce qui est utile de décider.

Nous sommes presqu’à la fin de cet entretien votre mot fin.

Je veux dire que le choix est clair. Ce que nous allons observer au soir du 26 avril, ce n’est pas seulement les suffrages que les uns et les autres vont porter sur la liste Union fait la Nation sur laquelle je suis. Si le vote n’est pas franc, si les suffrages ne sont pas très majoritairement portés sur la liste Union fait la Nation, c’est la Cour constitutionnelle qui va désigner nos députés. Il faut que le peuple le dise de manière très forte, très franche. J’appelle chacun à sa responsabilité. Pour ceux qui n’ont pas deux nationalités, pour ceux qui n’ont pas d’appartement ailleurs, pour ceux qui n’ont pas de biens ailleurs, pour les enfants de chacun de vous, pour les jeunes que vous êtes. Si vous vous trompez, ceux qui ont la possibilité de se refugier dans les Ambassades, ceux qui ont la double nationalité, ceux qui ont des biens ailleurs, ils continueront par faire du pays ce qu’ils font. Nous avons la possibilité d’arrêter cela.

Propos recueillis par Abib Ishola Arouna
Commentaires